ATTENTION : ce texte reflète l’opinion de son auteure et non l’opinion de la plateforme de La Parfaite Maman Cinglante dont le but n’est pas de prendre position mais d’offrir une tribune à toutes les mamans souhaitant faire part de leur vision de la maternité ainsi que de leur expérience personnelle. Par ailleurs, si vous souhaitez écrire un texte en réponse à ce billet, notez que vous pouvez le faire en tout temps et le faire parvenir à [email protected].
Quand t’étais petite, tu rêvais d’un mariage blanc. Tu m’en parlais et tu me décrivais la robe que t’allais porter, pleine de froufrous. Tu imaginais ta tête avec un diadème scintillant et un voile qui traînerait deux, trois pieds derrière toi. Tu rêvais que t’allais rejoindre ton amoureux qui t’attendait au pied de l’autel, dans une église tout en lustres et en bois, avec le p’tit Jésus accroché dans le fond du chœur, le prêtre tout sourire et ton amoureux transi de joie. Tout le monde assis sur les bancs en chêne serait rempli d’un émoi solennel et pieux en écoutant l’orgue vibrer et les cloches annoncer l’important événement à tout le voisinage. Amen!
Ben, ça s’est pas vraiment passé de même. Parce que ton chum veut pas se marier et toi, tu te dis que c’est pas grave et tout compte fait, ce serait une dépense inutile. Finalement, vous êtes allés chez le notaire arranger les papiers. Tu préfères garder l’argent pour aller en famille à Walt Disney dans quelques années. Pis, sérieux, j’te comprends.
Mais y’a un truc que je comprends pas. Pourquoi est-ce si important pour toi de faire baptiser tes enfants quand aucun de vous n’est pratiquant? Et sors-moi pas la raison! T’sais, LA raison ultime que tout le monde utilise pour se justifier : je veux qu’ils soient baptisés s’ils veulent un jour se marier à l’église.
J’vais te mettre dans la face trois choses. Oui, je vais te dire ma façon de penser, même si tu ne veux pas l’entendre, comme toi lorsque tu m’as donné ta façon de penser sur mon choix de non-allaitement.
Première des choses, tu sais que tes enfants risquent de tomber en amour avec un non-catholique, ou un athée. Y as-tu pensé que ça se peut fort bien que tes enfants se marient au Palais de Justice? Ou avec un juge de paix? Que l’église, aussi belle et grande qu’elle est, va prendre le bord dès que l’amoureux de ta fille est musulman ou juif ou hindou? Évidemment, tu n’y avais pas pensé. Et, j’te le dis tout de suite, l’amoureux non catholique en question ne se convertira pas juste parce qu’un mariage à l’église, c’est beau.
Deuxième chose, as-tu réfléchi aussi au fait que ça se peut que ton fils soit homosexuel? Ah non, encore là, ça ne t’était pas passé par l’esprit! Tu sais ce qu’a fait l’Église aux homosexuels, ici et ailleurs dans le monde? Je sais que tu le sais, fait que je ne te l’expliquerai pas en long et en large. Mais sache que l’Église interdit et condamne les relations entre conjoints de même sexe. Mais, le Palais de Justice, lui, s’en fout pas mal!
Tu me dis quoi? Que t’as fait baptiser tes enfants pour la tradition? Arrête-moi la tradition. Tu vis toi-même dans le péché, t’es pas mariée! Tu me dis qu’ils n’auront pas de marraines ni de parrains? À la quantité d’amis et de cousins que tu as, tes enfants vont pouvoir compter sur ton entourage pour avoir de l’amour à profusion. Pas besoin d’un papier signé par un curé pour ça!
Si tu me parlais de ta communauté à la place. Que tu veuilles présenter ton enfant aux gens qui seront importants dans sa vie est très important pour toi et c’est compréhensible. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi ça te prend un curé et une église pour faire ça? Pourquoi tu ne fais pas un gros party à la place, avec ta famille et tes amis? Embauche un photographe, fais des cupcakes, achète du mousseux. Plante un arbre dans ta cour en commémoration de cette belle journée au lieu de lui acheter une chaîne en or 18 carats qu’il ne pourra jamais porter.
