Les sextos, les regards coquins, les mains baladeuses, les sous-entendus, je ne connais pas ça avec mon chum.
Nous n’avons jamais connu la phase de la lune de miel, t’sais celle où tu fais l’amour trois fois par jour, mais on le faisait à un rythme qui était quand même satisfaisant. C’est sûr que j’en aurais voulu plus, mais c’est ben faite la vie pareil; moins t’en as, moins tu en as besoin. On dirait que le corps s’adapte.
Puis la routine s’est installée et nos rapports ont diminué de plus en plus. Je m’essayais quand même t’sais; c’est pas juste au gars à faire la demande, hen ?
Après une dizaine de refus, même s’il me disait que ce n’était pas moi, le problème, j’ai commencé à le prendre personnel et mon estime en a pris un coup. Alors j’ai décidé d’attendre en me disant qu’un bon jour au nord, il finirait ben par en avoir envie.
Deux semaines, trois semaines, un mois, deux mois sont passés. Et ça a continué un bout comme ça. Jusqu’à ce que je lui en parle. Il n’était pas fou. Il savait. Il comprenait. Mais il n’en avait pas besoin.
Et c’est là que le cercle vicieux insidieux s’est mis en place pour de bon.
Après une bonne discussion, on recommençait à faire l’amour, un peu, plus, même que j’avais l’impression de devenir plus femme. On était à nouveau complices à tous les niveaux. Puis ça diminuait. Ça s’estompait. Jusqu’au premier refus. Au deuxième. Qui nécessitait la même discussion.
Période latente, période de communication, sexe, et on recommence.
Et puis nous avons décidé d’avoir un enfant. Évidement, il a fallu le faire une fois par mois. J’étais contente, je me sentais bien. Cela me suffisait. Et puis je suis tombée enceinte et plus rien. Pendant un an. Il ne voulait pas me toucher pour diverses raisons. Je n’ai pas poussé. J’ai laissé passer.
Je ne suis pas de celles dont la libido était à plat pendant la grossesse, mais j’ai fait avec. Je me suis arrangée. Toute seule. Cela ne m’a pas tant dérangée jusqu’au dernier trimestre. J’ai commencé à avoir les cheveux gras, des boutons, j’étais enflée, je ne m’aimais plus du tout et l’affection ne me suffisait plus.
Mon estime a chuté considérablement même après l’accouchement.
On dit qu’on doit être la seule personne à bâtir son estime, que l’on ne devrait avoir besoin de personne, mais quand la seule personne au monde qui a le droit de te toucher, de t’embrasser et qui t’aime plus que tout ne le fait pas, qui le fera?
Je t’entends me dire que toi, tu n’aurais pas toléré ça. Je t’entends me dire qu’un couple qui ne fait pas l’amour, ce n’est pas un couple. Mais quand tout va bien au-delà du sexe, est ce que ça vaut vraiment la peine de se quitter? Tout est présent, l’affection, la tendresse, la complicité, l’amour. Notre petite famille est unie.
Les doubles standards existent partout, ce n’est pas vrai que les hommes ont tous le sexe dans la tête.
Je l’aime mon chum et j’ai fait le choix de rester.
LA COLLABORATRICE DANS L’OMBRE |
Merci
J’ai enduré ça durant 24 ans… je te comprends telleMent … le manque, le vide, le down, suivi des high et des espoirs …
Je suis séparée depuis peu et je me suis rendue compte que finalement Cest tres important malgré le fait qu’on se dises constamment que cest pas grave, qu’on a plein d’autres aspects qui comblent le vide, ca reste un gros morceau. Et au fond on sait qu’il ne changera pas…
je te souhaite de trouver une manière que les deux soient contentés ??