Tu fais partie de celles qui sont tombées amoureuses d’un pompier/policier/ambulancier/infirmier/médecin/soldat/name it. Tu es donc en couple avec un homme merveilleux, mais disponible sur horaire variable.
Tu le savais depuis le début de votre relation : cet horaire de travail était là pour rester. En fait, cet horaire serait le sien pour toute sa vie. Au départ, tu te disais que ça ne pouvait pas être si pire que ça, que tu t’adapterais. Tu voulais passer ta vie avec lui. Tu as donc foncé, la tête baissée.
Et maintenant, tu as l’impression que c’est ta vie au grand complet qui est sur horaire variable.
Et tu trouves ça parfois franchement difficile.
Ton homme, il travaille de jour, de soir, de nuit. Parfois la semaine, bien que trop souvent le week-end. Il travaille pendant de longues semaines sans un seul jour de congé. Et toi, tu dois suivre son rythme. Mais tu dois l’avouer : depuis que les enfants sont arrivés, tu ne suis presque plus. Et au prix de si grands efforts.
Il arrive parfois que tu ne voies pas ton homme pendant quelques jours, même si vous habitez sous le même toit. Tout au mieux, vous vous croisez dans la porte d’entrée lorsque son retour concorde avec ton départ. Parce que toi aussi, tu travailles. La stabilité de la maisonnée, niveau routine et planification, c’est toi qui l’assures. Et il arrive que tu trouves ça bien lourd à porter.
Le plus difficile, c’est le soir. Le moment où les familles sont supposées se retrouver, discuter, partager les tâches. Puis se coller sur le divan. Mais ta vie à toi, elle ne ressemble pas à ça. Tes soirées se déroulent bien souvent dans la vitesse et le chaos, toute seule face à ce qui te semble bien souvent une montagne de choses à régler avant l’heure où tu iras enfin te coucher, sans ton homme pour te réchauffer.
Et les enfants, dans tout ça? Ils font ce qu’ils peuvent avec leur compréhension d’enfant face à la situation. Quand ils n’ont pas vu l’ombre de leur père depuis plusieurs jours, leur tempérament change, les crises se multiplient. Ils s’ennuient de leur papa, le demandent. Mais lorsqu’il est enfin là, ils le repoussent, revenant vers toi. Parce qu’on ne va pas se le cacher, c’est toi qui est toujours là pour eux. Pas de break. Tes enfants, ils crient maman, jamais papa. Et tu t’enrages parfois que personne ne soit là pour prendre ta relève.
Ta vie sociale en a aussi pris un grand coup. En réalité, elle est devenue quasi inexistante. Pas de sortie pour toi le soir, papa n’est pas là. Même chose pour le week-end. Alors tes soirées de sacoche, tu n’y participes plus. Tu considères que les grands-parents n’ont pas à assumer vos choix de vie en servant de gardiens d’enfants plus souvent qu’à leur tour. Et quand ton amoureux est enfin là, tu veux simplement profiter de sa présence. Reprendre le temps perdu.
Mais ce qui te rend le plus amère face à ta vie sur horaire variable, c’est l’incompréhension de ton entourage, de celles qui étaient tes amies, mais qui t’ont remplacée. Parce qu’elles ne comprenaient pas tes disponibilités plus que limitées.
Tu te dis bien souvent que ta vie serait moins pire si tu étais monoparentale. Parce que là, tu n’as pas une fin de semaine sur deux sans tes enfants pour respirer un peu. Et toi, tu t’ennuies de ton homme. Tu l’attends. Savoir que quelqu’un pourrait être là mais ne l’est pas, ça te paraît encore plus pénible que d’être seule. Tu en es consciente : si ton couple devenait fragile, il ne tiendrait pas le coup.
Puis arrive cet instant magique où ton homme est à la maison pour quelques jours. Cet instant où tu savoures le bonheur d’une vie normale. Et ça te réconcilie un peu avec celle que tu mènes le reste du temps.
Mais malgré tout cela, tu acceptes ta situation de vie et tu es prête à continuer d’avancer aux côtés de ton homme. Parce que tu le vois bien qu’il s’accomplit dans son travail, qu’il vit sa passion.
Tu sais aussi que ton homme ne trouve pas ça facile tous les jours de voir que ses enfants sont en manque de sa présence. Et il se sent bien souvent coupable de savoir que sa blonde est seule à la maison, avec le bébé qui pleure dans les bras, devant tout gérer par elle-même. Il déteste demander aux enfants de baisser le ton car il doit dormir en plein jour. Et il est reconnaissant.
Ton homme, il fait un travail difficile. Mais il sait qu’une grande part du mérite te revient. Car c’est grâce à des femmes comme toi que des hommes comme lui peuvent accomplir leur rôle si important dans notre société : sauver des vies. Et pour cela, ma belle maman, nous te sommes toutes reconnaissantes.
AUDREY ROY |
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