MISE EN GARDE : Toutes les mamans sont des mamans peu importe l’orifice emprunté par le bébé lors de l’accouchement, la durée de ce dernier et la quantité d’analgésiques ingérés par lesdites parties.
Quand tu t’es mise en tête de devenir maman, tu as eu hâte de voir les petites lignes roses apparaître sur ton pipitest. Puis, tu as eu hâte d’être enceinte, de voir ton ventre s’arrondir et de sentir bouger ta progéniture en devenir. Ensuite, tu as visualisé ton bébé dans tes bras et tous les sublimes moments que tu passerais en sa compagnie. Mais une étape ô! tu as craint : l’accouchement.
On va se le dire, ce n’est pas nécessairement une joie que de s’imaginer exposant les plus intimes parties de son anatomie à de purs étrangers, en agonie, suintante et apparemment au bout du rouleau, avec, de surcroît, un chum qui affiche un regard de brebis apeurée accompagné d’un sentiment d’inutilité puissance mille. Côté « moment de bonheur paisible », tu as quelques images un tant-soit-peu-beaucoup différentes qui te traversent l’esprit. Mettons.
Malgré tout ce qu’on entend, j’ai envie de te dire aujourd’hui qu’un accouchement n’est pas nécessairement une torture, un mal pour un bien, un passage obligé, une souffrance digne des pires films d’horreur ou n’importe quelle appellation atroce similaire. Tu n’es pas meilleure qu’une autre. Mais force est d’admettre que tu as le droit d’avoir adoré ton accouchement. ADORÉ. Plate de même.
OUI, ça se peut que l’accouchement, le moment où la femme se transforme en Incroyable Hulk et hurle comme un zombie digne des pires films d’épouvante, devienne agréable. Parfois, lorsqu’on réunit tous les éléments pour y arriver, vivre un accouchement heureux est possible. Un mélange de connaissances, de réseau aidant, d’environnement stimulant et – oui – d’une dose de chance, un accouchement qui se rapproche le plus d’un accouchement rêvé peut devenir réalité.
Il se peut même que tu pousses l’odieux en disant que tu aurais aimé que ton accouchement dure plus longtemps. Parce qu’en plus de ne pas être souffrant, ça se peut que ça n’ait PAS ÉTÉ LONG. Chanceuse de même. C’était simple. Beau. Naturel. Le pire dans tout ça, c’est que quand tu en parles, ça se peut que tu te sentes coupable. Comme si ce n’était pas normal que d’apprécier le moment où on devrait se sentir le plus femme.
Aujourd’hui, j’ai envie que toi, la maman qui a aimé son accouchement, tu ne te sentes pas coupable. J’ai le goût que tu saches que la nature fait bien les choses, que l’accouchement rêvé est possible. Pis qu’on est faites fortes, nous les femmes, et que traverser une « épreuve » comme un accouchement peut nous faire grandir, au lieu de nous faire souffrir.
LYSIANE BEAUBIEN |
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