J’ai le goût de te parler du beau. Du beau de la maternité. Du beau de la famille. Du beau de ton samedi matin qui commence trop de bonne heure. Du beau de ton bonheur de la semaine qui finit même si tu vas mettre ta casquette de chauffeur de taxi toute la journée demain entre les cours de soccer, les cours de danse pis l’épicerie.
Au-delà du stress, au-delà du sentiment de culpabilité maternel qui t’étrangle le cœur ben que trop souvent, au-delà des accrochages avec papa pis des petites crises de la préadolescence de ta plus vielle, vous êtes là, assis sur le divan à sept heures le soir, toi, l’homme de ta vie pis tes p’tits pis vous êtes beaux.
Vous êtes beaux parce que vous vous aimez d’un amour tellement grand pis tellement fort que rien ni personne ne pourrait toucher l’un de vos cheveux sans que les autres soient prêts à tout pour vous protéger, pour vous éviter d’être blessés, d’avoir mal. Aucun d’entre vous ne tolère la peine de l’autre – à part quand le plus vieux pile volontairement sur la main du plus jeune après qu’il lui ait volé son camion préféré.
Vous êtes beaux parce que vous êtes tissés serrés pis que vous apprenez à vivre ensemble chaque jour que la vie fait. Vous vous levez tous ensemble chaque matin. Vous vous couchez tous ensemble chaque soir. Vous avez le même sang mais vous avez des personnalités bien distinctes qui font parfois des étincelles. Mais vous apprenez à mettre de l’eau dans votre vin. Vous apprenez à vous parler. Vous apprenez à vous comprendre. Chaque jour.
Vous êtes beaux parce que vous vous connaissez par cœur. La plus jeune sait que le plus grand n’aime pas le pâté chinois. Le plus grand sait que la plus jeune est chatouilleuse en dessous des pieds. Ton chum sait que tu détestes les champignons cuits, qu’il ne faut pas te parler avant six heures et demi le matin et que la cadette a toujours les pieds gelés. Et toi, tu sais que l’un préfère se faire caresser les cheveux alors que l’autres aime mieux se blottir dans la chaleur de tes bras, que l’homme de ta vie n’aime pas les humoristes ni les reportages à Découverte et que rien de lui fait plus plaisir que de manger ton bœuf bourgignon avec un verre de vin le samedi soir quand les enfants sont couchés.
Vous êtes beaux parce que votre maison croule peut-être sous une tonne de linge sale, d’assiettes à corder dans le lave-vaisselle et des sermons inévitables quand les p’tits s’énervent mais elle est aussi colorée par vos éclats de rire en famille, en amoureux, par toutes ces premières fois que vous vivez au quotidien, par les yeux brillants des enfants qui découvrent quelque chose qu’ils ne connaissaient pas encore, par les jeux de société qui débordent des armoires et par le goût du bonheur peint dans les recoins de toutes les pièces.
Vous êtes beaux parce que vous affrontez le quotidien la tête haute, tous ensemble, au meilleur de vos petites et grandes expériences, avec votre cœur, avec votre tête et avec tout l’amour qui vous unit.
La vie n’est pas parfaite. Mais force est d’admettre que votre famille, elle, l’est, dans tout son imperfection.
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