À toi ma belle amie,
Tu voulais tant enfanter pour donner à ton beau garçon la joie d’être un grand frère. C’était clair pour toi, tu voulais tes deux enfants rapprochés. Tu venais à peine d’accoucher que tu pensais déjà au prochain.
Et puis, c’est arrivé tu es tombée enceinte, ton plan de vie avait marché. Mais douze semaines plus tard, petit cœur a cessé de battre et tu as subi ton premier ‘’avortement’’. Mais battante comme tu es, tu ne t’es pas laissée abattre par la vie et tu as continué de croire en ce bébé qui viendrait égailler vos jours et vos nuits.
Un an passa et finalement une petite parcelle de vie s’installa dans ton ventre et dans ton coeur. Nous étions tellement contentes, car moi aussi j’attendais la vie. On se flattait la bedaine en buvant des cafés et nous planifions déjà nos futures escapades de mamans en congé de maternité.
Puis voilà que le pire, de ce que toutes mères redoutent, arriva. Un petit test de clarté nucale s’avéra douteux. Tu t’es mise à craindre le pire, je le voyais dans tes yeux même si tu ne voulais pas le montrer. Puis tu passas ton amniocentèse en gardant l’espoir dans ton cœur et la main sur le ventre.
Tu étais à vingt semaines quand l’épée de Damoclès te tomba sur la tête. Ton enfant était trisomique 21. Ton conjoint et toi avez dû prendre la pire des décisions, celle qu’aucun parent ne veut prendre : te faire avorter. C’était pour vous la seule avenue à considérer.
Tu me l’as annoncé et j’ai tenté du plus profond de mon cœur d’accepter ta décision, non pas parce que je l’approuvais ou pas, qui suis-je pour te juger? Tu sais, je ne sais pas ce que j’aurais fait à ta place, peut-être aurais-je pris la même décision? Je n’en ai aucune idée. Je n’aurais pas voulu être à ta place, ça ne m’arrivait pas à moi et pourtant, j’étais tellement triste, tu ne peux même pas savoir à quel point j’étais troublée par ce qui t’arrivait.
Tu ne l’as jamais su, mais j’ai pleuré… j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je portais la vie en moi et je ne pouvais m’empêcher de penser à votre douleur, mais aussi à ce bébé d’amour qui ne verrait jamais le jour et qui n’avait rien demandé. Pour calmer ma tristesse, j’ai envoyé tout mon amour et ma compassion à ce petit être de lumière, car je sais qu’il a été aimé et désiré, mais que dans les circonstances, c’était inimaginable pour vous de l’accueillir.
Ton rêve d’avoir deux enfants à pris le large, mais je te sens en paix et je veux te dire que tu es très courageuse mon amie car tu t’es relevée, non pas sans peine, de cette difficile épreuve et je t’envoie également tout mon amour.
LA COLLABORATRICE DANS L’OMBRE |
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