Parce qu’essentiellement, c’est ça. C’est de présenter ton bébé à ton clan. Pourquoi tu te tapes l’église et fais souffrir tout le monde, surtout si personne n’est pratiquant, même pas ta grand-mère?
Je sais, je sais, c’est ton choix, j’ai fini de t’achaler avec ça. Et je vais finir en te disant la même chose que tu m’as dit à propos de ma décision de ne pas allaiter : j’te comprends pas, mais tu feras bien ce que tu veux.
Lisez la réponse d’une de nos collaboratrices à ce texte ici.
D’autant plus que tu peux toujours nommer devant tout ton entourage qui est parrain et marraine ….. je ne suis pas baptisée. Donc on s’entend que ma fille ne l’est pas et mon prochain enfant ne le sera pas non plus et pourtant ma fille a marraine et parrain … C’est juste que c’est pas écrit sur un papier mais tout le monde n’en reste pas moins informé ?
Le baptême pour moi était bien réfléchi et désiré pour ma fille, car je voulais célébrer la vie que je venais de porter en moi, et qui était maintenant dans mes bras. Même si je ne suis pas pratiquante, j’ai la foie en quelque chose de grand. Et ce quelque chose de grand qui est Dieu pour certain ou peut-être pas pour d’autres, et bien m’a donné la chance de vivre le moment le plus fort de ma vie. C’est pourquoi je ne pouvais pas faire cela autrement qu’à l’Église, qui est pour moi un espace de recueillement fort de signification de mon éducation, de mon identité chrétienne québécoise, de mes valeurs.
Salut maman cinglante,
il y a beaucoup de choses intéressantes dans votre écrit. Cependant, certaines exagérations ou erreurs y sont véhiculés. J’aimerais rectifier le tir si vous voulez bien. Votre description initiale du mariage, portée par bien des personnes me permet de préciser que le mariage en Église est religieux, ce qui présuppose une foi reçue et assumée. Rien ne sert de se marier à l’Église si nous n’avons pas quelque chose d’une foi en Jésus le Christ ou en Dieu. Tout ça pour dire que le mariage religieux n’est pas un conte de fée pour faire « cute » ou de belles photos. C’est d’abord l’expression de deux personnes qui veulent s’unir dans l’amour en regard de la foi qu’ils portent en ce Seigneur d’amour. En cela le mariage n’est pas une garantie de réussite, mais si on a la foi, ça peut aider. il faudrait commencer à dissocier religion et foi de toute dimension magique.
L’Église reconnaît la liberté des gens en fonction de leur choix qui doit s’opérer en fonction de leur liberté de conscience. En cela, l’Église accueille tout à fait des parents qui choisissent de ne pas faire baptiser leur enfant parce qu’il ne croient pas ou deux conjoints qui choisissent de ne pas s’unir dans l’amour religieusement. La cohérence doit être aux premières loges afin de ne pas discréditer la beauté et le sacré contenus dans les sacrements de l’Église catholique. La notion de péché que vous accolez au fait de vivre en couple sans être marié religieusement a certes été promulguée longtemps (malheureusement) par l’Église. C’était un autre temps, une autre réalité sociétale et un autre courant de pensée qui ne tiennent plus aujourd’hui. Il y aurait beaucoup à dire sur le péché. mais ce n’est pas ici la place.
Vous avez bien raison de dire que bien des motifs sont évoqués pour justifier le fait de faire baptiser ses enfants. Pour ma part toutes ces raisons sont légitimes, doivent et peuvent être accueillies par l’Église. il y a une grande part d’inconnu chez la personne qui porte ce souhait même en affirmant ne pas tout comprendre, saisir ou croire du sens que porte ce sacrement ou n’importe quel autre. Cette part d’inconnu, l’Église sait l’accueillir car elle sait par expérience que cet espace appartient à Dieu et à la personne. (Je sais que ça n’a pas été toujours comme ça – Peut-on vivre aujourd’hui et non dans le passé?)
