Quand tu t’imagines une fin de semaine de camping en famille, tu te vois faire un feu à la belle étoile avec les p’tits en pyjama, déjeuner à la table à pique-nique pendant que tu te fais un bon café dans ta cafetière de camping encore dans son emballage d’origine pis passer vos journées au grand complet au soleil à jouer dans le sable et à patauger dans la piscine.
En théorie, ça a quelque chose de charmant t’sais, de ne faire qu’un avec la nature pis de dormir dans une cabane en toile. Mais dans les faits, ça se passe ben autrement.
Premièrement, tu vas paqueter ton stock pendant une grosse heure, tu vas réaliser que ton char est plus petit que tu pensais, que ça en prend donc ben, des cochonneries, pour découcher une fin de semaine dans une tente, tu vas jouer à Tetris dans ta glacière pis tu vas mettre les sleepings sur les genoux des enfants.
Dès ton arrivée, tu vas commencer par sacrer avec ton chum à monter la tente en te faisant manger par les moustiques une bonne demi-heure pendant que les p’tits s’épivardent sur le terrain en empiétant sur celui du voisin en hurlant et en faisant plein de niaiseries.
Le soir venu et quarante-huit couches de chasse-mouches plus tard, tu vas manger à la cantine pour soixante piastres ou tu vas essayer de te refaire un feu foireux sur lequel tu vas faire cuire du spaghetti pendant trente ans pis tu vas laver de la vaisselle à l’eau frette en petit bonhomme sur le bord de ton terrain pendant les trente années suivantes.
Après le souper, les p’tits vont se gaver dans les guimauves en prenant soin d’en étendre un maximum sur leur pyjama tout en hurlant autour du feu en plein rush de sucre.
Une fois les p’tits couchés, je t’annonce que tu ne dormiras pas (ou peu) de la nuit pour cause de gars qui gratte sa guitare après le couvre-feu, d’un twitt trop chaud qui chante des tounes en pissant sur le bord de ta tente pis de l’impression de veiller dans un incubateur à humidité pis à bibittes. Je t’épargne les envies nocturnes de tes p’tits qui vont t’obliger à sortir de ton incubateur pour réaliser que la nuit au Québec, il fait frette sur un joli temps.
Tu vas finalement te lever avec l’impression de pas t’être lavée depuis une semaine, tu vas partir un feu qui va s’avérer n’être rien d’autre qu’un gros show de boucane qui n’accueillera jamais le chaudron d’eau prévu pour le délicieux café que tu te feras pas, tu vas faire déjeuner tous les p’tits même s’ils ont les mains pleines de terre parce que la toilette est ben que trop loin. Tu vas oublier d’apporter du lait pis tout le monde va se plaindre que c’est pas bon, des céréales sèches.
Après une journée au soleil, tu vas te replier sur la cantine pour le souper pour t’éviter une demi-heure de vaisselle pis tu vas ressortir de là avec trois livres de plus, mais soixante piastres en moins. Tu vas reprendre la game de la veille au soir toute la nuit durant pis au petit matin, tu vas remballer tes p’tits pendant une heure et demie pis tu vas retourner chez vous où tu vas dépaqueter tes p’tits pendant une autre heure pendant laquelle tu vas pouvoir faire aller tes trois brassées de linge sale qui sent la boucane pis tu vas remercier le ciel de pouvoir prendre ta douche pis dormir dans ton lit.
Je sais que tu vas me dire que tout est question d’organisation pis que ça peut vraiment bien se passer, le camping, quand tu vas à la bonne place avec le bon matériel. Mais si t’es pas une grande passionnée du camping full-equip pis que ton but, c’est d’aller camper rien qu’une fois par année pour le fun, je ne sais pas trop si le jeu en vaut la chandelle, t’sais.
Si tu veux t’assurer de ne pas flamber ton argent pis ta patience sans avoir une once de fun, commence par camper dans ta cour.
Bon camping là !
J’adore !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!