Quand tu étais petit, ton adolescence était à des milles de nous arriver en pleine face; j’avais le temps de m’y préparer et honnêtement, ça faisait bien mon affaire que de me faire croire que ce n’était pas demain la veille que j’aurais à gérer ton acné et ta puberté. Mais voilà. Comme dans toutes les histoires de parentalité un peu «cliché», il ne m’aura fallu qu’un clignement de yeux pour que l’on y soit.
Lorsque tu étais un petit gamin, je pouvais m’amuser à deviner ce petit homme que tu deviendrais. À travers tes crisettes, tes exploits, tes revendications et tes petits yeux brillants, je tentais parfois d’imaginer ce qu’il adviendrait de toi.
Au début de ton adolescence, je dois t’avouer que, souvent, j’ai eu peur. Peur de me tromper. Peur que ce petit bout de chemin que je m’efforçais à tracer pour toi ne se concrétise pas de la bonne façon. Je me suis aussi surprise à paniquer par moments. Et si notre complicité nous quittait ? Si, tout d’un coup, tu n’en avais plus rien à faire de moi, de ta maman ? J’ai eu le cœur serré en m’imaginant les partys, les premières brosses, la première blonde, les permissions de rentrer plus tard, persuadée que je n’y arriverais jamais.
Puis tu as grandi. J’ai vu ton comportement changer, je t’ai vu aborder tes premières expériences. À mon plus grand plaisir, tu es venu te confier, tu es venu me partager ce que tu vivais, cherchant dans mes yeux mon opinion, mes conseils, mais surtout en quête de ma présence. Mon cœur s’est emballé de joie quand j’ai compris que, malgré le temps, malgré ton âge, les choses n’avaient pas réellement changé. J’ai compris que j’avais confiance en toi et j’ai réalisé que ce que tu attendais de moi était justement que je t’accorde cette confiance. Cette confiance-là qui te permet de savoir que, peu importe ce qui se passera, je serai toujours là.
Lorsque tu étais tout petit, tu n’avais pas peur de partir à la découverte du monde. Tu n’avais pas peur parce que tu savais que je n’étais pas loin, derrière toi, pour t’encourager, te soutenir et te protéger. Lorsque tu t’apprêtais à escalader ce nouveau module de jeu, tu te tournais vers moi, tu me regardais et lorsque je te disais que tu pouvais y arriver, tu fonçais ! De mon côté, le cœur gonflé de fierté, je te félicitais . Et si jamais tu tombais, je t’ouvrais mes bras en te répétant que ce n’était pas grave, que ça arrive, des fois, de tomber. Rassuré, tu te relevais et tu te permettais de me croire quand je te disais que tôt ou tard, à ta façon, tu allais y arriver. Tu savais que quoi qu’il advienne dans ton quotidien, tu pouvais dormir tranquille parce que nous étions là pour s’assurer que tout se passe bien.
En te regardant grandir, je me suis mise à me demander si ce n’est pas là l’erreur que l’on fait parfois en tant que parents d’adolescent. Pourquoi cesse-t-on trop souvent de voir les choses de cette façon ?
Les impacts de tes choix ne sont et ne seront plus les mêmes que lorsque tu trébuchais dans le sable du petit parc, mais toi, tout ce que tu attends de moi, c’est que je sois là, derrière toi et que je t’encourage encore à croire en toi.
C’est ainsi que j’ai choisi d’affronter ton adolescence, mon chéri. J’ai le goût de te dire que je serai toujours là. Je sais que tu vas parfois te planter. Que plus souvent qu’autrement, tu feras tout le contraire de ce qui me semble logique pour toi. Je sais aussi que tu vas probablement te blesser, dans tous les sens du terme. J’ai toutefois la conviction d’une chose : peu importe l’âge que tu auras, j’aurai toujours envie de te dire de foncer, de découvrir ce que la vie a à t’apporter. Je te répéterai encore et encore que ça arrive, parfois, de tomber.
Et peu importe l’âge que tu auras, je te dirai que je serai toujours là et que j’ai confiance en toi.
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