Je suis bien d’accord avec vous cependant. Faire baptiser son enfant (sans intention de l’accompagner dans une ouverture et une appropriation de la foi catholique) n’est pas un motif pour lui permettre un jour de se marier. Pourquoi se marierait-il alors s’il n’a rien saisi de cette foi pour laquelle on lui avait installé une porte à ouvrir (le baptême) pour l’explorer et la faire sienne à sa manière, autant qu’il le veut et le peut. Par ailleurs, vous êtes dans l’erreur quant à l’impossibilité de marier un homme et une femme dont l’un des deux ne seraient pas de confession catholique, voire même confirmé. Évidemment ces situations ne donnent pas un droit automatique au mariage religieux, mais plusieurs possibilités sont là. D’un point de vue pastoral (prendre soin de), pourquoi l’Église refuserait-elle le mariage religieux à un ou une catholique parce que son conjoint n’est pas croyant, est d’une autre religion ou ne possède pas tous le cursus sacramentel normalement prévu? La foi de ce conjoint saura suppléer pour l’autre. Somme toute, l’Église est beaucoup plus accueillante qu’il n’y paraît selon le dire de bien des personnes qui souvent s’en sont éloignées depuis fort longtemps et n’en savent plus grand chose sinon les grands clichés souvent dépassés.
Je trouve tendancieux de considérer ne pas faire baptiser son enfant parce qu’il pourrait être une personne homosexuelle. Peut-on prendre les événements de la vie un à la fois. À ce compte là, il aurait peut-être fallu que votre amie se refuse même à avoir cet enfant parce qu’il risque de contracter une leucémie à 3 ans ou encore de devenir un tueur en série lorsqu’il sera plus âgé. Pour ce qui est de l’impossibilité de se marier religieusement dans l’Église catholique romaine lorsque l’on est conjoint de même sexe, vous dites vrai. Je ne dirai pas grand chose là-dessus, car je ne m’y connaît pas vraiment (parlons de ce que l’on connaît vraiment…). Disons cependant qu’aujourd’hui, je vois mal l’Église interdire quoi que ce soit (et je trouve cela très bien par ailleurs). L’Église propose des avenues qui sont les siennes et libre à chacun d’y adhérer ou non. Mais les choses se font comme ça dans l’Église catholique. Par ailleurs l’Église ne condamne pas les personnes ou la nature, mais bien les actes ou les comportements.
La tradition a toute sa valeur. C’est souvent le seul espace qui reste pour se raccrocher à quelque chose dont on ne saisit pas parfaitement le sens ou la profondeur ou qu’on a pas envie d’explorer. Elle permet souvent de retrouver ses racines. C’est vrai à bien des niveaux dont le religieux. Cependant je suis d’accord avec vous. Si la foi en Jésus le Christ et une participation à la vie de l’Église ne vous disent rien, pas besoin d’aller là pour faire du spectacle. Ce qu’il nous faut (et ce qu’il manque beaucoup à notre temps) c’est le sens. Un sens qui peut aider à mieux vivre et à être plus heureux avec soi-même et les autres.
Je demande pardon d’avoir été long, mais il y a tant à dire. Non pas forcément pour que les gens reviennent aux sacrements ou à l’Église (avec du sens, pourquoi pas cependant?), mais bien pour qu’ils puissent, en toute connaissance de cause, savoir pour eux-mêmes, pourquoi ils en sont ou n’en sont pas.
Fraternellement!
J’ai travaillé pendant 7 ans avec Mgr Jean Gagnon (décédé le 23 décembre 2016) et qui aurait probablement écrit (s’il avait répondu à un bloque…!) un texte semblable.
