Chère amie maman, maman collègue, maman inconnue.
Je t’admire beaucoup, tu sais. Je te lis, t’écoute et te regarde aller tous les jours de mon petit monde qui doit te sembler si calme à côté du tien. Je t’observe de loin en essayant de te comprendre et je tente de me mettre à ta place. Je t’admire vraiment, tu sais. L’amour que tu as pour tes petits te fait porter le monde à bout de bras. Je suis à chaque fois impressionnée par ton organisation, ton multitasking et surtout ta capacité à tout faire en si peu de temps avec un si petit nombre d’heures de repos à ton actif depuis que tes petites boules d’énergie ont rempli ta vie.
Chère maman, je dois t’avouer une chose. Du haut de mes trente-cinq ans, sans enfants, qui te regarde te battre sur tous les fronts; tu me fais peur. Que je le veuille ou non, te regarder faire à tenter de bien gérer ta vie et celle de ta famille m’amène à comparer nos deux réalités. Nous n’oserons jamais te le dire, mais des amies sans enfants et moi, nous nous en parlons parfois… presque du bout des lèvres… en secret… Dans nos moments où nous courons après notre queue, épuisées alors que nous comptons sur notre grasse matinée du samedi pour nous refaire une santé. La phrase qui ressort le plus souvent est : « Une chance que je n’ai pas d’enfants … je ne sais pas comment je ferais ! ».
Chère maman de mon entourage, je vois bien que tu trouves le moment de tout gérer comme tu le peux. Mais dans ma vie au rythme effréné où je n’ai que moi à m’occuper, je ne peux faire autrement que de me dire que je ne pourrais y arriver avec des enfants. Je t’avoue que depuis une semaine, ce questionnement et cet immense doute quant à mes capacités viennent de prendre un tout autre sens dans ma vie. Je suis enceinte et ce n’était absolument pas planifié. Un gros 0,7% de chance. Surprise ! Chère maman, j’ai beau te parler et entendre tes encouragements, mais je suis terrorisée et plus que jamais mes doutes, mes craintes et mes questionnements hurlent dans ma tête. Je suis terrifiée de ce que la vie avec un enfant sera pour moi, une vie remplie d’un million de responsabilités qui engendrent toutes un impact direct sur la vie de mon tout-petit. En ce moment précis, j’aimerais tant être un petit oiseau pour te suivre et comprendre ce qui se passe dans ta tête… C’est fou comme c’est difficile à imaginer ce qu’est la vie quand on a le bien-être de celle des autres tout en haut de notre liste de responsabilités, car bien qu’un enfant se fasse à deux, j’ai souvent l’impression que la responsabilité du bon fonctionnement du noyau familial repose encore sur tes épaules. En ce moment même, je ne peux être plus perdue quant à mon rôle dans la vie. Jusqu’à maintenant, je me suis toujours vue comme une femme indépendante, libre et professionnelle. En une seconde, devant ce petit bâton plein de pipi, ma vision de la vie a complètement changé … je n’étais plus un, mais deux, un deux qui compte à 100% sur moi. Et je suis paniquée… NON ! Terrorisée… Car la principale question qui me vient en tête est « Serais-je à la hauteur pour lui/elle ? ».
Ta vie à toi chère maman de mon entourage, c’est comment ? J’ai l’impression que tu n’as jamais de répit. Le regrettes-tu parfois ? Comment fais-tu pour arriver à tout faire sans catastrophe monumentale, sans être épuisée jusqu’à ne plus pouvoir bouger, sans prendre tes jambes à ton cou ? Comment fais-tu chère maman ? As-tu peur encore des fois ? Doutes-tu de toi ?
Chère maman, si tu savais comme je t’admire et maintenant plus que jamais.
Bonjour ! Je découvre votre « article » ce matin. Un matin où je perd pieds, où j’ai justement l’impression de m’y prendre comme un manche, d’être à côté de la plaque. Un matin qui suit une suite de jours durant lesquels je me remets en question continuellement, durant lesquels je me demande si je fais bien, si je suis à la hauteur.
Puis je regarde mes filles (8 et 11 ans) dormir, je leur murmure combien je les aime et je me dis que je fais de mon mieux et qu’elles n’ont pas l’air trop mal ni déséquilibrées.
Elles sont heureuse. Moi aussi, la plupart du temps. Mais parfois j’en chie. Mon corps passe son temps à m’envoyer des signaux genre « il faudrait que tu te calme sinon tu vas le payer un jour ».
Mais leur Amour me rempli d’Amour et je tiens, encore et encore, un peu plus chaque jour. Pour elles.
Quand j’ai su que j’attendais mon ainée, j’ai physiquement senti des racines m’ancrer dans le sol.
Avant elles, je ne me sentais pas exister, je me cherchais.
Depuis elles, j’ai appris. D’abord à être maman, ensuite à être moi. C’est un long parcours. J’ai 43 ans et je ne suis pas certaine de l’avoir terminé, ce parcours.
Et vous ? Comment a continué votre histoire ?