Je l’ai pourtant voulu. Oh que oui. Planifié, attendu, désiré, à 100%. Quand j’ai vu les deux lignes sur mon test de grossesse, j’ai été remplie d’une joie sans nom. J’ai fait la fête avec mon conjoint, nous l’avons faite avec nos familles et amis. Nous allions devenir parents et c’était une merveilleuse nouvelle.
Puis, après quelques semaines, le classique : le sang sur le papier de toilette. Pour moi, un froncement de sourcils, des ongles rongés. L’incertitude et l’attente, c’est ce qu’il y a de pire. Mon entourage est nerveux et tente d’être attentionné, mais ça m’énerve plus qu’autre chose. Car dans ma tête à moi, il y a bien une inquiétude, mais ténue, sourde, légère. J’ai le sentiment que je n’ai pas le contrôle sur ce qui s’en vient, donc je reste zen quant à l’issue de cette aventure. Je ne prie pas pour que mon bébé vive, je prie pour que, quoi qu’il arrive, ça arrive vite. Je n’aime pas être assise entre deux chaises. Je veux savoir à quoi m’en tenir.
Plus de sang, plus de crampes. Une fausse couche. Bébé n’est plus. Qu’on me comprenne bien, je ne m’en fous pas. Je suis évidemment un peu déçue. Mais je n’ai pas le goût de pleurer. Pour moi, c’est la nature qui a repris son droit pour une quelconque raison, et c’est sans doute pour le mieux. J’ai le même feeling que pendant ces quelques mois où nous essayions de concevoir, alors que mes règles arrivaient quand même pile à l’heure. C’est dommage, mais ça arrive. Je suis cette femme sur cinq, je suis une statistique plate. Je regarde en avant, me disant qu’on recommencera et que cette fois ce sera la bonne. Dossier réglé.
Autour de moi, je ne vois que des faces de carême, des regards en biais, j’entends des murmures. On me guette. On pense que ma réaction n’est pas normale, pas saine. On dit que je vis dans le déni et que tôt ou tard je vais m’effondrer. Et là je me sens mal pour vrai. Je me sens mal de ne pas me sentir mal. Est-ce que j’ai le droit de ne pas être triste? Est-ce que c’est normal que l’idée d’un bébé me réjouissait, mais que je n’ai pas eu le temps de m’attacher à ce bébé en particulier? Est-ce que je devrais être anéantie?
Est-ce qu’on est indigne d’être mère quand on perd un bébé et que ça ne nous met pas à terre?
J’ai aussi fait une fausse couche, on m’apprenait lors d,une écho d’urgence à 12 semaines car je saignais que c’était un œuf clair, jamais eu de bébé. Je me suis plus sentie comme une imposteur d’avoir affiché mon bedon (3e grossesse) que triste. J’ai pleuré en l’apprenant mais j’ai aucune peine ou traumatisme depuis. Et maintenant je suis enceinte de 25 semaines, alors oui la nature fait bien les choses
Je viens tout juste de faire ma deuxième fausse couche et ces mots que je viens de lire résument exactement ce qu’il se passe dans ma tête !! Je suis triste, c’est sur, de les avoir perdus mais je n’ai pas envie d’être tristes à longueur de journée donc j’essaie de rester positive en me disant que ce n’est que partie remise ! Je suis convaincue que je vais l’avoir mon bébé mais que je dois traverset ces épreuves avant d’y arriver ! Plusieurs personnes me regarde comme si je devrais passer mon temps à pleurer mais je leur répète que je vais bien qu’ils n’ont pas à s’inquiéter pour moi ! Mon moral est bon et je reste confiante malgré tout ! Ton texte m’a vraiment fait du bien aujourd’hui ! Je me sens comprise malgré le fait que les fausse couches sont difficile à comprendre à cause du manque de réponses à nos questions. Merci à toi pour ce beau texte qui m’a touché droit au coeur ! ❤
Magaly Gamelin
23 ans
Granby
Comme dans toute situation, les gens se permettent de juger. Si tu aurais été la fille en dépression suite à cet événement, certains auraient dit « elle capote, elle n’avait même pas accouché ! ». Retrouve ton bonheur à l’extérieur du jugement des autres. Bonne chance pour la suite !
J’en ai perdu 3. Ils auraient autour de 13, 15 et 18 ans et je ne me sens toujours pas mal de les avoir perdu. Notre cerveau sait quand quelque chose ne va pas et la science nous montre que la grande majorité du temps, lorsqu’on perd un bébé, c’est qu’il y avait probablement quelque chose d’anormale alors je me dis que je suis bien plus heureuse de les rencontrer un jour après ma mort que de les voir vivre avec des gros problèmes de santée ici. Là où ils sont, ils sont en santé et heureux et ça me rends très heureuse de savoir ça :-). N’écoute pas les jugements des autres. Tu ne laisses pas tes émotions dictées ta vie et ça c’est une très grande force. Soit fière de voir la vie en couleures!
À chacun son histoire. Je suis Heureuse que tu te sois sentie légére et que tu aies de l’espoir xo
Peut être juste parce que vous étiez en denut de grossesse? J’ai perdu un bébé a 24 semaines, jai eu un vrai accouchement et un corps. … donc oui j’en ai souffert. Et entendre certaines dire oh mais t’inquiètes une femme sur cinq fais une fausse couche…. ct une amie… et autre ils ont fait curetage??? Je crois qu’elles n’ont pas compris que à 5 mois et demie tu as un petit bb …
Debut de grossesse je voulais dire
Bonjour,
J’ai perdu mon bébé il y a deux jours, à quatre mois et demi de grossesse. J’ai dû accouché et lui dire au revoir, épreuve très difficile, d’autant plus que j’ai vécu cette même expérience en février à presque 4 mois de grossesse. J’ai donc perdu mes deux fils en moins d’un an. Si d’autres personnes ont vécu la même chose…
Bonjour, la tristesse n’est pas là probablement car c’était le début de la grossesse. C’est une terrible épreuve lorsqu’on a vu son bébé a l’échographie et que le cœur s’arrête alors que « tout allait bien »… Et bien souvent il y a une grosse chute hormonale avec…