À toi, qui n’as pas voulu de moi et de mon enfant, aujourd’hui je veux te dire merci. Merci de ne pas être entré dans nos vies. Toi, le papa en garde partagée, pour qui rencontrer une fille avec une semaine de garde différente de la tienne ne faisait pas son affaire. Toi, l’homme sans progéniture prétendant adorer les enfants, qui se sauve dès la première crise de bacon. Toi, pour qui avoir un enfant rend la vie de couple beaucoup trop compliquée et transforme la vie en un casse-tête infini d’indécisions comme rester calme à la maison ou faire le party entre chums jusqu’à quatre heures du matin. À toi, je veux dire merci.
Merci de m’éviter de vivre bon nombre de confrontations avec mon enfant. Merci de me soustraire d’un sentiment de culpabilité les soirs où je n’aurais pas été disponible pour t’accompagner dans une de tes soirées endiablées. Merci de nous épargner une marche sur la pointe des pieds le samedi matin parce que toi, tu dormirais encore. Ce n’est pas ton enfant, alors pourquoi te réveillerais-tu ? Merci de me priver de ta moue de dédain lorsque j’aurais eu à te dire un vendredi soir, que finalement j’aurai mon enfant pour la fin de semaine. Merci de me sauver de ton faible taux de disponibilités. Celles qui auraient adonné, étonnamment, que les jours où mon enfant aurait été absent ou le soir une fois qu’il se serait endormi.
Je veux te dire merci, puisque tu me permets maintenant de rencontrer quelqu’un d’autre. Tu me permets de rencontre un homme bien, avec de bonnes valeurs, semblables aux miennes. Quelqu’un pour qui mon rôle de mère sera admirable. Un homme qui sera d’avis qu’un vendredi soir idéal, c’est de relaxer sur le divan une fois les enfants endormis. Quelqu’un pour qui ce ne sera pas si désagréable de se réveiller les yeux collés, un peu trop tôt un samedi matin. Un homme qui comprendra que la vie de parents est souvent remplie d’imprévus, mais toujours de priorités. Quelqu’un pour qui la présence de mon enfant ne fera que mettre de l’action dans notre routine de vie déjà bien remplie. Un homme qui nous permettra d’avancer et qui nous transmettra avec plaisir ses intérêts au quotidien.
À toi, qui n’as pas voulu de moi et de mon enfant, je veux te dire que nous méritons mieux, que nous méritons plus. Je veux te dire merci d’être parti. Puisque grâce à toi, j’ai désormais la chance de rencontrer quelqu’un de bien.
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