Sur papier, je suis infertile. Incapable de tomber enceinte autrement que par un cocktail d’hormones et par un acharnement qui m’ont presque rendue folle durant cinq longues années.
Après avoir accueilli trois princesses, on pourrait croire que j’ai passé à autre chose. Que j’ai oublié ce que j’ai vécu pour donner la vie. Mais si tu savais comme c’est loin d’être aussi simple.
La maternité a pris une énorme place dans ma vie, écrasant presque au passage ma vie de femme, d’amie, et de conjointe.
Je vis énormément de culpabilité et je me mets beaucoup de pression sur les épaules. Car j’ai souvent l’impression que je ne mérite pas cette chance et surtout mon bonheur.
En réfléchissant, j’ai compris que dans mon coeur, je serai toujours infertile. Car je ne réussis pas à oublier toutes les démarches que j’ai dû effectuer pour arriver où j’en suis aujourd’hui.
Je n’arrive pas à oublier cette attente, ce sentiment de tristesse, d’impuissance qui me ravageaient le coeur à une époque. L’espoir se dissipant un peu plus chaque jour, comme si je ne méritais pas d’être maman.
Parce que j’avais l’impression que ma féminité ne valait rien si je ne pouvais pas enfanter. Tellement que j’en ai mis ma vie en suspens en attendant le petit plus qui allait changer ma vie.
Quand je regarde, les prunelles bleues de mes princesses, je me rappelle toujours pourquoi je me suis tant battue. Pourquoi je n’ai jamais abandonné.
Car oui, c’est une épreuve. Un combat contre l’attente, la médecine et notre propre corps.
La fatigue, l’impatience, les journées folles comme les moments de bonheur, de tendresse et les journées parfaites me rappelleront sans cesse le chemin qui m’a amenée jusqu’ici.
Parce que je ne suis pas seule à l’avoir vécu, je le sais.
Je ne veux pas oublier pour toutes ces femmes, ces mamans de coeur qui vivent dans l’attente, et pour qui j’espère que la vie sera aussi douce qu’elle l’a été pour moi…
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