Le sommeil est l’un des besoins le plus primaire chez l’humain. Les hommes de Cro-Magnon suivaient le soleil pour savoir quand aller se recroqueviller dans leur grotte frette et zéro confortable, mais ô combien sécurisante pour survivre à l’abri des mammouths dangereux à l’haleine puante. Parfois, bibittes à manger il n’y avait point; les humains pouvaient ne pas manger pendant plusieurs jours mais le sommeil, lui, était toujours aussi vital afin de conserver leur énergie.
T’es-tu déjà demandé pourquoi la privation de sommeil était (et est encore) dans certains pays, un moyen de torture? Juste se poser la question, c’est y répondre : manquer de sommeil rend fou, ding-ding, inapte. Les mamans en plein post-partum (ainsi que moi-même) pourraient t’en jaser longtemps.
Malgré la grotte troquée pour un lit Queen, lorsqu’on manque de temps dans une journée, qu’est-ce qu’on fait? On se couche plus tard ou on se lève plus tôt le lendemain. Les journées trop remplies nous amènent à couper d’au moins une heure ou deux la période de sommeil dont on aurait physiquement besoin pour ne pas devenir en calvaire déficit. Même chose pour les enfants, pour qui le sommeil est écourté quand on tarde à terminer la routine du soir ou quand on craint d’arriver en retard à l’école.
Gros scoop, les dernières études confirment que le manque de sommeil fait crever notre body. Par exemple, après six nuits consécutives de quatre heures de sommeil, les bilans sanguins de jeunes fringants de vingt ans étaient similaires à ceux de personnes diabétiques. Et ben.
Mon intérêt pour le sujet? C’est que les familles qui viennent me consulter pour des problèmes divers (opposition, difficultés scolaires, anxiété…), ont, après une longue courte analyse, un manque évident de sommeil. Et drôlement, beaucoup de problèmes se règlent pratiquement d’eux-mêmes quand on s’y attarde.
La perte de sommeil (même à petites doses) peut affecter le développement des enfants : leur croissance, leur équilibre hormonal, leur capacité à gérer leurs émotions, leur concentration et leur appétit. Ils sont également plus à risque de développer de l’obésité, des troubles dépressifs, des difficultés de résolution de problèmes et des difficultés à s’exprimer et ainsi d’affecter leurs capacités intellectuelles.
J’en rajoute.
Tu vas me dire : « Moi, je dors cinq heures par nuit et je suis ben correcte! » Faux. Certes, t’es fonctionnelle, mais ton corps lui, fonctionne de moins en moins. À long terme, cette habitude-là peut provoquer l’apparition d’ostéoporose, de diabète et de maladies cardiovasculaires.
Une maman qui se couche très tard au retour des cours de piano-gymnastique-danse-claquette, afin de finir les lunchs sans-arachide-full-légumes-dans-des-ptits-plats-chiants-à laver, est vue comme une travaillante, une organisée. Une mère qui réduit volontairement les activités familiales pour coucher les enfants à une heure raisonnable et elle, se coucher à 9h00, pourrait être vue comme une « femme centrée sur ses besoins à elle » ou une maman plate.
Et pourtant? Si c’étaient ELLES, les femmes courageuses et travaillantes? Courageuses de choisir la santé par un sommeil centré sur les besoins de la famille?
Comprends-moi bien ici, je ne dis pas que toi + attentionnée = zélée. Encore moins que cours de claquettes + cours de piano = mauvais choix. Je ne dis pas non plus qu’une famille qui se couche tous les soirs à huit heures même à Noël-chez-les-Paquette, est une famille modèle qui prend donc soin de sa santé. Et je ne voudrais surtout pas non plus minimiser l’importance de l’alimentation et du sport en clamant que le sommeil est la clé de tous les maux.
Mais penses-y bien.
Je t’invite à aller lire sur les chartes de sommeil recommandé (variable selon les âges et les individus). Et à consulter au besoin.
J’appelle à la conscientisation commune, oui disons-le, de nos mauvaises habitudes de vie comme société.
Sur ce, bonne nuit les bipèdes!
Références bibliographiques
Dr Pierre Mayer – Dormir, Le sommeil raconté : apprivoiser son sommeil pour être en meilleure santé. Ed Pierre Tisseyre (2012)
Dr Diane Boivin : Le Sommeil et vous : mieux dormir, mieux vivre. Éd. TRECARRE (2012)
Dahl RE1, Lewin DS. J Adolesc Health. Pathways to adolescent health sleep regulation and behavior. Dec;31(6 Suppl):175-84. 2002
J Adolesc Health. 2002 Dec;31(6 Suppl):175-84.
Reut Gruber, Ph.D. : Sommeil et enfant: répercussions du manque de sommeil sur la vie quotidienne. Hôpital Douglas (2015) http://www.douglas.qc.ca/info/sommeil-et-enfant-repercussions-du-manque-de-sommeil-sur-la-vie-quotidienne
Reut Gruber, Ph.D. Sommeil et enfant: données scientifiques. (2016)Hôpital Douglas http://www.douglas.qc.ca/info/sommeil-et-enfant-donnees-scientifiques
Nirit Soffer-Dudek, PhD Avi Sadeh, DSc Ronald E. Dahl, MD Shiran Rosenblat-Stein, MA. « Poor Sleep Quality Predicts Deficient Emotion Information Processing over Time in Early Adolescence »
Sleep, Volume 34, Issue 11, 1 November 2011, Pages 1499–1508, https://doi.org/10.5665/sleep.1386
Graciela E. Silva, PhD, MPH, James L. Goodwin, PhD. « Longitudinal Association between Short Sleep, Body Weight, and Emotional and Learning Problems in Hispanic and Caucasian Children « . Sleep, Volume 34, Issue 9, 1 September 2011, Pages 1197–1205, https://doi.org/10.5665/SLEEP.1238
Laisser un commentaire