Madame la belle-mère, il faut qu’on se parle dans le blanc des yeux. Parce que y’a deux trois cossins qui commencent à me jouer dans le cerveau pas pire.
First, quand j’ai rencontré ton gars, je ne me suis pas dit « Tiens, il a l’air agréable à mépriser celui-là » ni « Aaah, sa mère doit être chiante lui, je vais le cruiser, pis quand on va sortir ensemble je vais pouvoir emmerder sa maman! » parce que en fait, j’ai jamais pensé à toi comme un critère de sélection pour mes conquêtes masculines. Tu es apparue dans ma réalité le jour où il m’a dit « J’aimerais te présenter à mes parents ».
Secundo, je ne suis pas en couple avec lui pour le détruire, le changer, le briser. Je l’aime. Je suis tombée en amour de qui il est. C’est un grand garçon, il sait faire des choix, il sait dans quoi il s’embarque. Fait que tu prends un grand respire pis tu baisses un peu la garde, OK?
D’ailleurs, ce n’est plus un petit garçon. C’est un adulte. Capable de réfléchir et de raisonner. Mine de rien, t’as travaillé là-dessus pendant environ vingt ans, alors tu peux décrocher. C’est mon tour. Profites-en donc pour slaquer la surveillance de son alimentation et de son lavage. Hen? T’as chialé assez longtemps que c’était de la job un kid, laisse-le aller. Y va pas mourir.
Tercio, si on envisage de se reproduire, c’est notre affaire. On est des grands, tu te souviens? T’es déjà chanceuse qu’on t’en parle, c’est lui qui a insisté, viens pas nous demander si on y a bien pensé, si on est conscients de ce qu’on va vivre. Je te regarde aller pis je doute déjà de ma décision, des fois que je vire gossante de même. Pis si j’ai déjà des enfants, dis-toi que ça veut forcément dire que t’es pas la première sorcière belle-mère que j’affronte. Pis si c’est lui qui a déjà des kids, dis-toi qu’il les aimes assez pour pas imposer la première gourde qu’il croise à sa progéniture.
T’sais, ton gars, je l’aime. Pour vrai. Avec ses bebittes et les miennes. Mais je veux pas gérer les tiennes en plus. Je ne suis pas une détourneuse d’homme, une mangeuse de p’tit gars à sa maman. Je n’ai pas de génétique commune avec les mantes religieuses et je ne vais pas lui arracher la tête. Je veux juste faire ma vie avec lui. Pas être une barrière entre vous. Je ne t’ai pas volé ton fils, j’ai pris l’homme que tu en as fait pour vivre heureuse. Point.
Super texte! Sa dit tout ?
Un texte qui vient me chercher et qui me fait comprendre que suis pas seule dans cette situation. Une belle-mere que je donnerai pas à mon pire ennemi.