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La fois où tu as gagné ton ciel : le supplice de la cohabitation après une séparation

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Se séparer quand il y a des enfants d’impliqués, ce n’est jamais une décision qui se prend avec la joie dans le coeur. C’est une série de questions Slinky où chaque côté de la médaille est soupesé et pondéré afin de choisir plus souvent qu’autrement le moindre mal.

Mais une fois la décision prise, il faut entamer la première question du besoin essentiel qui est de se loger. Dépendant de la période de l’année, d’une nécessité de rachat d’une partie de la maison, de la disponibilité de logements dans une municipalité qui commence par “Saint-” et qui est suivi par plus que sept noms par la suite (t’sais, là où il fait bon vivre), du chemin à faire pour se rendre à la garderie, il y a une foule de décisions et de non-choix qui feront que tu devras peut-être considérer rester avec ton ex physiquement quelques semaines ou encore quelques mois. Pis comment dire… c’est là que le fun commence.

Votre couple est déjà en rupture. Il n’y donc plus ce petit effort pour “arranger” les choses quand il y a des maudites chicanes sur le popcorn avec beurre normal vs goût de beurre comme au cinéma quelques mésententes, et ça se peut que le respect individuel s’enligne en pente descendante cotée 14%. Il faut maintenant que vous adoptiez un horaire de parent séparé même s’il faut que tu y vois sa p’tite bonyenne de face le matin et le soir. Si c’est la première fois que tu te sépares avec enfants, tu verras que la notion de “garde” devient rapidement territoriale, comme pour s’assurer que les limites seront respectées à la lettre. Aux oubliettes les arrangements pour l’ex qui a une activité. Une liberté exigée, mais qui est rarement satisfaisante.

Tu commenceras à faire des boîtes (oui, oui, quatre mois d’avance), parce que tu ne te pourras plus de penser au temps où tu seras ENFIN chez toi. Un temps où tu n’auras pas besoin d’acheter la paix pour que tes enfants ne subissent pas trop les contrecoups de votre relation qui a maintenant toute la chaleur du clan Montaigu et des Capulet qui doivent partager une patate à deux. C’est pas que tu le détestes tant que ça, ton ex, même si présentement, tu as juste le goût de le revirer de bord pour le remplir de cailloux.

Quand tu n’es plus en couple, il s’installe aussi la notion de la liberté, dans le sens où un et l’autre ne dites plus où vous allez le soir ou la fin de semaine. Il peut s’ensuivre une série de comportements malsains qui n’iront probablement pas chercher le meilleur des deux, et il y a des chances que tu découvres des nouveaux pans de personnalité que tu n’avais pas croisés avant. Ça se peut que ça se mette à ressembler à Darth Vader qui demande à Luke pourquoi il n’a pas passé encore la balayeuse et menace de lui couper la main qui tient le swiffer. Le Terminator revient dans le temps (ben juste quatre jours) pour demander à Sarah Connor pourquoi il y a un épisode de Plan B qui a effacé son match de championnat de golf des dames en Arkansas. L’agent Smith qui émerge de bibelots dans chaque salle de la maison pour demander à Neo s’il est passé à l’épicerie pis pourquoi il n’a pas acheté sa marque de fromage préférée. Des fois, celui que tu regardais pâmée comme un Fabio sur une page couverture d’un roman Harlequin, tu remarques que y’a le nez croche, y met des bas blancs souvent pis qu’y s’habille bum longtemps. Ainsi, même le quotidien peut se retrouver truffé de combats où les acteurs sont déjà pas mal crinqués d’avance. Et à chaque fois, tu vas prendre une grande respiration, penser à tes p’tits, et compter les dodos avant que tu sortes de là.

Si t’es passée par là, il y a de bonne chances que tu aies fait le voeu pieux de ne plus jamais subir cette période qui défie toute sérénité. Mais tu l’auras gagné ton ciel, pis maudit que tu vas trouver que tu es bien chez vous par la suite!! Pis c’est un sentiment qui dure pas mal longtemps! Et y’a de bonnes chances qu’une fois vos distances prises, la co-parentalité saine reprenne le dessus, pis que les bas blancs ne soient plus ce qui t’accroche en premier, même si t’es ben contente de ne plus les voir à tous les jours.

Crédit : Roman Samborskyi/Shutterstock.com

Isabelle Martineau

Je suis la maman co-parentale d’une belle grande fille de dix ans qui a compris sur le tard comment l’abeille cruise le chou. J’ai passé une bonne partie de ma vie sur les bancs d’école - faut les mettre à quelque part ces restants de Juicy Fruit-là. Je me promène entre la recherche scientifique et l’administration et entre les deux, je demeure à Québec dans ma première très humble et petite maison. J’attends impatiemment l’adolescence pour débattre, tourner les crises en beaux fous rires et sacrer les p’tits garçons en bas de la galerie.

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