Une nouvelle sorte de mère vient d’apparaître, question de mettre plus de pression sur les épaules des mamans que nous sommes.
Depuis les dernières décennies, être une bonne mère ne signifie pas seulement bien s’occuper de ses enfants. Nenon. Pour être une bonne mère, tu dois maintenant être une femme formidable pour ton conjoint, une super-ménagère et avoir une carrière palpitante. Mais v’là tu pas qu’on vient d’entrer dans une nouvelle ère : en plus de tout ça, tu dois être une mère en shape.
Pas en forme là. En shape.
Je sais que tu ne m’as pas demandé mon opinion sur le sujet, mais je vais te la donner pareil : j’appelle ça le syndrome du six packs. Pas celui que tu pourrais boire pendant le week-end là, celui que tu es supposée avoir sur le ventre trois mois après avoir enfanté. Sinon, c’est clair, tu n’as pas réussi à être une bonne mère.
Ta voisine, elle, elle est capable. À voir les deux-cent-cinquante-huit photos hebdomadaires de ses entraînements pis de chacun de ses repas protéinés/en poudre/supposément santé publiées sur les zinternets, elle est bien meilleure que toi. Ça fait que t’embarques toi aussi dans la gamique. Mais le fais-tu pour toi? Ou parce que c’est la mode pis que les autres le font? Fais preuve d’honnêteté, ma belle.
Je sais que ben souvent, tu te sens comme de la merde en regardant ça. Tu culpabilises d’être encore molle.
Mais avant de tomber là-dessus, de basculer dans le culte du corps, te sentais-tu belle? Parce que toi, la mère, il me semble que tu vivais très bien avec tes trente livres supposément en trop avant qu’on te bombarde d’images et de propositions en tous genre pour en perdre cinquante.
Réfléchis un peu : malgré ses bonnes intentions, ta voisine, avec sa page pis ses conseils, elle n’est pas formée en nutrition, ni en kinésiologie. Si c’est le cas : tout mon respect. Mais c’est pas parce qu’on a déjà perdu quarante livres qu’on peut apprendre à tout le monde comment le faire. C’est comme un accouchement, t’sais. C’est pas parce qu’on en a déjà vécu un qu’on devient experte.
Pis le problème au bout de tout ça, c’est que ça te rentre dans la tête. Que t’es rendue que tu capotes si tu manges des glucides, pis tu badtrippes de sauter un entraînement parce que ton bébé était malade et que t’as pas eu le temps. Pis tu lui en veux presque.
Ouvre tes yeux pis ton cerveau : te rends-tu compte que tu as l’impression que ta semaine est gâchée parce que tu n’as pas perdu une livre? Pire, parce que tu en as pris une? Que tu as l’impression d’être nulle comme femme, comme mère?
Arrête-moi ça.
As-tu pensé au jeu que tu as inventé pour tes enfants? À la brillante idée que tu as eue à la job? Au matin où tu t’es trouvée jolie dans le miroir? Pis tu laisses tout ça de côté parce que ton corps n’a pas la shape qu’il faudrait? Comme si ton corps valait plus que tout le reste. Moi je te dis que non.
Ce culte du corps est en train de rendre la santé mentale de plusieurs femmes de plus en plus fragile.
Tu penses qu’elle est heureuse, ta voisine, quand tu vois tous les likes sur son trajet de course qu’elle a publié tantôt? Mais peut-être que ta voisine, elle pleure le soir, obsédée par tout ça. Elle se met une pression si énorme, passant tout son temps à s’occuper de son corps, ne se valorisant que par ça.
Là je te dis pas de te foutre de ta santé pis de passer ta vie écrasée sur ton divan. Non madame.
Je te dis juste que j’ai hâte que le culte des idées devienne à la mode. Qu’on flashe ce qu’on a entre les deux oreilles au lieu de se flasher les abdos. La société s’en porterait peut-être mieux.
Pis qui sait, il y aurait peut-être moins de divorces. Parce qu’être obsédée par ton corps, ça te rend franchement pas endurable, la mère.
En passant, cherche pas ma face en bas de ce billet. Tu la trouveras pas. J’ai décidé que tu ne me jugerais certainement pas sur mon apparence. Parce que si tu me trouves grosse, tu vas dire que je suis une frustrée. Pis si tu me trouves mince, tu vas dire que je parle à travers mon chapeau.
Mais si tu veux juger mes idées, ça par contre, je suis bien d’accord. Go for it, beauté.
Parce qu’il n’y a pas juste le corps, dans la vie.
LA COLLABORATRICE DANS L’OMBRE |
Salut,
Je comprends ce que tu dis. Je totalement d’accord avec le plan du culte des idées. Je suis totalement d’accord avec le fait qu’on ne doit pas se dévaloriser à cause de notre poids et l’apparence de notre corps.
Mais, ne sabotons pas les efforts de bonheur des gens qui essaient vraiment. Pour certaines, faire de l’exercice, poster des photos de bonne bouffe et d’exercices, ça les rend heureux et, clairement pas pour toi, pour certaines femmes, de voir que d’autres ont réussi, ça les encourages de faire de même.
Je vois ça comme une communaité d’inclusion, de partage, de motivation et de positivisme. Si ces posts nous rendent incertaine, nous dévalorise, nous frustre et va jusqu’à un certain point piquer notre jalousie (chose qu’on déteste vraiment) je crois que ça en did plus sur nous que sur celles qui agissent et qui on le guts d’aller de l’avant et de se « mouiller ». Je crois qu’il faut se regarder, mais vraiment, et comprendre ce que ça nous fait vivre.
Encore une fois, ne détruisons pas le bonheur des autres, mettons plutôt notre énergie à bâtir notre propre bonheur.
Voilà…
Bien d’accord 🙂
Oh! Et j’ai oubliée de dire que je pèse 200lbs, je suis mère monoparentale et que je m’aime comme je suis… mais j’aimerais bien deux six packs… un sur mon ventre et un autre à boire la fin de semaine… ???
Je recommande chaudement de voir le documentaire « Embrace » qui est disponible enfin chez nous. Quoi que en anglais. Parce que l’important c’est de recommencer à s’aimer parce que sans ça, même en disparaissant de nos vêtements on ne trouvera pas le bonheur. Tant pis pour les cultes et les régimes. <3
P.s. hahahha pour la photo anonyme, je craque.