Oui madame, je te pars ça fort avec comme titre, une toune de Tina Turner.
J’ai entendu toute ma jeunesse de la bouche de mon père et ma mère : « Ça s’apprend pas dans les livres, être parent ». Je dois t’avouer que cette phrase-là me mettait tout simplement hors de moi, spécialement parce qu’elle venait souvent après un « non » de leur part, et que c’était la seule explication logique qu’ils me fournissaient, après leur avoir dit : « Vous êtes vraiment poches ».
Je me surprends aujourd’hui à te la répéter pour te faire comprendre que tu as le droit de faire des erreurs, tu as le droit d’être parfaitement imparfaite, et tu as le droit de te tromper.
Ça va arriver des fois que tu vas pogner les nerfs pour rien, que tu vas te questionner à savoir si tu as pris la bonne décision, que tu vas remettre en doute tes capacités parentales, et même, parfois, ça va peut-être te traverser l’esprit de te demander pourquoi tu as décidé d’avoir l’idée géniale d’enfanter.
Je te fais une confidence : j’ai consulté une éducatrice spécialisée pour ma fille parce que j’étais juste à boutte d’elle. Mon orgueil en a pris un coup : moi qui peux gérer des projets immenses en claquant des doigts, qui peux avoir une salle de 150 personnes devant moi et être capable de garder le contrôle, voilà qu’une petite démone blonde de 6 ans réussit en deux crises et ¼ à m’incruster sournoisement l’idée dans la tête que je n’arriverai jamais à prendre le dessus.
Quand j’ai téléphoné au CLSC (en pleurant et en leur disant tout simplement que j’avais une enfant à vendre), je n’étais pas ben grosse dans mes shorts. Je ne pouvais pas croire que j’en arrivais là. Puis, je me suis souvenue de cette fameuse phrase gossante que mes parents se plaisaient à me répéter sans arrêt : « Être parent, ça ne s’apprend pas dans les livres ».
Toute ta vie tu seras confrontée à cette réalité. Tu vas te demander sans arrêt si tu as fais les bons choix. Tu vas peut-être même espionner ce que les voisins font avec leur progéniture pour voir si tu es correcte. Tu vas attendre de savoir qui est le premier enfant de la cour d’école à mettre son manteau d’hiver pour envoyer le tien avec le sien.
J’ai envie de te dire aujourd’hui : « You’re simple the best » Tu fais du mieux avec ce que tu as. Oui tu peux t’améliorer, oui tu peux aller chercher des ressources extérieures, oui tu peux avoir des journées où tu seras sur ‘’la coche’’, mais tu dois aussi accepter que parfois ce sera tout le contraire, et c’est ben correct de même.
Tu as le droit d’être poche des fois comme mère. Tu as le droit des fois de crier parce que tu n’en peux plus. Tu as le droit d’avoir l’impression que t’es loin de l’image de la mère que tu t’étais faite, t’sais celle qui ressemblait étrangement à une version de la maman de Caillou calme, posée et zen. Tu as le droit de ne pas avoir toujours le goût de faire à manger et de leur donner des toasts de beurre de peanuts pour souper. Tu as le droit de ne pas avoir envie de jouer pour la millième fois au Monopoly. Tu as le droit de dire non à toutes les demandes de tes mousses, même si dans leur classe tout le monde peut. Tu as le droit de parfois oublier d’envoyer les lunchs, signer des examens, retourner des coupons-réponses pour une activité scolaire (tu comprends à l’instant que ce sont tous des faits vécus). Bref tu as le droit DE NE PAS ÊTRE PARFAITE, PARCE QU’ANYWAY TU NE LE SERAS JAMAIS.
You’re simply the best… avec ce que tu es, avec le bagage que tu as, avec ce que tu peux faire. Dans les bouttes toughs, enferme-toi dans la chambre de bain et fais jouer très fort la toune de Tina Turner. Danse. Constate à quel point, tu vas beaucoup mieux.
Conseils pour devenir une meilleure mère (j’ai rien à t’enseigner à ce sujet fille, je trouvais juste le titre approprié).
– Demande de l’aide quand tu en as besoin : le CLSC, les intervenantes familiales, les proches n’ont pas été inventé pour les chiens. Pile sur ton orgueil pour ton bien-être et celui de tes mousses.
– Parle de ta réalité avec d’autres mères. Tu verras que tu n’es pas seule. Celles qui essaieront de te faire croire le contraire sont de sales menteuses… ou n’ont juste pas d’enfants 😉
– Accorde-toi du temps pour toi… juste pour toi
– Fais des activités que tu aimes avec tes enfants. Fais leur découvrir des trucs que tu aimes et partage leur ta passion. Tu verras comme ça vous rapprochera tous.
– N’aie pas peur de déléguer à Conjoint. Ne le met pas à l’écart. Oui une maman ça voit beaucoup de détails, ça se peut que papa oublie les lingettes humides dans le sac à couches, mais c’est tu vraiment grave<
– Reste ferme dans tes positions : tu penses que la demande de tes enfants méritait un non? Fais toi confiance. Très souvent tu as raison.
– Apprends à t’excuser… Lorsque tu feras des erreurs, que tu élèveras le ton sans raison, et que tu le regretteras après, excuse-toi à tes enfants c’est tout. Tu verras, ils comprendront.
– Réalise que la perfection c’est plate et beige. La maternité, comme toute autre chose, est un apprentissage, mais qui s’étale sur des dizaines et dizaines d’années. Sois indulgente envers toi-même.
Et n’oublie pas, you’re simply the best.
MELISSA NORMANDIN ROBERGE |
Mélissa Normandin Roberge est une entrepreneure-née. Ayant fondée sa première entreprise à l’âge de 18 ans, elle s’est toujours donné comme mantra d’aller au bout de ses rêves et de vivre le moment présent. Maintenant conférencière et coach en affaires, elle est devenue une experte en paillettes, désirant convaincre les gens qu’ils peuvent briller en osant être unique, différent, et surtout être eux-mêmes complètement. En savoir plus… |
Ton texte m’a fait tellement de bien à le lire! Merci du fond du cœur!
Bah voilà, c’est draite ça, même si ce n’est pas toujours facile a faire! 😉
Merci Mél!