sad boy with father

À toi, le père qui travaille dans le Nord

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T’as commencé, t’étais flo. T’as pas pris la peine de te demander si c’était vraiment ça que tu voulais, ni maintenant, ni plus tard. Tu t’es tranquillement forgé une vie là-bas. Pis t’as continué à vivre ta vie ici. Deux mondes complètement différents. Tu sais pas si tu y as vraiment pris goût, si tu t’es vraiment habitué, mais t’as continué. T’as continué jusqu’à ne pas pouvoir abandonner, ni ta vie ici, ni ta vie là-bas.

Ici, t’as ta famille. Là-bas, t’as ton boulot. Deux gros morceaux. La femme que t’aimes, elle le sait depuis le début, elle est tombée amoureuse du gars qui était pas là trois semaines par mois. À ce moment-là, elle s’est pas trop posé de questions non plus. Elle t’aimait, c’est tout. Pis les enfants sont arrivés. Ça non plus tu y avais pas vraiment pensé, avoue hen ? Être papa ici, pis là-bas. Être toujours là pour ta petite famille, d’ici, pis aussi de là-bas.

Les autres, ils te voient revenir, pis repartir. Pis ils trouvent peut-être ta vie cool de loin. Parce qu’eux autres ce qu’ils voient, c’est le cash que tu rapportes, le temps relax que tu passes là-bas le soir dans ta chambre qu’ils espèrent en cachette pis le temps de qualité que tu donnes à ta famille à ton retour. Mais eux autres, ils savent pas.

Ils savent pas que ça te déchire le cœur à chaque fois de repartir, mais que tu t’efforces de rester fort pour supporter du mieux que tu peux ta femme pis tes enfants qui sont là, pis qui ravalent leurs larmes. Ils savent pas que rendu là-bas, tu bûches comme un fou à la sueur de ton front pis que tu te couches le soir, brûlé, n’espérant rien d’autre que de donner des becs dans le front de tes enfants qui dorment paisiblement pis de te coller en cuillère avec la femme que t’aimes. Ils savent pas le nombre de sacrifices que tu peux faire dans une année, manquant des événements par-ci, par-là et voyant les autres s’amuser pendant que toi, t’attends sagement que ta run finisse. Ils savent pas que le cash que tu rapportes, ben tu le mérites plus qu’ils ne peuvent l’imaginer pis que ça rachète pas tout.

C’est ta vie mon gars. Pis c’est celle de ta femme pis de tes enfants. C’est votre vie. Pis elle est parfaite comme ça. Vous avez trouvé l’équilibre à travers ça, pis vous y arrivez parfaitement. Vous dégagez le bonheur, ici, pis là-bas.

Bonne run !

Crédit : NadyaEugene/Shutterstock.com

Maman Yin Yang

Maman, femme et professionnelle à temps plein, j’essaie d’être à la fois la meilleure petite sœur, amie, collègue, descendante et voisine à temps partiel. Alors pourquoi ne pas ajouter un autre défi et tenter de devenir à mon tour la blogueuse qui saura vous faire sourire, même dans vos pires moments? Maman de deux garçons, un grand et un plus p’tit et mamange d’un petit ange qui souffle ses bougies du haut de son petit nuage, je vous confirme que ma vie est une succession de rebondissements qui sauront sans aucun doute être les précurseurs de billets fort distrayants!

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12 Comments

  • Bonjour.

    J’ai venu les yeux plein d’eau et si la fin aurais été ma réalités d’aujourd’hui j’aurais versé une larme … gaspesien célibataire et je m’occupe de mes enfants le temps que je suis à la maison je fais du 14 /14 et je ne suis pas dans la meilleure situation pour rencontrer quelqu’un la vie a changée. .. merci bon texte et felicitation pour ceux que ça tiens encore ?

