On entend partout que la culpabilité et l’inquiétude sont les bases de la maternité et qu’en devenant mère, tu seras infectée par ce virus qui bouffe ta joie de vivre et qui te met uniquement les expressions suivantes en bouche : « s’il lui arrivait ceci? », « il va tomber malade » et « ça y est, il va mourir »
Tu as accouché et tu t’es rendu compte que la boîte des soucis constants a été livrée à la mauvaise adresse: celle de papa. Dans votre couple, c’est lui le grand stressé. Il est devenu le papa-poule.
Celui qui a eu les yeux humides quand il a déposé votre fils à la garderie le premier matin, craignant que votre petit ange s’ennuie, ressentant un grand vide en retournant sans bébé dans la voiture.
Celui qui s’inquiète quand la fièvre embarque. Il sait bien que ce sont ses dents ou son petit rhume qui ne veut pas partir. Qu’importe, papa-poule est prêt à composer le 911 à la moindre toux creuse; il ne peut supporter de laisser bébé souffrir une seule minute.
Celui qui s’inquiète quand la petite n’a pas encore mangé avec ses mains à neuf mois. Et si elle avait un retard? Et si on en faisait pas assez pour la rendre autonome alors qu’elle n’a même pas un an ?
Celui qui, le temps de déneiger la voiture, a trop peur de laisser la p’tite dans son banc d’auto. De peur qu’elle ait froid ou qu’elle s’embarre et ce, même si papa a un double des clés dans sa poche et qu’il a réchauffé l’auto trente minutes avant le départ?
Celui qui va se questionner s’il stimule assez son enfant après avoir passé trois quarts d’heure à jouer dans le bain, à construire des murs de méga blocs avec lui et à lui lire une histoire.
Toi aussi, tu as tes inquiétudes de mère, mais elles passent souvent sous le radar en comparaison aux scénarios catastrophes que ton chum peut se faire à la suite de l’apparition d’un bouton.
Tu ris intérieurement de ses petites inquiétudes, mais en vérité, tu es bien contente d’être tombée sur un papa-poule.
Oui, quand ça arrive, ça peut parfois représenter un défi de gérer un bébé en pleurs et un dramapapa en même temps. Mais tu sais que toutes ces émotions, il les vit parce qu’il aime vos enfants, qu’il est dévoué à votre famille et qu’il sent que ça fait partie de la game de la parentalité.
Qui sait, c’est peut-être aussi sa vengeance personnelle pour tous les moments où il a dû te gérer pendant ta grossesse quand tu pleurais comme une madeleine devant des vidéos de chat ou quand tu pétais des coches assez fortes pour faire peur aux voisins ?
Mais ça, il ne te le dira pas.
CHRISTINE M. |
Laisser un commentaire