C’est dimanche. Ton bébé est parti pour la semaine chez son papa. Tu as le cœur triste, inconsolable. C’est une roue qui tourne.
Avoir des enfants, c’est les aimer, les écouter, les chérir, les éduquer. Lorsque tu t’es séparée, tu t’es dit qu’à partir de ce moment-là et jusqu’à sa majorité, tu devrais te rendre à l’évidence qu’il ne te resterait qu’une moitié de ton bébé. Une moitié d’anecdotes, une moitié de temps. La garde partagée est quelque chose de bien mal pensé pour toutes ces mères qui donnent naissance et qui aiment inconditionnellement et en te séparant, tu ne te doutais pas que le combat de ta vie serait dorénavant de pratiquer l’art du lâcher-prise. L’art d’essayer de ne pas te sentir coupable de son départ, l’art de ne pas te sentir triste d’être séparée de lui, l’art de ne pas te sentir seule, confrontée à la solitude de son absence.
Tu ne t’habitues jamais à le voir partir. Avec son regard triste pour ne pas te blesser. Parfois, il t’exprime le désir de rester avec toi. Tu aimes ce sentiment-là, mais tu te sens mal à la fois. Tu sais qu’il s’amusera avec son papa et sa belle-maman qui l’adorent. Tu sais qu’ils l’aiment et savent en prendre soin. Tu sais qu’il vivra des moments heureux pendant cette belle semaine à venir, mais peines à accepter que tu ne feras pas partie de ces souvenirs.
La garde partagée, c’est voir ton bébé partir dans un quartier que tu ne connais pas et qui t’échappe, dans une maison que tu ne connais pas et que tu n’as jamais visitée. Quand arrivera son anniversaire, tu devras reprendre ton souffle et panser ton coeur. Tu devras te convaincre qu’il aura deux fêtes dont une à laquelle tu n’assisteras pas.C’est une multitude de premières fois. Une multitude de deuils de moments de vie où tu ne seras pas là.
Tu sais que ton enfant est entre de bonnes mains quand il est chez papa. Tu ne remets pas ça en cause. Mais tu peines à accepter que ce ne soit pas ton amour qu’il reçoit. Mais tu peines à accepter que ce ne soit pas ton jugement et ta discipline parfois trop molle, mais empreinte de tellement d’amour, qui l’éduquent. Tu te demandes s’il s’ennuie, s’il t’aime plus, s’il t’aime moins? S’il s’amuse?
Tu aimerais qu’il t’appelle et tu es tiraillée car tu crains le mal que cela pourrait vous faire à toi comme à lui, mais tu t’ennuies et tu aimerais tellement entendre sa petite voix te dire «je t’aime» au bout du téléphone.
Le cœur rempli, mais si vide à la fois.
On te dit souvent de t’amuser, de faire les choses que tu as toujours voulu faire ou celles que tu faisais, mais que tu as oubliées avec le temps. Mais quand tu te décides à le faire, vient ensuite la culpabilité de t’amuser sans lui. De dépenser pour toi-même quand une activité serait tellement plus amusante en famille la semaine suivante.
Tu devras apprendre à lâche-prise. Tu devras te contenter des moments privilégiés avec ton bonhomme lorsqu’il sera avec toi. Et qui sait, ça fera peut-être de toi une meilleure mère. Avec le temps, tu apprendras à apprécier les moments d’amusement autant que les moments de solitude.
Ta place auprès de ton bébé n’a pas disparu et n’a pas été divisée en deux. Ta place de maman, elle est bien ancrée dans ton coeur. Ta place de maman, elle est bien ancrée dans le sien.
Il n’y a rien de plus magique que de le voir courir dans ta direction lorsqu’il arrive pour ta semaine. De voir ses yeux brillants et son sourire. Ses petits bras t’enlacer et sentir son cœur contre le tien. Tu réalises que tu as mis au monde un enfant pour ça. Ce n’est pas une garde partagée. C’est de l’amour en banque pour le reste de la vie.
Le texte est parfait… magnifique… ?? dommage pour le ‘petit’ détail de la belle-mère qui l adore… ?
Tu sais maintenant après 35 ans que je réalise que ç est aussi bien que leur père ne soit jamais venu les chercher de toute leurs enfances maintenant je n’en veux plus à personne mais en lisant ton texte ça me dit qu’il à manqué toute ses premières fois ?
Merci ??
Au contraire, un enfant qui est aimé dans tous ses milieux de vie a le plus de chance de se développer sainement et d’avoir confiance en lui. Encore plus si sa mère est heureuse avec ou sans lui! Ça viendra!