  • Moi je n’ai pas eu la chance de garder une femme à travers ça. En fait. je n’ai pas su m »occuper des mes enfants convenablement, pendant ce temps. Aujourd’hui, je N,ai plus rien car j’Ai tout donné à mon métier d’enseignant. Les enseignants dans le Nord ne sont pas appréciés. … à moins qu’ILS ne montent là avec leur femme et leurs enfants. Là, ils sont valorisés…

  • Oh my god, comment ne pas réagir à ce texte remplie de sens et qui me touche énormément. Autant sur le plan émotionnel que sur le plan situationel. Ce qui représente tout ce que je vie en tant que travailleur du nord, ou dans mon cas, travailleur du Canada. Depuis que je pratique mon travail, je ne cesses de rêver du jour ou je vais embrasser mes enfants avant de partir, mais chaque fois, je suis seul en me rendant à l’aéroport. Depuis que je suis tout jeune, je rêves de faire le travail que je fais et j’ai dû faire des sacrifices pour y arriver. Mon travail est partie intégrantes de moi. Depuis que j’ai commencé à faire mon métier, j’ai eu différente relations et à chaque fois, le même discour revient. T’es vraiment un bon gars mais c’est ton travail ou moi!! La question à cent dollars, que je me pose depuis ce temps là et encore aujourd’hui, est-ce qu’il y a vraiment quelqu’un qui peut accepté cette situation? Me conclusion fut toujour, non. Mais maintenant, merci de me faire douter et de me permettre d’avoir, ne serrait est-ce qu’une once d’espoir.

    En espérant pouvoir un jour embrassé mes enfants avant de prendre l’avion

  • I live this life, my husband leaves in April and returns in November. It’s hard on everyone but we try to stay strong. We have 2 small children who miss their daddy (6 years old & 2 years old)

  • C’est un choix ,, mais habité dans le nord ,c’est un monde tellement différent …. isolement , tout es différent ici , tout tout tout , c’est pas une vie c’est une survie . un mode survie ,,,

  • Mon mari travaille au Nunavut depuis plus de 8 ans et cela ne ma jamais empêcher d’être follement amoureuse de lui et quant il revient après sa run , moi et les enfants nous sautons de joie il est traité comme une Rock star. Par contre je trouve sa vraiment dur davoir la responsabilité des 3 enfants,la maison,le travaille…mais pour l’amour de ma vie cela vaut la peine!

  • Trop vrais !! Ses ma situation et celle que j ai vécu enfant! Papa toujours parti! Papa que tu pleure chaque fois qu’il part et même qu’il appelle! Je croyais qu il nous aimais pas malgré tout les bon moment qu’on vivais quand il revenait et les gatery! Maintenant je comprend tous les sacrifices!! Tout le courage et les moments difficile d impuissances qu il a vécu pour notre bonheur ! Souvent on part 4-5 par camion ,pour un contract de forage !! Toute des gros tuff, barbu , avec des orgueille de fer mais tous les yeux dans l eau !! Votre texte est vraiment réaliste !! Très touchant!!

  • WoW beau texte sa reflète notre vie à moi et ma conjointe. Oui les départ sont toujours très difficile mais le retour est un moment que seul l’es personne qui le fond peuvent le ressentir Voir mes deux garçon courir pied nu dans la cour ver moi est un sentiment incomparable Et surtout ceux qui comme moi travaille comme mineur dans le grand nord ce n’ai pas des vacances en haut c’est des longue heure et sans parler du vrai froid. WoW merci pour ce beau texte

  • Un texte qui me touche, femme travaillant dans l’nord! Effectivement, avoir un conjoint(e) qui respecte et accepte cette façon de vivre est une chance qui n’est pas donné à toutes/tous… Merci pour ce texte ❤️

  • Ho! Le texte me rend ému! C’est se que nous vivons moi et mon conjoint depuis plus de 10 ans, et maintenant aussi nos enfants de 5 ans, 4 ans et 3 mois. Oui c’est possible mais pas pour tout le monde. Les enfants sont habitués jeune à cet réalité et s’adapte bien. Mon conjoint n’a pas hésité à prendre une année de congé lors de la naissance de notre deuxième enfant qui était très malade. Le texte décrit bien cette réalité, papa trouve difficile de partir travailler, les journées là bas sont longues et épuisantes. Pour la maman ça l’est aussi tout autant. Mais quel joie de se retrouver et être ensemble, dans notre cas 3 semaines de travail pour 3 semaines de congé. Merci pour le beau texte!

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