Je t’ai mené la vie dure pendant quelques jours, voire quelques semaines. Puis, je ne sais ni comment ni pourquoi, je t’ai regardé un matin et je suis retombée en amour avec toi.
J’ai alors vu combien j’aimais tes petites rides au coin de tes yeux, tes quelques cheveux gris, ton odeur bien à toi que j’aime humer, collée tout contre toi, la main rassurante que tu poses sur ma cuisse lorsque tu conduis, la façon dont tu me serres contre toi lorsque tu te glisses dans notre lit.
Je me suis alors sentie coupable pour toutes les fois où je t’ai reproché des choses somme toute banales, que j’ai cru que tu alourdissais mon quotidien puisque tu ne faisais pas les choses à mon rythme, comme je le voulais et à ma façon.
Mais ce matin, je veux m’excuser; j’ai juste envie de te dire que je n’ai pas toujours raison.
Que je t’aime et apprécie chacun de tes gestes que tu poses pour rendre notre famille heureuse. Que de te lever si tôt chaque matin est un grand sacrifice pour toi quand tu pourrais travailler à des heures plus normales ou qui te conviendraient à toi. Ou encore quand tu me cèdes le choix des émissions de télévision quand tu aurais aimé regarder ton équipe de hockey préférée.
Que tu m’encourages à voir mes amies, que tu es heureux lorsque je le suis aussi. Que tu te remets en question sur l’éducation de tes enfants afin d’être le meilleur père qui soit pour eux.
J’ai accepté aussi, et je m’y sens bien là-dedans, que le feu dévorant des débuts est maintenant un amour solide et réconfortant. Que ceux qui cherchent toujours à ressentir quelque chose de fou et de passionné et qui délaissent dès la passion retombée, ne prennent pas le temps finalement de voir que les autres émotions que peuvent procurer toutes ces années sont tout aussi enivrantes, elles agissent juste différemment sur soi.
Oui, parfois notre routine de vie fait en sorte que l’on s’éloigne quelque temps, mais toujours un des deux fait un pas vers l’autre et fait renaître la petite flamme. Et la complicité que nous avons seulement d’un regard, rien ne pourrait l’acheter.
Mon homme, mon ami, mon mari, j’ai épuisé les mots avec les années, sous forme de lettres, de textes, de mots susurrés, pour te dire à quel point je t’aime. Notre langue n’a aucun qualificatif qui peut décrire l’émotion que j’ai au fond du cœur pour exprimer la chance que tu sois dans ma vie, mais surtout que tu désires la terminer avec moi aussi.
Alors, pour cette petite période d’accalmie, en attendant que je sois moins patiente et conciliante, pendant que mon amour renaît de ses cendres, garde ces précieux mots et relis-les les jours où je serai moins tendre parce que je t’aimerai tout autant, même si je ne le dis pas si amoureusement.
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