Quand tu accouches finalement au bout de neuf longs mois d’attente, tu découvres que la maternité, c’est quelque chose de plus heavy que prévu. Pis en tant que nouvelle maman, ça se peut que tu penses des choses. Ça se peut aussi que ta façon de voir lesdites choses soit appelée à changer un brin avec le temps.
#1 Tu penses que tu vas t’évanouir de fatigue
Pendant les premières semaines, tu expérimentes les joies du manque criant de sommeil. Et même tu penses clairement y laisser ta peau d’une journée à l’autre et que le souvenir de ce que tu fais au quotidien est pas mal flou; tu réalises qu’on ne meurt pas de fatigue. Heureusement ou malheureusement.
#2 Tu es persuadée que tu ne pourras jamais te séparer de ton p’tit
Quand ton p’tit est né et que tu étais pleine d’hormones, tu lui as fait la promesse d’être toujours là pour lui. Ça fait que tu ne peux pas t’imaginer retourner travailler ou l’envoyer à la garderie, même graduellement. La vraie vérité, c’est qu’après une certaine période d’adaptation passée, il t’arrive de ressentir un sentiment de délivrance quand tu laisses ta progéniture à la garderie.
#3 Tu es convaincue que tu es la seule personne véritablement apte à s’occuper de ton bébé
Ni Papa, ni grand-maman ne connaît ton bébé comme toi et puisqu’il est si petit, tu es persuadée que personne d’autre que toi ne peut vraiment comprendre ce dont il a besoin et donc que personne d’autre que toi n’est véritablement apte à s’en occuper. Ça fait que tu fais tout toi-même. Jusqu’à ce que tu ne dormes pas cinq jours d’affilée. Et que tu commences à considérer la possibilité que Papa sache assez y faire pour prendre un break, l’espace d’une nuit.
#4 Tu penses que ton p’tit est en phase terminale à la minute qu’il fait de la fièvre
La première fois que ton p’tit tousse, le cœur veut t’arracher. La première fois qu’il fait de la fièvre, tout ton être est en état d’alerte comme si un danger imminent menaçait la planète au grand complet. Avant même que le thermomètre n’indique la température rectale finale de ton poupon, t’es déjà en ligne avec Info-Santé et la clinique sans rendez-vous la plus proche, au bord de la crise de larmes. Après la quarante-huitième grippe de ton quatre-ans dans l’espace d’un même hiver, t’as le système d’alarme pas mal plus tranquille.
#5 Pour toi, la routine de ton bébé c’est sacro-saint et ne pas s’y tenir pourrait le fucker pour la vie
Tu lèves ton p’tit, tu le berces dix minutes, tu lui donnes son boire de six heures, tu l’habilles, vous jouez trois quarts d’heure, tu l’embarques dans son siège vibrant une grosse demi-heure en lui chantant les mêmes cinq chansons en boucle pis ainsi va la vie qui va, votre horaire est réglé au quart de tour pis t’as lu quelque part qu’il fallait pas déroger de la routine. Ça fait que quand tu prends une heure pour aller acheter des couches pis du lait à la pharmacie pis que tu retrouves ton bébé encore en pyjama pas de biberon à neuf heures et quart avec ton chum qui lui jase en écoutant la télé à ton retour, tu capotes. Il est en train de fucker ton bébé, t’sais. Deux ans plus tard, tu sais qu’avoir une famille, c’est vivre dans le chaos et tu maîtrises parfaitement l’art du lâcher-prise… ou t’essayes fort.
#6 Tu es déterminée à ce que ton p’tit n’approche pas de la télé avant ses cinq ans
Quand tu as mis bas, tu t’es fait la promesse que ton enfant n’allait pas écouter la télé avant ses cinq ans. Parce que c’est mauvais pour le cerveau. Parce que c’est abrutissant. Pis parce qu’il y a tellement d’autres façons de stimuler ton petit, que tu disais. Ce que tu n’avais pas computé, c’est que ce n’est pas pour le stimuler, mais pour avoir un break pour vaquer à tes trois cent soixante-dix tâches quotidiennes que tu finis par mettre tes enfants devant la télé. Ça fait que tu peux quand même être fière de t’être rendue à ses six mois avant d’abdiquer. J’ai été moins bonne que toi.
#7 Tu penses que tu vas pouvoir faire du lavage rien qu’un jour par semaine
Avant d’accoucher, tu regardais ton linge de nouveau-né bien cordé en te disant que tu pouvais rentrer le tiroir au complet dans la laveuse. Tu pensais donc naïvement que tu allais pouvoir te clairer du lavage avec une ou deux brassées par semaine. Ton bébé est né pis tu as été forcée d’admettre que malgré sa petite taille pis son petit linge, ta laveuse roule non-stop.
#8 Tu penses que tu es supposée apprécier tous les moments avec ton enfant
Tout le monde dépeint tellement la maternité comme la plus belle affaire au monde que tu étais persuadée que tu allais capoter en profitant pleinement de chaque seconde de ton congé de maternité puis chaque instant de l’enfance de ton p’tit. Que tu allais te délecter de tous ses sourires et que ton cœur allait systématiquement se gonfler d’amour quand ça allait être le temps d’essuyer ses larmes. Finalement, la plupart du temps, c’est vrai. Mais des fois, t’es brûlée, t’en as ton casque de ses larmes de crocodile, des chicanes pis du vomi pis tu voudrais être ailleurs. Rien qu’une minute. Pis tu t’en veux ben gros de voir ça de même.
#9 Tu penses que tu vas conserver tes amies et ton rythme de vie
Quand tu as vu les deux barres roses sur ton test de grossesse, tu t’es juré que tu ne laisserais pas la maternité changer ta vie. Que tu verrais tes amies aussi souvent. Que tu sortirais autant. Que tu continuerais de peinturer et d’aller au cinéma un vendredi sur deux. Puis t’as accouché et t’es devenue une véritable matante qui invite ses chums de filles à prendre un café le mardi à deux heures de l’après-midi pour faire son social et qui se couche à huit heures et demie tous les soirs. Tu travailles fort pour retrouver la vie de la femme que tu étais avant d’être une mère, mais force est d’admettre que la plupart du temps, c’est rien qu’avec ton p’tit que t’as le goût d’être pis si c’est pas le cas, c’est dans ton lit que t’as le goût de te trouver.
#10 Tu penses que tu connaissais l’amour
Quand tu étais enceinte, tout le monde te disait qu’il n’y avait rien de tel que l’amour que porte une mère à ses enfants. Tu pensais que tu comprenais ce qu’ils voulaient dire. Puis ton petit est né. Et tu as réalisé que l’amour inconditionnel que tu lui as porté était beaucoup plus beau et plus grand que tout ce que tu t’étais figuré.
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