C’est bien connu, un homme, c’est fort. Ça ne s’inquiète pas pour des riens comme une maman avec énormément un petit peu trop d’hormones.
Toi, mon homme, le père de mes enfants, tu ne t’inquiètes jamais. Et ça m’énerve.
Lors de ma première grossesse, j’avais peur à en mourir. Peur que quelque chose cloche avec mon si petit bébé à chaque test, à chaque échographie, à chaque rendez-vous. Toi, non. Tu a entendu son coeur, tu l’as vu bouger (une fois) et tout était beau. Ne comprenais-tu pas tout ce qui aurait pu clocher pour ne pas t’en faire comme ça ?
Avant l’accouchement, je ne pouvais supporter de lire ou d’entendre tout ce qui pouvait arriver de mal lors d’une naissance, j’en devenais malade. Je n’en dormais plus. Toi, non. Nous serions à l’hôpital, la meilleure place à être pour donner la vie. Et puis, deux ou trois poussées et puis boum ce serait fini. Ne connaissais-tu vraiment rien des accouchements pour oser dire ça ?
Suite à la naissance de notre bébé, je me suis inquiétée de tellement de choses. De tout, en fait. De ma difficulté à donner le sein; tu m’as dit de donner un biberon. Des pleurs interminables du petit; tu m’as dit de le laisser pleurer. De son développement; tu m’as dit de me calmer. De sa prise de poids, de sa grandeur, du nombre d’onces de lait qu’il buvait, de quels aliments intégrer, du chaud, du froid, du sommeil; tu n’as rien dit.
Ça m’a énervée, énervée à un point que tu ne peux même pas imaginer.
Et un jour, j’ai compris. J’ai compris que tu t’inquiètes autant, sinon plus que moi. À bien y penser, n’es-tu pas le premier à courir au moindre petit bobo ? N’es-tu pas le premier à t’imaginer défendre ta fille du premier gars qui osera la toucher ? N’es-tu pas celui qui a toujours été là pour calmer mes craintes et apaiser mes peurs post-partum ? Tu es fort, parce que j’en ai besoin. Tu ne me parles pas de tes inquiétudes parce que je m’inquiète déjà assez pour deux.
Tu es toujours là, pour moi, pour nous. Fort, rassurant. Tu as peur aussi, encore plus que moi. Tu as peur de nous perdre, alors tu nous protèges. Tu as eu peur lors de ma grossesse, peur de l’inconnu. Tu étais pétrifié lors de l’accouchement. Tu étais paralysé quand je suis tombée d’épuisement. Tu as peur, toi aussi, à chaque jour, chaque minute et chaque seconde. Et par-dessus tout, tu as peur de ma peur. Tu as donc fait de ton mieux pour la banaliser, pour me rassurer et me calmer.
C’est bien connu, un homme, c’est fort. Mais ça s’inquiète autant sinon plus qu’une maman.
Merci d’être là pour nous. Merci d’être là pour moi et toutes mes peurs malgré les tiennes.
Je t’aime.
Pour tout les papas morts d’inquiétudes qui ne disent rien parce qu’ils voient leur chérie paniquée et veulent la rassurer:
Merci