Aujourd’hui, c’est le golf. Avant-hier, c’était le hockey. La semaine d’avant, le golf encore pis une soirée poker avec les gars. Y’a les soirées de hockey. La fin de semaine de chasse. Celle de pêche qui s’en vient. Y’a aussi eu la semaine dans le sud avec les chums pour vos quarante ans. Pis les soirées improvisées de « Heille, on va prendre une bière ».
Est-ce que ça me dérange ? Oui. J’aimerais ça te dire non. Et je te dis non pour la forme quand tu me demandes aussi pour la forme si ça me dérange que tu partes. Parce que si je te dis oui, je vais passer pour la castrante folle auprès des chums pis tu vas t’installer sur le divan en bougonnant pis en te prenant une pis deux pis trois bières. Fait que j’aime mieux que tu y ailles.
En fait, sais-tu ce qui me dérange le plus ? Ce n’est pas que je ne sors pas; je n’ai jamais été une grande sorteuse de toute façon. Ce qui me dérange le plus, c’est ce genre de mentalité que les gars ont. Cette mentalité de « on sort entre boys pis la madame reste à maison ».
Bébé a presque un an. Je peux compter sur mes deux mains le nombre de soirs où je suis partie et que je te l’ai laissé. Et j’ai découché un soir. Quand je fais le tour de mes amies, les chiffres sont à peu près les mêmes. Y’a de quoi qui cloche. Pas normal qu’en 2017, ce soit encore la maman qui reste à maison et que papa sorte avec ses chums quand il veut ou presque.
Pas normal que lorsque tu me dis d’aller passer la soirée avec mes amies, on a toutes les misères du monde à s’organiser de quoi parce qu’il y en a toujours une qui doit rester à la maison parce que l’homme a une activité de prévue.
Ah pis lâche-moi le fameux « ça existe une gardienne »… oui, ça existe, mais mon questionnement est plutôt de savoir pourquoi les sorties de papa ont priorité sur celles de maman.
Pas normal non plus que je te regarde partir avec Fiston dans les bras et des larmes dans les yeux. Pas normal quand tu sais que j’aimerais ça que tu restes à la maison en ce beau samedi pour qu’on travaille dehors et qu’on aille se promener, que tu partes parce que « tu as vraiment besoin de décrocher ».
Pas normal que quand tu reviens tard d’une soirée avec les gars, c’est moi qui s’occupe de Fiston le lendemain matin alors que tu m’avais promis de le faire.
On a beau être en 2017, j’ai beau faire presque deux fois ton salaire, je ne peux pas m’empêcher de me dire que l’égalité entre les hommes et les femmes, c’est beau en théorie, mais qu’on en est très loin dans la vraie vie.
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