Tu fais une fixation sur ton poids pis ton mou de ventre depuis que t’as mis bas; la balance est devenue l’une de tes principales ennemies après la fatigue pis la gastro pis ça te mine la vie. Tu passes par la même gamme d’émotions à l’infini comme l’ensemble des filles qui se trouvent grosses (c’est-à-dire toutes les filles) : tu te te tâtes le mou de ventre devant le miroir, tu te pognes un peu les bourrelets, tu ramènes toute ton gras sur ton nombril pour voir de quoi tu aurais l’air si t’étais slim, tu soupires, tu te promets de manger mieux pis de faire de l’exercice, tu t’enlignes une pomme pis une salade, tu vas prendre une marche, tu trouves ta vie plate pas mal tout d’un coup pis tu te dis que ton poids, c’est pas si grave que ça et tu te clanches un sac de chips en proclamant que tu t’acceptes. Jusqu’au lendemain, au surlendemain ou la semaine d’après quand tu redécouvres avec horreur que ton corps te revient pas plus pis que ton poids est un fiasco et que ça continue de te pourrir l’existence.
Parce que ça te gâche réellement la vie sournoisement. Ça t’empêche d’apprécier ton souper St-Hubert parce que tu te dis que t’aurais dû remplacer tes frites par une salade même si tu détestes la salade pour mourir. Ça donne un petit goût amer à ton morceau de gâteau au chocolat parce que tu te dis que c’est un yogourt à 0% de calories que t’aurais dû manger. Ça t’empêche de savourer ton premier café le matin pis de profiter de ton déjeuner en famille parce que tu jongles avec l’idée d’aller courir pendant une heure. Ça te torture même l’esprit quand t’écoutes un film évachée sur le divan à huit heures le soir parce que tu te dis que tu devrais être en train de t’entraîner pour brûler une couple de calories. Bref, mine de rien, ça ternit ton quotidien juste assez pour que tu ne t’en rendes pas vraiment compte tout en continuant de te détester le body.
T’es ben consciente qu’il n’y a pas de formule magique pour régler ton cas. Ou tu t’acceptes pour de bon ou tu fais un move. Le problème, c’est que malgré ta bonne volonté à te trouver cute avec ton pneu abdominal et à te rationaliser en te disant que c’est juste un peu de peau flasque pis de gras, tu n’y arrives jamais vraiment pour de bon, t’es trop vidée le soir pour faire de l’entraînement ta priorité pis le sucre pis le gras, c’est ta récompense pour les journées de fou que tu vis au quotidien avec tes p’tits, la job, l’épicerie, les devoirs, les bains pis les crises de bacon.
Fille, je pense que c’est le temps que ça change pis que ta balance arrête de te pourrir l’existence.
Ne te bourre pas la face à l’infini dans le gâteau McCain, mais empêche-toi pas d’en prendre une (ou deux) slice.
Ne passe pas à travers ton sac de chips format familial, mais sers-toi en un ou deux bols.
Ne prends pas la salade chez St-Hubert si t’es pas une fan de verdure, mais arrête-toi quand t’as plus faim au lieu de te bourrer à l’infini dans les frites trempées dans la sauce brune.
Oublie la course pis l’entraînement en salle si t’es pas une grande sportive assidue, mais va prendre une marche avec les p’tits.
Ne porte pas de vêtements ben serrés si tes bourrelets t’exaspèrent, mais n’oublie pas que t’es jeune pis t’es belle pis serre ton linge de matante.
Bref, capote pas avec ton gras, oublie les calories, enjoy ta vie, mais écoute-toi. Écoute ta faim. Écoute ton corps pis respecte-le. Ça devrait faire la job pour rester en forme pis avoir du fun.
Pis de grâce, sacre ta balance aux vidanges.
T’es belle pis t’as la vie devant toi. Ne la passe pas à te tâter le gras de ventre, à compter tes calories pis à te sentir coupable.
Sers-toi un grand verre de vin à cent vingt calories, mets ton bikini sans te regarder le gras de nombril pis va jouer avec tes p’tits à c’t’heure.
Laisser un commentaire