Cher fils,
Aujourd’hui, mon bébé, j’aimerais te parler du lien qui nous unit, mais aussi de ta grande sensibilité. Parce que les deux vont de pair, parce que lorsque tu as mal, comme lorsque tu es heureux, je le ressens au plus fond de mes tripes. Le cordon n’a jamais été coupé, et le tien encore moins que celui de tes sœurs, pour une raison que j’ignore d’ailleurs.
J’aimerais parfois pouvoir arrêter le temps pour que tu cesses de vieillir, mon grand sensible. Ton cœur tendre et tes larmes facilement versées peuvent te faire paraître comme un garçon efféminé, voire faible, mais n’en crois rien. N’écoute pas ces mauvaises langues qui voudront assurément te faire sentir inférieur de par tes sanglots et ta voix qui craque. Plus tard, l’élu de ton cœur louangera ta transparence.
J’aimerais que tu continues à observer le monde autour de toi, plutôt que de le critiquer. Les gens ont la fâcheuse habitude de se plaindre pour un tout et pour un rien, alors que toi, tout semble couler sur ton dos comme sur celui d’un canard. Aux yeux de certains, cela peut sembler du genre « je m’en foutiste », mais j’opte davantage pour de la « judicieuse sélection ». Plus tard, tu économiseras temps, énergie et émotions en agissant de la sorte. S’il te plaît, n’arrête jamais.
Tu pousses à vue d’œil, mais les mots que tu aimerais mettre sur tes émotions ne semblent pas vouloir suivre le rythme effréné de ta croissance verticale, mon bébé. Prends le temps de réfléchir à ce que tu es, aux valeurs qu’on t’a inculquées, et ton cœur trouvera la réponse, la voie à prendre, dans toute situation.
Tes gestes souvent maladroits et ton regard perdu te placent dans une catégorie spéciale. J’aimerais aujourd’hui te dire, mon grand sensible, que le mot « spécial » est souvent employé par ceux qui n’aiment pas ceux qui, comme toi, sont différents, authentiques, rêveurs et romantiques.
Fais plaisir à ta maman et promets-moi de demeurer qui tu es, cet homme que je vois grandir de jour en jour, cet être qui se transforme en quelqu’un de formidable. Ce bébé devenu un être merveilleux au coeur grand comme la terre. Ce même cœur qui en fera fondre d’autres j’en ai bien peur, car tout ce que tu touches, mon grand amour, se transforme à tout jamais. Tu es vrai, tu es merveilleux, avec tes yeux profonds et ton sourire moqueur.
Fonce, et vis ta vie à fond en la parsemant de larmes, de rires, et de câlins à profusion.
Ta maman qui t’aime
Laisser un commentaire