J’étais dans le lit d’une autre cette nuit. Je suis revenu ce matin, juste avant que tu te réveilles. Je suis allé me coucher sur le sofa pour que tu n’aies pas conscience de l’heure à laquelle je suis arrivé. J’avais déjà préparé ma défense : mon souper avec les collègues s’est terminé plus tard que prévu, et comme j’avais bu et que j’allais sûrement ronfler, j’ai préféré dormir en bas pour que tu passes une bonne nuit.
Une heure après m’être assoupi, notre petite princesse se met à pleurer. Elle veut qu’on aille la chercher dans son lit. Ce que tu fais. Vous arrivez dans le salon. Je la vois. Je te vois. Elle est encore endormie. Tu me fais un de tes plus beaux sourires. Tu es contente de me voir. Tu me donnes un tendre baiser. Tu ne me poses aucune question. Tu as une confiance aveugle en moi.
Une vague de remords m’envahit. Ou plutôt un tsunami. Je me sens sale. Honteux. Tu es là, rayonnante. Moi, je viens de te trahir. Et je dois en plus te mentir, faire comme si tout allait bien, hypocrite comme je suis.
Comment vais-je faire pour passer au travers de ma journée? Comment vais-je faire pour soutenir ton regard? Comment vais-je faire pour vivre avec ce secret? Si j’avais au moins quelque chose à te reprocher. Si je pouvais au moins rationaliser mes agissements. Je me sentirais peut-être un peu moins coupable. Mais non. Je n’ai rien contre toi. Tu es une femme et une mère formidable.
Notre fille vient se coller sur moi. Je l’aime. J’aime notre famille. Je suis un salopard. Un minable. J’ai envie d’éclater en sanglots. Et si jamais tu venais par apprendre ce que j’ai fait? Non mais, quel con! À quoi j’ai pensé? Je pourrais foutre ma vie en l’air, ne plus voir ma fille, perdre ma réputation, faire mourir de chagrin la femme que j’aime. Pour une histoire de cul. Parce que j’avais envie de séduire. Pour voir si j’étais encore capable. Pour ressentir de nouveau ces foutus papillons. Mais tout ça n’est qu’illusion. Jamais une femme ne m’aimera autant que toi.
On planifie notre journée. On ira à la piscine avec la petite ce matin. Puis, ce sera la fête de sa meilleure amie en après-midi. Tu ne te doutes de rien. Je suis bon acteur. Je fais des blagues. Je vous fais le pain doré que vous aimez tant. Avec une montagne de petits fruits et de la crème fouettée. Mais derrière la façade, se trouve un homme meurtri. J’ai mal. J’ai le souffle court. J’ai un poids de mille livres sur mes épaules. J’ai l’impression qu’une petite bibitte me mange l’estomac.
Je m’excuse mon bel amour. Je regrette tellement. J’ai envie de me lancer devant un train en marche pour que la douleur parte. J’ai envie de tout t’avouer. De pleurer dans tes bras. De te demander pardon.
Mais je ne ferai rien de tout ça. Tu n’y verras que du feu. Je te prends la main. Je te regarde dans les yeux. Et je te dis que je t’aime.
Je suis un lâche.
Hello Charles,
Tu aimes ta femme. Tu as construit une famille. Tu n’es pas l’homme qui a une maîtresse et qui raconte des mensonges chaque semaine. Tu n’es pas l’homme qui amène sa maîtresse dans de grands restaurants et ta femme au St-Hubert.
Ta mis ton pénis dans un autre vagin.
C’est pas la fin du monde. Ça va peut-être arriver à ta blonde aussi, un jour. Parce que c’est la vie. Libérer ta conscience, en souhaitant qu’elle te pardonne, c’est égoiste, ça lui fera du mal, pour rien, et elle en gardera des marques.
Je crois sincèrement qu’on donne trop d’importance à ce genre d’écart, occasionnel et somme toute, assez banal dans une longue relation de couple.
C’est très différent d’une relation extra-conjugale soutenue, une double vie. Le conjoint qui prétend un voyage d’affaires ou de pêche pour passer quelques jours avec sa maîtresse ou son amant par exemple.
Un « one shot deal », un incident, un écart ? Pardonne-toi. Vite. Et si tu te sens coupable, vis avec, ne lui fait pas de chagrin pour libérer ta conscience.
Et si ça lui arrive aussi. Ferme les yeux.
J’aime votre réponse!
Bien franchement, ce qui serait lâche et cruel, ce serait de tout raconter à ta femme dans l’unique but de te déculpabiliser, toi. Te taire, travailler sur toi et ta culpabilité est la meilleure solution. Et prendre soin de ton couple évidemment. Tout le monde a le droit à l’erreur. Ta femme aussi d’ailleurs. Ce qu’elle ne sait pas et ce que tu ne sais pas ne fait pas mal.