Mon enfant,
De fin août à fin mai, je cours partout. Pour l’un, ce sont les pratiques, les parties et les tournois de hockey, pour l’autre, c’est le cosom et le piano, et pour le plus jeune, c’est la gymnastique! Et c’est sans parler des rencontres à l’école et au CPE, des rendez-vous chez le dentiste, l’orthodontiste, l’ORL, l’optométriste et de la coiffeuse.
De fin août à fin mai, je fais preuve d’une préparation, d’une planification et d’une organisation digne du livre des Records Guinness (ou de la maladie mentale, c’est selon!). Simplement raconter mon emploi du temps à mes collègues de bureau les épuise, c’est tout dire.
Alors quand tu m’as demandé de te réinscrire au hockey cet été pour la troisième année de suite, j’ai dit non, juste non. Pareil pour le piano de ton frère, ainsi que pour la gymnastique de ta soeur. J’ai dit non et pour la première fois de ma vie, je ne me suis pas sentie coupable.
La mère que je suis est fatiguée. Épuisée. Elle a besoin d’un break. Elle n’est plus capable de se lever aux petites heures la fin de semaine ou de partir à la course du bureau. Plus capable de calculer son temps pour que tout entre dans l’horaire et de ne pas le voir passer, son temps, justement. Elle a envie de profiter de sa cour et (surtout) de celles de sa sœur et de sa cousine, qui ont des piscines creusées.
Elle a envie de passer une demi-heure à étendre sa brassée de linge sur la corde, même si ça va plus vite dans la sécheuse, juste parce que ça la relaxe et qu’elle aime ça.
Elle a envie de boire son café au lait le samedi et le dimanche matin, relaxe, en pyjama, en niaisant sur Facebook, pendant que les enfants regardent la télé même s’il fait beau. Et elle ne va pas culpabiliser. Parce qu’on a le droit de ne rien faire et de perdre notre temps, des fois.
La mère que je suis ne veut pas se taper des pratiques de soccer, de base-ball, ou de n’importe quels cours ou activités qui comportent un horaire établi.
Ceci étant, cet été, toi et ta fratrie n’allez rien faire. En fait, oui, vous irez au terrain de jeux le jour et vous ferez un tas de choses, mais vous serez des enfants sans horaire, le soir et les week-ends.
Vous jouerez avec vos cousins et vos cousines. Vous rirez. Vous vous chicanerez. Vous inventerez des jeux dans la cour ou dans le sous-sol les jours de pluie.
Vous allez prendre votre vélo pour aller au parc durant la sieste de la petite, vous jouerez au ballon, vous irez chez des amis, vous passerez deux heures sur votre tablette.
Et ça sera parfait.
Nous allons s’improviser des après-midi avec la famille juste pour le plaisir d’être ensemble et je vais prendre l’apéro sous le soleil avec des amis pendant que vous courrez partout.
Nous allons accepter les invitations ou les refuser juste parce qu’on est bien chez nous, pas parce qu’on ne peut pas.
Nous allons nous reposer et passer du temps de qualité ensemble. Avant de reprendre la course folle à la fin août. Avant de replonger tête première dans le hockey, le cosom, la musique et la gymnastique. Parce que j’ai beau me plaindre, j’aime ça quand même un peu courir partout. Parce que ça vous fait plaisir, parce que vous développez des compétences et des champs d’intérêts. Parce que ça vous rend heureux et parce que ça me rend fière.
Mais pas cet été. J’ai dit non.
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