girl embrace mother

Séparés, mais unis

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Tu sais, quand j’ai rencontré ton papa, nous avions le même but dans la vie : être des parents. La vie a suivi son cours et finalement, nous le sommes devenus, ensemble. Lorsque tu étais dans mon bedon, nous rêvions d’avoir une grande famille, voire énorme. Tu venais de sortir de mon ventre et nous pensions déjà à ta petite sœur ou ton petit frère.

Quelques mois plus tard, ton papa m’a avoué ne plus être heureux avec moi. Je répète, avec moi et non avec nous. Force est d’admettre qu’un coup avoir réalisé notre but ultime de vie, nous n’avions plus de projet commun et plus assez d’amour un envers l’autre pour faire semblant d’être une famille en parfaite harmonie avec ses idéaux.

J’ai eu mal, tellement mal. J’avais l’impression que je perdais tous mes phares, tous mes points de repère et toute ma solidité.  Ce qui m’a aidée à tenir bon, ça été toi. Petit rayon de soleil éclatant. Un jour, lorsque j’ai compris que j’étais en train de pleurer parce que je me sentais coupable de pleurer devant toi, je me suis posé la question : est-ce si atroce ? Vaut-il mieux t’offrir une famille habitant sous le même toit et donnant un modèle d’amour plus que chancelant ou une famille unie avec deux parents vivant séparés et donnant un modèle d’amitié époustouflant? Le choix s’impose : unis, mais séparés ou séparés, mais unis ?

Tu sais, même si j’ai eu à vivre ma première très grande peine d’amour, je n’ai aucun regret. Si je n’avais pas vécu tout ça avec ton papa, tu ne serais pas là. Oui, j’aurais probablement eu un bébé avec un autre papa… Mais ce n’aurait pas été toi. J’aurais eu un bébé complètement différent tant physiquement que psychologiquement. Et ça, ça aurait été tellement triste.

C’est pour cette raison que je ne pourrais concevoir d’enlever à ton papa le droit et la chance de te voir grandir, de t’entendre rire, de te faire des câlins et surtout, de t’enlever à toi, la sécurité d’avoir un papa tout près, son amour, ses encouragements et son réconfort; chose que je n’ai pas eue étant petite. C’est tellement important pour se bâtir.

Quand on décide d’avoir un enfant, ma belle, on n’est certain de rien. On ignore totalement comment cela va se passer. Mais une chose est sûre, on veut son bonheur. Et le bonheur d’un enfant réside dans l’environnement qu’on lui offre. Que ses parents soient ensemble ou non, l’important c’est qu’ils soient heureux et qu’ils le lui transmettent.

Je tiens à te dire une dernière chose. Même si je pourrais me lancer dans une pluie de reproches envers ton papa et qu’il y aura sûrement des événements futurs avec lesquels je ne serai pas d’accord, il y a une chose qui efface tout; sache que j’ai aimé ton père et que je l’aimerai toujours car il m’a donné le plus beau cadeau de ma vie : toi.

 

Crédit : Yuri Shevtsov/Shutterstock.com

Margaux Mackay

Maman d'une mademoiselle de bientôt deux ans (ça passe trop vite) voila mon premier rôle dans la vie. Outre ça, je suis une ancienne éducatrice à l'enfance qui s'est malheureusement aperçue qu'elle brûlait sa patience sur les enfants des autres car elle n'avait plus la vocation. Trente ans, le temps de bilan. Je me réoriente et je suis présentement étudiante en secrétariat. Je vise les commissions scolaires (j'aime trop les enfants!). L'écriture est pour moi un exutoire. Récemment séparée, j'en ai besoin ! C'est avec fierté et pure bonheur que je joins l'équipe de La Parfaite Maman Cinglante.

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