Mes enfants, voici ce qu’est le bonheur.
Le bonheur, c’est te voir arriver dans le salon en faisant un bruit de turbine, ton Ironman en Lego à la main. Tu t’assois à côté de moi et fais atterrir ton superhéro sur mon genou sans me regarder. Tu n’as d’yeux que pour lui. Moi, je marque une pause dans mon travail et pose un bisou sur tes cheveux blonds. Sans décoller ton regard de ton bonhomme, tu repars sans un mot vers la chambre où tu t’amuses.
Le bonheur, c’est replacer ton petit monde à l’endroit avec un plaster sur un bobo presque imaginaire.
Le bonheur, c’est toi qui s’exclames avec sincérité que les choux de Bruxelles sont la chose que tu préfères dans ton assiette.
Le bonheur, c’est de prendre ta soeur dans mes bras pour l’aider à s’extirper du lit les matins de semaine. Encore molle, encore chaude, elle cache son visage au creux de mon cou. Ses petites mains me serrent fort et elle s’accroche à moi comme un petit singe. Je flatte ses cheveux en y plongeant mon nez pour respirer leur parfum.
Le bonheur, c’est la guerre des chatouilles. Embarqués sur papa tous les deux, vous essayez de le faire tomber. Des fois, ça marche et vous vous écroulez tous en riant. Papa en profite pour redoubler ses attaques. L’un finit par hurler sous la torture pendant que l’autre cherche le point faible de papa.
Le bonheur, c’est nous trois, assis par terre dans la cuisine pour partager la collation du soir en mode pique-nique. Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que c’est meilleur.
Le bonheur, c’est moi qui fais tout pour vous faire honte en voiture aux lumières rouges. Je profite de l’arrêt pour monter le volume de la radio et danser sur la musique. Plus vous vous insurgez, plus je danse et chante avec exubérance. Ça fait rire les passagers des voitures à côté de nous et vous aussi, à tous les coups.
Le bonheur, c’est de vous voir partir de la maison en vélo pour aller rejoindre les amis. Vous voir grandir, un peu trop vite, un peu trop bien. Vous entendre rire, m’obstiner, laisser passer, chicaner, consoler, observer votre petit monde de loin.
Le bonheur est fait de tout et de presque rien. C’est une rivière d’étoiles tissée au quotidien.
Laisser un commentaire