Ma belle grande fille,
Ce soir, t’as eu à être plus grande que jamais. T’as eu à mettre ton âge et ta naïveté de côté. Parce que j’ai plié des genoux. Parce que j’ai craqué. Parce que je n’en pouvais plus de retenir mes larmes, trop nombreuses et trop longtemps refoulées. Parce que ma peine a pris le dessus et que j’ai été incapable de l’ignorer plus longtemps. De te la cacher une fois de plus.
Ce soir, t’as agi comme la meilleure des amies. Comme la plus mature de nous deux. T’as rien dit. Mais tes bras autour de moi, tes mains qui me caressaient les cheveux, tes bisous sur mon front ont réussi à calmer mes pleurs, à me faire reprendre pied. Tu étais là, toute présente pour ta maman en pleurs. Ta maman qui aurait voulu éviter que tu la voies ainsi, mais qui n’a pas pu cette fois. Ta maman qui avait conscience que ce n’était pas le rôle d’une enfant de sept ans de la consoler, mais qui acceptait malgré tout de se montrer vulnérable devant toi. Parce qu’elle n’en pouvait plus.
Lorsque tu m’as demandé pardon d’avoir été tannante, croyant sans doute que tu étais responsable de ces flots qui coulaient sur mon visage, mon cœur s’est fendu. Sache que tu n’étais en rien coupable de quoi que ce soit. Au contraire. Tu étais, tu es et tu seras toujours ma plus belle raison de poursuivre ma route, coûte que coûte. Mes problèmes, mes peines, mes déceptions ne porteront jamais ton nom. Parce que le jour où tu as vu le jour, tu m’as donné la plus belle raison d’aimer ma vie. Tu m’as donné une force que je ne croyais jamais avoir. Tu m’as donné la motivation nécessaire pour affronter chaque embûche.
Ta présence auprès de moi ce soir a été suffisante pour que mes larmes cessent et pour que mon sourire revienne. Ton regard est demeuré inquisiteur longtemps après que je me sois calmée, et je comprends. Je comprends que ça t’a rendue anxieuse de me voir si triste et si perdue. Et même si j’avais préféré t’éviter cet épisode, je crois qu’il en est ressorti quelque chose de beau et de bon. Tu as constaté que même moi, ta maman, ton rempart, je ne suis pas invincible. Qu’il m’arrive d’avoir mes mauvais moments et d’être perdue. Qu’il m’arrive de déposer les armes pour un instant. Et surtout, j’ai réalisé à quel point tu étais grande. À quel point tu étais en mesure de donner une tonne d’amour pour les autres. J’ai réalisé une fois de plus quel humain magnifique j’avais à mes côtés et quelle chance j’avais que tu sois là.
J’ignore si tu m’as crue lorsque je t’ai dit que mes problèmes n’étaient en rien reliés à ta présence. J’ignore si tu m’as crue lorsque je t’ai dit que les adultes aussi avaient parfois des peines trop grosses dans leur cœur pour réussir à bien les cacher. J’ignore si tu m’as crue lorsque je t’ai dit que ça irait. J’ignore si j’ai été assez convaincante pour la grande perspicace que tu es.
Mais je t’en fais la promesse ma belle grande fille : Maman va aller.
Je vais déjà mieux grâce à toi.
Quelle belle declaration !! C’est vraiment touchant merci de ce témoignage. Lorsque j’ai perdu mon grand-père il y a quelques temps, mon 1er petit garçon m’a vu pleurer et il m’a aussi consolé comme on ne m’avait jamais consolé. Il ma pris dans ses bras du haut de ses 4 ans et m’a dit que mon grand-père reviendrait sûrement sous une autre forme…J’en suis resté bouche-bée.
Les enfants nous donnent souvent des leçons de vie !
Merci
Sonia Danse prénatale