Il est passé où ce temps, mon bébé ? C’était hier que j’ai t’ai vu pour la première fois et que j’ai promis mer et monde à tes beaux grands yeux curieux. L’eau a coulé sous les ponts et sur tes joues depuis le jour de ta naissance. Et dire que j’aimais me projeter dans le futur, m’imaginant jouer à des jeux de société avec toi, écouter des films de superhéros à tes côtés et t’imaginer le jour de ton cinquième anniversaire tout excité de recevoir tes amis de la garderie. Ça me semblait si loin. Je sais maintenant que c’était hier, hier comme dans il y a longtemps.
Moi, qui avoue avoir trouvé parfois lourd le fait que quelqu’un dépende toujours de moi, je revivrais demain matin ces moments où tu étais si petit. Ceux où tu étais attaché à moi par ce cordon coupé aux yeux de tous, mais qui ne l’a jamais vraiment été, on le sait toi et moi. On a été en symbiose des jours et souvent des nuits. On en a écrit des pages ensemble; toi, les premières d’un nouveau livre et moi les premières d’un nouveau chapitre. On a appris à se connaître et à s’aimer plus fort que l’univers comme tu aimes me dire maintenant. On a parfois été à bout. On s’est épuisés, souvent moi plus que toi. Je te promettais qu’on s’apprivoiserait tranquillement, un jour à la fois.
Et tu as vieilli et ton terrible two a été terrible au point où j’ai pensé que je ne m’en sortirais jamais. Tout à coup, tu n’en voulais plus de cette dépendance qui faisait mal à ton égo de grand garçon. Il était où mon bébé? J’en voulais à la vie que cette période soit arrivée trop rapidement puisque je ne l’avais pas vu venir. Aujourd’hui, je sais que les mauvaises périodes finissent par passer. Je le sais parce qu’on est loin du petit garçon qui fait des crises à chaque douze minutes. Je ne pensais jamais dire ça un jour, mais ce temps-là me manque. Parce qu’entre deux crises, tu avais cette manière de me convaincre que j’étais la personne la plus importante à tes yeux me faisant oublier tout le reste. Ton langage que personne ne comprenait à part moi et ton père, c’était magique! Ces moments passés à devoir tout traduire aux personnes qui ne te comprenaient pas renforçaient en moi le sentiment d’être si importante à tes yeux.
Et les crises sont devenues moins fréquentes et aussi moins fortes, ce qui a fini par me réconcilier avec mon job de mère. Et les autres ont fini par décoder ton langage. Tu as arrêté de pleurer quand je te laissais le matin à la garderie oubliant même parfois de me saluer tellement tu avais hâte de retrouver tes amis. Te voilà rendu un petit homme. Tu es ma fierté, ma raison de me lever le matin. Et en parlant de me lever le matin, je dois aller me coucher. Demain, c’est ton cinquième anniversaire et tu seras probablement très excité de recevoir tes amis de la garderie.
Je t’ai promis que nous allions nous apprivoiser tranquillement, un jour à la fois. 1827 jours plus tard, la vie est belle pour nous.
Bonne fête mon grand.
Je t’aime plus fort que l’univers.
Waou, ce texte est tout simplement superbe et résume ma situation sachant que mon fils va avoir exactement 5 ans dans 1 jours et que c’est mon petit dernier !!!!
Ça m’a tout simplement bouleversée de vous lire !!!!!!!!!!!!!!!
Merci de mettre de si beau mots sur mes pensées …!