Ahhhh! les jeunes d’aujourd’hui, hen? Ils sont nés avec des cellulaires dans les mains, ils sont accros à la techno, pas moyen de leur faire lâcher leurs maudits écrans! Impensable de les envoyer jouer dehors une heure, ils sont scotchés sur le divan à la journée longue, à fouiner sur un quelconque média social. Pas comme nous autres! Nous autres on jouait dehors, nous autres on avait de l’i-ma-gi-na-ti-on! T’es d’accord?… Ben pas moi. Là je vais te dire une chose que j’ai sur le cœur depuis un bon bout de temps : les enfants d’aujourd’hui ne sont pas différents des enfants que nous étions. Pire que ça : NOUS AUSSI, ON ADORAIT ÇA LES PITONS!
Je suis née au milieu des années quatre-vingt. C’est pas faux de dire qu’on jouait plus souvent dehors. Mais je me souviens qu’on était aussi souvent dans le screen de la porte patio à téter nos mères pour rentrer!
Je me souviens avoir dit que j’allais chez mon amie Julie après l’école pour faire mes devoirs, alors que pour vrai, on jouait à Carmen Sandiego sur son PC hyper-lent et aux graphiques plus qu’archaïques. C’est d’même que j’ai appris les trois-quarts de mes capitales.
Je me souviens des innombrables parties d’Atmosfear jouées dans des sous-sols sombres. Parce qu’un vieux fantôme qui apparaît sur un écran de télé au moment clé d’un jeu de société, c’était ça, pour nous, le summum de la technologie et du cool!
Je me souviens du Grand Débrouillage de Super Écran, pendant lequel chaque enfant québécois était religieusement rivé à son téléviseur pendant quarante-hui heures d’affilée, avec la bénédiction (que dis-je, avec les fervents encouragements) de ses parents qui pouvaient inviter un couple d’amis et souper tranquilles!
Je me souviens que le petit voisin qui avait une console SEGA, on voulait en tabarouette qu’il soit notre ami et que ce soit nous qu’il invite pour jouer à Sonic le samedi après-midi.
Je me souviens que pas mal tout le monde a déjà mis un GameBoy ou un Super Nintendo dans sa lettre au Père Noël.
Je me souviens que l’école a dû interdire les Tamagotchis en classe tellement on était nombreux à entretenir l’obsession de nourrir et cajoler ces petites bêtes virtuelles.
Pis quand on a finalement eu Internet, à l’aube de mon adolescence, je me souviens que j’étais collée là-dessus moi aussi, jusqu’à ce que ma mère me menace de représailles parce que je bloquais la ligne téléphonique depuis deux heures pour jaser sur ICQ avec les mêmes amis avec qui j’avais parlé toute la journée à la poly.
Bref, tu comprends ce que je veux dire? Nos enfants sont pas pires que nous dans le temps, c’est juste l’accessibilité qui a changé. Et là-dessus, ils sont bien les derniers qu’il faut blâmer.
D’ailleurs, on le dit souvent : nos enfants ont des horaires de premier ministre. Entre les grosses journées à l’école, les longues heures au service de garde, les trop nombreux devoirs, le soccer du mardi soir, le piano du jeudi, la natation du samedi, sans compter les damnés cubes énergie à cumuler, réalistement, il ne doit pas leur rester TANT de temps que ça pour gosser sur un iPad, pas vrai?
Laisser un commentaire