Lorsque tu es né, mon quotidien a été chamboulé et ma vie d’adulte est devenue plus tangible à grands coups de responsabilités et de devoirs. Mon existence est devenue plus folle. Mes nuits, à te bercer, plus courtes. Mes matins, à te nourrir et t’habiller, plus pressés. Mes soirées, à te baigner, à prendre soin de toi et à t’endormir, plus éprouvantes. Mais ton arrivée, malgré la rudesse de cette nouvelle routine, m’a apporté plus que toute une vie de bonheur. Malgré l’inquiétude et le doute qui ont gravé ma route à jamais, mon cœur trouve la paix toutes les fois qu’il croise ton petit regard et la terre peut arrêter de tourner si ta petite main potelée peut encore agripper la mienne.
Au retour d’une journée de travail difficile, quand j’ai la tête qui grésille et les batteries à plat, quand j’ai l’impression d’être arrivée au bout du rouleau de ma patience et que j’ai envie de me coucher en boule, de baisser les bras et de déverser mon désespoir dans une marée de larmes, ton simple sourire me rappelle que la terre peut arrêter de tourner. Que l’essentiel est là devant moi et que tant qu’il y sera, je trouverai toujours le chemin pour affronter demain.
Après une dispute avec ton père ou une altercation avec une amie, quand il me semble que plus rien n’a de sens, que ma vie part en vrille et que je remets systématiquement tout en question en cherchant des réponses que je ne trouve pas, ta petite voix aiguë me rappelle que la terre peut arrêter de tourner. Qu’en une fraction de seconde, le plus petit des mots que tu prononces fait de moi la maman comblée qui sait que tant que tes «je t’aime» résonneront dans la maison, la vie suivra son cours.
Lorsque la maladie s’abat sur notre petite famille, que la fatigue mêlée à la toux et la douleur s’empare de la maison, que les nuits sont courtes, que les journées sont longues et qu’il me semble que le soleil n’en finit plus de se cacher derrière d’épais nuages, ton éclat de rire me rappelle que la terre peut arrêter de tourner. Que j’ai de la chance de pouvoir te tenir dans mes bras et d’embrasser ton petit nez qui coule. Que tant que je pourrai sentir l’odeur de tes cheveux et la chaleur de la peau de ton petit corps, tout ira pour le mieux.
Quand le monde s’écroule, que la violence fuse de partout et que mon cœur se remplit d’inquiétudes, je te regarde, j’écoute ton petit cœur parler et je réalise que la terre peut arrêter de tourner.
Parce que tant que je marcherai à côté de toi, mon petit cœur sur deux pattes, la vie ne pourra que bien aller.
Je t’aime.
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