little girl fall crying

Mon enfant, c’est en te cassant la gueule que tu vas apprendre le plus

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Mon enfant,

Quand tu as appris à marcher, tu as malheureusement aussi appris à tomber, mais surtout à te relever.  Entêté dans ta quête de découvrir de nouveaux horizons, tu es tombé trois-cent-cinquante-deux fois, mais tu t’es relevé trois-cent-cinquante-trois fois.  Du haut de tes trois pommes, ton cerveau venait de faire des centaines voire des milliers de connexions qui te permettaient de mettre un pied devant l’autre et de tenir ton équilibre.  Tu as appris à marcher en tombant.

Oui en tombant, il t’est arrivé de te faire mal.  Tu t’es cogné sur la table de salon, tu es tombé en pleine face, pis t’as même déjà saigné.  Le pire là-dedans, c’est que même quand tu as maîtrisé l’art de la bipédie, tu as trouvé le tour de continuer à te péter la baboune solide.  Te souviens-tu de la débarque tu as a prise dans une course contre ta soeur pour attraper le ballon dans le corridor?  Moi, oui, parce que mon cœur de mère a fait trois tours.  Ça faisait vingt fois, cinquante fois, que je vous disais de ne pas courir, mais il a fallu que le plancher s’en charge et te le remémore (parce que la trace de tes dents y est encore après des années) pour que tu comprennes.

Je vais toujours exiger que tu t’attaches en voiture, que tu portes ton casque à vélo, que tu respectes les consignes autour de la piscine et je serai parfois intransigeante parce que ta vie en dépend.  Parce qu’il y a des erreurs qui ne pardonnent pas.  Pour d’autres choses, il est fort possible que je t’avertisse du danger sans pour autant t’empêcher littéralement de le faire.

C’est aussi fort possible que je prenne quelques secondes avant de te consoler si ta santé physique ou mentale n’est pas en danger.  Te souviens-tu de la fois où tu as foncé dans le parcomètre en sortant du Centre Bell parce que, au lieu de regarder en avant, tu gossais ton frère en arrière pis tu niaisais?  En vraie mère indigne que je suis, après avoir vérifié vite fait que ton petit coco était correct et que tu n’avais pas besoin d’aller à l’hôpital, je me suis mise à rire.  Pire, au lieu de te consoler, je t’ai demandé si tu avais compris le message envoyé en direct de la borne S85…  «Faut que je regarde en avant pis que j’arrête d’achaler mon frère».   Message reçu cinq sur cinq!  Tu as eu un peu mal au front mais surtout, beaucoup mal à ton orgueil, mais tu as appris.

Mon enfant, je ne veux pas et je ne peux pas te protéger de tout.  Je te promets de te donner des conseils, des avertissements, des outils, du soutien, mais je te promets aussi que je vais parfois me taire et te surveiller du coin de l’œil.  Parce que c’est en expérimentant qu’on apprend.  Oui, je l’admets, je te souhaite de vivre des expériences rose bonbon dignes du pays des Calinours, mais aussi des expériences plus sombres qui vont te mettre au défi. Comprends-moi bien mon enfant, je ne te souhaite pas de grands malheurs, mais je veux que tu sois capable de gérer les tempêtes, parce que, oui, tu en traverseras.  Une peine d’amour, un échec, un deuil; même si je t’enveloppais dans du papier bulle, tu ne serais jamais à l’abri, alors aussi bien apprendre graduellement dès maintenant.

Je serai toujours là pour t’aider si tu en as besoin, mais je veux que tu apprennes à avoir de la peine, à gérer ta colère et ta frustration parce que ça fait partie de la vie.  Je veux que tu essayes, que tu prennes confiance en toi.  Je veux que tu sois convaincu que tu peux y arriver, même si tu t’es planté la fois d’avant.  Je sais que tu vas parfois avoir mal, mais je sais aussi que, comme quand tu tombais en apprenant à marcher, tu sauras te relever.  Pis tu sais quoi?  Ce qui compte, ce n’est pas le nombre de fois que tu tombes, mais plutôt le nombre de fois que tu te relèves.

Va, mon petit bipède, n’aie pas peur d’échouer ou de te planter, je sais que tu as en toi la force et la volonté d’aller loin.

Crédit : NadyaEugene/Shutterstock.com

La p'tite mère

Nouvellement maman solo d’un troupeau de quatre petits singes, je jongle entre le travail, les repas et les activités de tous dans le plus grand chaos. Mon nouveau mode de survie? Lâcher prise! Ici, un vendredi soir, le toupet au vent, on n’hésite pas à réécrire le guide alimentaire version simplifié. On choisi aussi nos batailles : au diable si la mini donne mal aux yeux avec sa robe soleil de Olaf, ses bas collants en laine et son tutu trouvé dans la boite de déguisements, elle est habillée et c’est ce qui compte, non?

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