Mon enfant,
Je ne suis pas parfaite et je ne le serai jamais.
Je ne serai pas la mère qui encadre avec soin tous tes bricolages en les datant, qui prend la peine de te coiffer le matin pendant une heure et qui te fait juste avaler du bio. Je ne serai pas la mère modèle qui ne touche jamais à son cellulaire en ta présence, qui comble sans exception tous tes besoins et qui t’habille comme un mini-mannequin. Je n’aurai pas les moyens de te faire vivre dans un château, de te promener dans une City sélect à 500$ et je ne serai pas non plus du genre à avoir en permanence des mouchoirs dans mon sac à main de marque pour que ton joli visage ne se retrouve pas plein de morve en public.
Je ne t’inscrirai pas non plus dans des cours d’espagnol à cinq ans et je ne t’obligerai pas à faire de toi une ballerine le samedi matin. Désolée de te décevoir ma jolie, mais je ne serai pas une mère parfaite qui te fera vivre sur un petit nuage où tu mangeras de la perfection à la cuillère. Avec moi, tu risques peut-être de te croire pauvre parfois, d’envier tes copines et souhaiter être finalement l’enfant biologique de personnes célèbres.
Mais tu sais, je crois que je suis en train de t’offrir la plus grande des richesses. Tu ne le comprends pas encore, mais un jour, quand tu seras femme, tu me remercieras.
Ici, avec ta pauvre mère, tu pourras te rouler dans la bouette et scraper ton linge déjà sale tant que tu veux. Tu pourras mettre un legging rose zébré avec ton chandail à pois qui te fait si bien. Tu auras droit à une longue séance de chatouilles au lieu d’un brushing le matin et tu pourras moucher ton nez sur mon t-shirt qui date de dix ans si tu le souhaites. Tu pourras faire la grasse matinée le samedi matin (ce qui, soit dit en passant serait très cool) au lieu d’aller jouer la comédie avec tes fausses amies ballerines. Tu pourras manger des Pogos pour déjeuner et des Goldfish trempés dans le Nutella comme collation. Tu pourras faire tout ce qui te chante, ou presque, mais surtout, tu pourras être toi-même et avoir du fun. Et tu sais quoi, c’est ce qui compte le plus.
Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que tu sois toi-même. Je souhaite de tout mon cœur de réussir à t’inculquer quelque chose que je ne possède pas tout à fait, encore, même à trente ans. Cette chose qui est la plus grande richesse selon moi. Ce trésor que bien des personnes chassent encore, faute de l’avoir eu un jour. C’est le travail d’une vie.
L’estime de soi, c’est ça que je compte t’offrir. Je travaillerai très très fort pour que tu l’acquières et que tu ne la perdes jamais. Tu seras, comme tu l’es déjà, étincelante de bonheur, fonceuse, passionnée et sûre de toi! Il faut que tu saches que ton bonheur compte plus que tout. Que si un jour, tu as l’impression de t’effacer par peur de ce qui pourrait t’arriver, tu te réveilleras et tu énuméreras tes qualités pour te donner le guts de prendre ta place. Tu sauras ce que tu vaux et ce que tu mérites, ce à quoi tu as droit. Tu marcheras la tête haute et tu seras fière de qui tu es. Tu deviendras en quelque sorte, la femme que j’aurais aimé devenir.
Bien sûr que tu vivras des moments plus gris, des moments où tu ne te trouveras pas vraiment hot devant le miroir le matin. Tu te trouveras sûrement trop grosse, trop mince ou trop petite. Tes boutons te feront douter de toi quand tu auras ton premier rendez-vous galant et tu penseras probablement que c’est à cause d’eux que ta flamme ne te texte pas. Mais ça, c’est la règle des trois jours, je t’expliquerai.
Tu sais, il n’y a qu’une personne avec qui tu vivras le reste de ta vie et c’est toi. Cette personne se doit d’être ta meilleure amie car si, par mégarde, tu ne la traites pas bien, elle deviendra ta pire ennemie, crois-moi. Il faudra que tu mises sur tes bons coups et que tu apprennes de tes mauvais, que tu te concentres sur les personnes qui sont fières de te connaître et que tu flushes les aveugles, que tu te dises que si ce matin, tu n’es pas à ton top, les six autres matins de la semaine, tu l’étais ! Croire en soi, ce n’est pas toujours facile, mais commence par croire en moi. Tu vas voir, je t’apprendrai.
On est toujours mieux professeur qu’élève.
Cest juste wow voir que jsuis po la seul a pensée et dagir comme sa…..
Bonjour Margaux,
J’aime beaucoup votre texte, mais une pharase me laisse pensive. « Tu deviendras en quelque sorte, la femme que j’aurais aimé devenir. » Pensez-y, vous avez encore le temps de devenir cette femme! Celle que vous auriez aimé devenir. Même si votre vie n’est pas parfaite maintenant, je pense sincèrement que vous pouvez arrivez à ce point peut-être redessiné, mais toujours aussi plein. Il se peut que se soit qu’une figure de style cette phrase dans votre texte, mais en général, dans un texte comme le votre, ceci fait parti de vous. Je pense sincèrement que transformer votre vision de vous inspirera d’avantage votre fille à déveloper son plein potentiel que l’idée de vous épanouir via son devenir à elle et ses succès.
Je vous souhaite beaucoup d’inspiration et de réflexion. Je pense sincèrement que les biens matériels, les vêtements neufs ne sont pas nécessaire, qu’on en a trop. et je crois sincèrement que Caliner un enfant le matin, c’est mieux que s’obstiner à lui faire un coifure digne d’un modèle…
Julie
P.S. j’ai jamais de Klenex dans ma sacoche!