Tes parents ont fait une bonne job avec toi. Ils t’ont inculqué de belles valeurs et parmi ces valeurs-là, le vivre et laisser vivre. C’est une bonne chose le vivre et laisser vivre. Mais des fois, il faut que tu apprennes à mettre ton pied à terre quand ça ne marche pas et que tu as besoin d’aide.
Tu as rencontré ton chum de bonne heure dans ta vie. T’as trippé en masse pis ce gars-là, lui, il t’a bien avertie drette en partant. Il ne laissera pas son sport de côté, il en a besoin pour s’épanouir, se défouler pis être un homme de bonne humeur. En tant que couple sans enfants, ça te convenait en masse parce que toi, pendant ce temps-là, tu avais toute ta liberté. Le temps a passé, vous avez acheté votre première maison ensemble et t’es tombée enceinte.
Pendant ta grossesse, tout allait bien. Ta liberté, tu l’avais encore pis tu pouvais encore suivre ton chum dans les arénas, terrain de baseball, ou tout autre endroit où tu pouvais aller le voir jouer. Et ce, à toute heure du jour ou de la nuit. Ça allait ben, tu n’avais pas encore expulsé le fruit de tes quarante semaines d’attente.
Une fois ton bambin expulsé, ça s’est corsé. Ton chum a bien compris qu’il ne pouvait être d’aucune utilité pour les boires vu que tu allaites. Ça fait que lui, il n’a pas perdu son pli d’aller faire du sport, à toute heure du jour et de la nuit. Il en a de besoin que tu te dis. Il a de la misère à se lever parce qu’il est rentré à deux heures du matin après avoir pris sa bière avec ses chums après la game un soir de semaine; il se plaint que le bébé le réveille quand tu le laisses dormir le samedi matin ET le dimanche. Mais il n’hésite pas à garder son rythme d’avant pour le sport. Trois, voire quatre fois semaine. Mais toi, la p’tite mère qui veille au grain, t’as pas le droit de te plaindre que tu es fatiguée parce que tu es en congé de maternité pis que tu te reposes toute la journée.
Le temps passe sans que tu ne dises quoi que ce soit, malgré que ça commence à être lourd sur tes épaules. Il en a de besoin que tu te dis. Mais vient un temps, quand ton congé de maternité est terminé et que tu dois jongler avec les enfants le matin, le travail, les commissions, le souper, le bain, la routine du dodo, où tu n’en peux plus. Tu n’as pas vu tes amies depuis quand… Tu n’arrives plus à t’en rappeler. Ça fait trop longtemps. Pourquoi? C’est simple, t’as des enfants à t’occuper. À t’assurer qu’ils ne manquent de rien. Tu es brûlée de devoir tout faire toute seule parce que ton chum lui, vient encore de prendre la porte avec sa poche de hockey, en prenant soin de laisser une marque noire en accrochant le mur en mettant sa poche qui pue sur son épaule. Entre deux soupirs, tu retiens tes larmes et tu ramasses ton effaceur magique pour aller enlever, une fois de plus, la marque noire sur le mur avant de laisser la vaisselle de côté et la faire plus tard, après le bain, quand tes amours dormiront à poings fermés. Toi, tu ne peux pas puncher out et sacrer ton camp te défouler.
T’aimerais donc ça être capable de lui dire que tu aimerais qu’il soit là, que tu aimerais avoir de l’aide, que tu aimerais que ce soit lui, pour une fois qui sacrifie sa game de hockey pour te permettre de voir tes amies le temps d’un souper. T’aimerais donc ça, quand tu ouvres ta laveuse le jour suivant, de ne pas retrouver son stock de hockey qui sent le swing de la veille avec ton linge de travail. T’auras beau le laver ton linge de travail, ça va sentir le swing pareil.
On est-tu mal faites pareil hein? Ben là, c’t’assez ! Prends ton courage à deux mains, p’tite mère. Tu l’empêcheras pas de vivre parce qu’il fait du sport une fois de moins par semaine et que ce soit lui, qui passe une soirée avec les enfants de temps en temps. Pendant que tu penses à toi un peu, sans te culpabiliser d’avoir laissé les enfants avec leur père, il va peut-être comprendre tout le travail que tu fais et t’offrir un peu plus de sa présence.
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