Une mère, en général, ça vient sur le modèle stressé. Le modèle de base, quoi.
Bon. Peut-être que toi tu viens sur le modèle zen, modèle très rare et la plupart du temps apparenté à la race masculine.
Ça se peut. Mais laisse-moi en douter un peu quand même.
Une mère, ça se stresse la vie avec tout et rien, tout le temps. Pour les affaires graves comme un enfant qui se vide de son sang par le front, le stress est valable et même souhaité. Mais pour les petits détails anodins du quotidien, ton satané stress, il fait juste te gâcher la vie.
Ça fait que voici quelques-unes de tes petites paniques inutiles pour lesquelles j’ai fortement envie de te dire : « calme-toi le gros nerf, la mère. » T’as déjà en masse de choses à gérer dans ta tête sans t’encombrer de celles-là.
#1 Le repassage
Tu aimes que tes vêtements aient toujours l’air de sortir de chez le nettoyeur sinon tu ne les portes pas? Tu te fais des corvées de repassage à 21h00 le vendredi soir?
Arrête-moi ça tu-suite. Anyway, tu vas être fripée pis pleine de sueur à 7h15. La routine du matin, ça fesse fort. Au pire, tu garroches ta chemise deux ou trois minutes dans la sécheuse pis tadam!! T’as l’air fraîche comme une rose. (Bon, ok. Une rose, c’est peut-être exagéré une petite affaire.) Pis si tu capotes assez pour repasser autre chose que des vêtements – comme tes draps ou pire encore, tes linges à vaisselle – c’est un cas de force majeure. Tu sacres ton fer direct dans poubelle. Heille! Faut pas virer folle quand même.
#2 Les kits qui fittent
Tu ne tolères pas que tes enfants partent pour la garderie avec des vêtements qui ne matchent pas tous ensemble? Si ta fille porte du carreauté, des pois pis du fleuri la même journée, tu saignes des yeux? Tu es le genre de mère qui prépare toujours les kits de tes petits – chaussettes incluses – pour que ta progéniture ne ressemble pas à la chienne à Jacques?
Relaxe, la mère. Parce que je vais aujourd’hui t’annoncer une grande nouvelle : personne ne meurt d’un kit qui ne fitte pas. Tes enfants n’auront pas plus de fun dans de jolis habits coordonnés. Ça fait que ferme tes yeux pis laisse tes enfants développer une nouvelle mode. Une affaire de moins à penser pour toi.
#3 Le papier de toilette
Tu fais partie de celles qui croient dur comme fer que l’installation du papier de toilette possède un sens obligatoire et que toute forme de désobéissance à cette règle te rend complètement folle? Si le papier descend vers le mur plutôt que vers toi, tu vis un stress immense?
Respire pis écoute-moi bien. Si quelqu’un d’autre que toi a remplacé le rouleau vide, c’est déjà un très grand miracle. D’une rareté inouïe. Ça fait que peu importe le bord sur lequel le papier est placé, tu remercies la vie pis tu t’essuies avec. Tes fesses ne verront pas la différence, promis.
#4 Le classage extrême
Tu es une freak du classement? Tu ranges les vêtements par couleur dans les garde-robes pis tu ne supportes pas qu’un aliment ne soit pas à sa place habituelle dans le frigo? Les plis de tes débarbouillettes sont tous dans le même sens sinon tu files mal?
Veux-tu ben me dire pourquoi tu te donnes autant de misère, la mère? Tu ne me l’as pas demandé, mais je vais te donner un truc pareil : ferme les portes des garde-robes, du frigo, des armoires. Regarde-les attentivement. Qu’est-ce que tu vois? Rien pantoute, exactement! Ça fait que tiens les portes fermées, pis tout va bien aller. Je te promets que le cercle des fermières ne viendra pas vérifier si tes fruits pis tes légumes sont classés du bon bord dans ton frigidaire.
#5 Les affaires coupées droit
Tu es de celles qui paniquent à la vue d’un aliment coupé de travers? Tu utilises quasiment ta règle pour couper les légumes de ta sauce à spag? Si c’est coupé croche, tu ne le manges pas?
Bon. J’avoue que tu me fais un peu peur. T’as comme pas l’air au courant de quelques principes de base de la vie que je vais me faire un plaisir de te rappeler ici. Premièrement, un melon d’eau coupé de travers, ça goûte encore le melon d’eau. Deuxièmement, un sandwich tranché tout croche, ça ne devient pas poison. Troisièmement, tes enfants pis ton chum – surtout ton chum – ne voient pas la différence. Arrête de te donner autant d’ouvrage pis profite de la vie en pigeant direct dans le gâteau sans même t’en couper un morceau.
Garde tes énergies pour les affaires vraiment urgentes.
Pour le reste, calme-toi le gros nerf, la mère.
Pis toi, sur quoi fais-tu de la panique inutile?
My god que je stress inutilement pis faut j’arrête ça pi ça presse!