Bonjour Mme Loiseau. Ma fille n’a pas fait baptisé ses deux fils et ne s’est pas nom plus marié à l’église. Je respecte son choix même si je suis croyante et que je travaille pour le diocèse de Gaspé. Croire et avoir la foi est libre à chacune des personnes. Je reprendrai les mots de M. Jean Gagnon : « Si la foi en Jésus le Christ et une participation à la vie de l’Église ne vous disent rien, pas besoin d’aller là pour faire du spectacle. Ce qu’il nous faut (et ce qu’il manque beaucoup à notre temps) c’est le sens. Un sens qui peut aider à mieux vivre et à être plus heureux avec soi-même et les autres. » Le film documentaire « L’heureux naufrage » sorti le 12 septembre 2014 du réalisateur Guillaume Tremblay, explore, en ce sens, le vide spirituel de la société québécoise post-chrétienne.
https://www.youtube.com/watch?v=GFa-c–aLbY (aussi sur Facebook).
Mes salutations à vous deux.
Je viens de faire aujourd’hui une brève table-ronde avec des parents catholiques qui ont choisi librement le baptême pour leurs enfants, un baptême par amour http://www.ecdq.tv/baptiser-par-amour/
C’est vraiment un texte ici de chialer pour chialer , tsay pourquoi on fêtent noël , pâques? Pis qu’on ne pratique pas , qu’on est pas catholique ? C’est pourtant des fêtent religieuse !
Allo
Dans la vie, nous faisons des choix…. alors tenter d’imposer nos choix aux autres, c’est comme montrer qu’on a peur d’assumer nos propres choix, que le seul moyen de se sentir approuver, c’est de dire aux autres que nos choix sont les meilleurs….
Si certains décident de faire baptiser leurs enfants, ils ont fais se choix, et on doit le respecter, et non essayer de les faires changer d’avis, parce-qu’on aiment pas ça
Rej, tu parles d’imposer ton choix aux autres, mais pourquoi imposer un choix religieux à nos enfants alors?
Bonjour M. Jean Gagnon. Votre commentaire m’a beaucoup touché. J’ai même fait un sursaut en voyant votre nom. J’ai travaillé pendant 7 ans avec Mgr Jean Gagnon (décédé le 23 décembre 2016) et qui aurait probablement écrit (s’il avait répondu à un bloque…!) un texte semblable.
Bonjour Mme Loiseau. Ma fille n’a pas fait baptisé ses deux fils et ne s’est pas nom plus marié à l’église. Je respecte son choix même si je suis croyante et que je travaille pour le diocèse de Gaspé. Croire et avoir la foi est libre à chacune des personnes. Je reprendrai les mots de M. Jean Gagnon : « Si la foi en Jésus le Christ et une participation à la vie de l’Église ne vous disent rien, pas besoin d’aller là pour faire du spectacle. Ce qu’il nous faut (et ce qu’il manque beaucoup à notre temps) c’est le sens. Un sens qui peut aider à mieux vivre et à être plus heureux avec soi-même et les autres. » Le film documentaire « L’heureux naufrage » sorti le 12 septembre 2014 du réalisateur Guillaume Tremblay, explore, en ce sens, le vide spirituel de la société québécoise post-chrétienne.
https://www.youtube.com/watch?v=GFa-c–aLbY (aussi sur Facebook).
Mes salutations à vous deux.
Mes 3 grands ne sont pas baptisés. Tout simplement parce que ça ne m’intéresse pas. Je suis enceinte de mon 4e qui le sera probablement parce que ce n’est pas le meme père. Mon chum veut faire baptiser le p’tit dernier pour ne pas se faire achaler par sa famille (Mes beaux-freres et belles-soeurs ont de 50 à 70 ans et ont été élevés à la campagne…). Je lui ai donné la même réponse que j’ai donné à ma mère aux 3 premiers: ça ne me fait ni chaud ni froid, par contre je n’ai pas de temps ni d’argent pour organiser ça, si tu veux que ça se fasse organise et paye et je suivrai… À 7, 9 et 11 ans c’est toujours pas fait pour mes grands et comme ils sont maintenant assez grand pour donner leur opinion je doute que ça finisse par arriver! Hahaha! Jai bien hâte de voir si mon chum va vraiment le faire…