Ma chouette,
Maman s’excuse. Je viens de comprendre ce qui se passe parfois avec toi la nuit, du haut de tes trois ans.
Quand tu te réveillais en hurlant la nuit, j’ai tout d’abord pensé à un terrible two précoce. Puis, je me suis dit que c’est ton caractère qui t’amenait à te fâcher contre la terre entière au beau milieu de la nuit. Il y a quelques semaines, j’ai cru que c’était le fait d’être dans ta toute nouvelle chambre seule qui te faisait peur.
Mais hier, maman a compris que c’était plus que ça. Ma grande, si j’avais compris il y a des mois que c’était des terreurs nocturnes qui te torturaient la nuit, j’aurais tellement fait les choses différemment.
Je ne me serais pas énervée. Je n’aurais pas haussé le ton. J’aurais compris que d’essayer de te consoler en te prenant dans mes bras ne fonctionnerait pas. Qu’il m’était impossible de te toucher ou de te flatter les cheveux pour t’apaiser. Impossible de te retrouver à travers ton regard vide.
Je croyais que tu me faisais des crises, des chichis de petite fille au caractère beaucoup trop fort. Je ne comprenais pas qui tu devenais à ces moments-là. Maman aussi est fatiguée, exténuée, dépassée par ces réveils en sursaut. La peine me ronge le cœur lorsque tes cris d’enfant fendent l’air; tu n’imagines pas à quel point je peux me sentir désemparée de ne pouvoir rien faire.
J’agirai différemment maintenant. Je serai là pour te surveiller, pour assurer ta sécurité. Je resterai à tes côtés pour que tu sentes que tu n’es pas seule. Je me coucherai à tes côtés sans te toucher jusqu’à ce que tu reviennes à toi.
Au matin, je sais que tout sera effacé. Que tu auras retrouvé ton sourire charmeur, que tu me feras de beaux câlins sans savoir que quelques heures plus tôt, tu voulais déchirer ton pyjama, que tu me tabassais de coups de pied et que tu me repoussais de toutes tes forces.
On m’a dit que ça arrivait spontanément lors de changements, de grandes fatigues ou d’événements marquants. On m’a dit que ça pouvait perdurer longtemps. Comme chaque enfant est différent, je souhaite que ce ne soit que passager.
Tu sais, ma petite perle, même si tu n’en as probablement aucunement conscience, je m’en veux de ne pas en avoir reconnu les signes. Mais devenir maman, c’est devenir plus grande à chaque jour, un peu comme toi; on en apprend toujours et on s’ajuste avec les embûches.
Je m’excuse pour tous ces moments d’incompréhension ma grande, je t’aime plus que tout.
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