Depuis aussi longtemps que je me souvienne, je l’ai toujours eue, cette amie toxique. Je l’ai rencontrée à l’adolescence et elle m’a suivie très très longtemps. Elle m’a accompagnée toute ma vie et ce dans toutes mes aventures, qu’elles soient positives ou négatives : mes joies, mes peines, mes soirées de rumba et souvent pendant mes moments de solitude. Même si je savais qu’elle me faisait du tort, je la voulais sans cesse près de moi. J’avais besoin d’elle…
Quand j’ai appris que j’étais enceinte, je me suis dit que c’était le bon moment pour faire du ménage et de lui dire adieu. Ça n’a pas été facile, j’entrais parfois en contact avec elle même si… Une personne sage m’a dit un jour que je serais très idiote (voir ici le mot conne) de renouer ma relation avec elle après tant de temps vécu sans elle. Est-ce que je m’ennuyais d’elle ? Pas du tout. Je n’y pensais même plus et je me concentrais sur l’environnement sain que j’allais donner à ma fille. Je me sentais tellement fière et libre sans elle.
Presque trois mois après la naissance de ma fille, je m’en rappellerai toujours, je l’ai vue. Mon voisin l’avait invitée chez lui. Est-ce qu’elle avait changé? Pas tant. À quoi ressemblait-elle? Elle avait gardé la ligne, toute de blanc vêtue, longue et mince. Que dégageait-elle ? Une belle fumée bleutée qui s’est dirigée directement dans mes narines.
Bon dieu qu’elle me donnait envie ! Ai-je résisté ? Pas du tout. J’ai recommencé à la voir. En cachette, au début, et puis je n’ai pas eu d’autre choix que de me résigner à l’assumer.
Je suis mère et fumeuse.
Ai-je honte ? Souvent. Surtout quand tu me regardes avec un air de Mon-dieu-voilà-la-pire-mère-du-monde-entier !
Ben tu sais, j’ai quelque chose à te dire, toi, qui ne comprendras jamais mon combat.
Je ne me proclamerai pas la meilleure mère du monde, mais je sais que je n’en suis pas loin. Je me donne corps et âme à ma fille, je ne start même pas mon café avant d’avoir pris le temps de lui dire bonjour et de lui avoir servi à déjeuner. Je lui enseigne du haut de ses presque deux ans de bonnes valeurs humaines, je ne crie pas (ou presque !) et la télé ne fait pas partie intégrante de son éducation.
Je ne fume pas devant elle, je ne fume pas dans la maison et je ne lui shoot pas ma boucane dans la face avec un entonnoir. T’sais veut dire. Je sais pertinemment que ce n’est pas bon pour moi et que j’arrêterai bientôt afin de ne pas donner cet exemple à ma fille qui, selon moi, fait partie des pires.
Pour l’instant, j’en ai besoin, même si je me sens coupable à tous les jours, même si je me trouve indigne, idiote, faible et un brin dégoûtante. Je sais que ce que je fais n’est pas très intelligent, que je sois mère ou non.
Ici, loin de moi l’idée de faire la promotion de la cigarette. Je veux seulement que tu me lâches un peu avec tes yeux de dédain. Fine si tu ne fumes pas. Gigantesque bravo si tu as vaincu cette dépendance. Mais comprends que personne n’est parfait et que le fait que je sois fumeuse n’enlève rien à la qualité de mon rôle de mère ni à l’amour que je porte à mon enfant.
Capiche ? Merci !
J’ai fait le même parcours identique. Lors que bébé avait 3 mois j’ai rechuté et j’ai finalement arrêté il y a un an et demi. Je l’ai fait quand j’étais prête. Ca ne regarde personne d’autre que toi.
Lis ce petit livre à 12$: la methode simple pour arrêter de fumer de Allen Carr. Ce livre m’a accompagné partout les mois suivants mon arrêt de fumer.
Bon succès quand ce sera le bon timing!?