Je me suis sentie choyée d’être ta maman à la seconde où je t’ai senti bouger pour la première fois dans mon bedon. Tout au chaud , encore ignorant de ce monde extérieur, tu as décidé de bien t’accrocher tout au long des neuf mois. Dès ton premier respire sur cette planète, j’étais déjà impatiente à l’idée d’apprendre à te connaître, toi, notre mini-nous.
Au beau milieu de la nuit, réveillée par tes pleurs, lorsque la maisonnée est endormie et que tes petits yeux brillent à la lumière de la veilleuse, je me sens choyée de pouvoir te consoler dans mes bras et sentir ton souffle chaud sur mon épaule.
Je suis choyée de pouvoir être aux premières loges d’un beau spectacle père/fils. J’aime t’entendre gazouiller de bonheur lorsque ton père te bécote le ventre, le cou, le nez et les orteils. Sa belle grosse barbe fournie te fait grimacer de plaisir. Je me sens privilégiée d’admirer cet instant de complicité.
Ah et ton petit caractère, tes petites crises, les pleurs de fatigue, je me sens encore plus choyée et en vie dans ces moments. Tu m’offres la chance de t’aider à te bâtir une force intérieure, à te créer des limites, à connaître ensemble tes goûts. Rien ne m’illumine plus que de t’entendre pleurnicher lorsqu’au dîner, je t’offre une purée de petits pois alors que tu préfères celle aux carottes, plus sucrée. Ça me démontre que tu ne te laisseras pas marcher sur les pieds.
Je me sens choyée lorsque rien ne peut te consoler à l’exception de cette comptine que tu aimes tant. Lentement, au son de ma voix, à chaque note doucement émise, ton visage triste devient plus radieux, le sourire apparaît, tes petits yeux se plissent de bonheur. Je ne peux être plus comblée que lorsque tu m’accompagnes avec différents sons. Parfois des sons se terminant en O, d’autres en A, comme si tu ajustais ta voix comme on ajuste une guitare avant une performance.
Je me sens choyée de pouvoir partager mon amour pour toi avec mes parents. Tu as su absorber leurs valeurs, leur amour profond et leur passé tout naturellement. Je peux te confier à eux, car j’ai su lire en toi que sous leur toit, tu te sens en sécurité et aimé.
Je me sens choyée même s’il faut se réveiller aux petites heures à chaque matin, car la faim se fait sentir. Je suis chanceuse de pouvoir t’emmener dans notre lit les matins de week-end, de te mettre entre ton papa et moi et sentir ton petit corps chaud respirer la tranquillité. Parfois, un petit rayon de soleil traverse la chambre me permettant ainsi de pouvoir admirer ton visage si parfait et d’immortaliser ces moments si tendres.
Toutes les mamans savent combien l’heure du bain peut être épuisante, se demandant à chaque soir si c’est vraiment nécessaire. Mais ma fatigue disparaît aussitôt lorsque tu cries de joie à l’instant même où tes petites fesses touchent l’eau. Tu me regardes d’un air taquin, et puis le tsunami commence, tes mains et tes pieds s’agitent, il y a des gouttes d’eau et de bonheur dans toute la salle de bain. Je me sens tellement choyée de ramasser par la suite; ce désordre me démontre ta joie de vivre.
Mon petit trésor, merci d’avoir fait de moi ta maman.
Magnifique tu décris exactement ce que j’ai ressentis