Je te vois avec ta belle bedaine, ton petit trésor en devenir te gonflant et te donnant des courbes insoupçonnées – que tu es belle! Tu rayonnes de bonheur, devant ce nouveau projet de vie qui se pointera le bout du nez bientôt. Je comprends ce que tu vis, je revis ma première grossesse à travers toi, je replonge dans mes souvenirs et je t’envie. Je revivrais ma première grossesse mille fois. Je me rappelle aussi combien tous les gens – TOUS – me bombardaient de leurs conseils, anecdotes, mises en garde… et combien je me sentais perdue dans tout ce brouhaha et ça, je ne le revivrais pas pour tout l’or du monde.
Ton entourage, ta famille, tes amis, monsieur et madame tout-le-monde ne veulent que te venir en aide. Ils veulent ton bien, assurément. La question est la suivante : as-tu réellement besoin d’aide? D’autant de conseils? De tranches de vie sur les « tu-devrais-faire-ceci-comme-ceci-et-cela-comme-cela-parce-que-moi-je-suis-passé(e)-par-là-t’sais »…? Souvent par amour, lesdits gens te cassent les oreilles avec leur meilleure anecdote sur une facette de ta vie de maman en devenir.
Le vois-tu, qu’il y a quelque chose qui cloche dans tout ça?
Tu le sens, déjà. J’en suis certaine. Tu ne sais plus où donner de la tête, tant tu es surchargée d’informations, souvent contradictoires. Chaque individu s’improvise expert de par son vécu, de par le simple fait d’être passé par là. Je vais te confier quelque chose : chaque bébé est différent. Même au sein d’une même famille, les membres d’une fratrie ont leur pattern propice à défaire toute la belle « expérience » acquise lors d’une grossesse/naissance/allaitement/petite enfance précédente.
Ta petite voix intérieure te parle déjà. Elle te dit de prendre toute cette barge de judicieux conseils et de les ranger sur une tablette pour les « au cas où ». Cette petite voix, elle est apparue en même temps que la deuxième ligne rose sur ton test de grossesse. Son nom : instinct maternel. S’il y a un seul conseil que tu devrais retenir, c’est celui-là : fie-toi à ton instinct maternel. Toujours.
Lorsque ton bébé se pointera le bout du nez, puis croisera ton regard, tu sauras. Ton instinct prendra le dessus en même temps que tous les judicieux conseils seront enfouis un peu plus loin, sur la tablette, au 6ième sous-sol de ton cerveau, lui-même embrumé par l’over flux d’hormones en ébullition.
Je te regarde de loin avec ta belle bedaine et je me mords moi-même les lèvres. Tu rayonnes de bonheur, devant ce nouveau projet de vie qui a déjà débuté. TON projet. TA voix. Ne l’oublie pas! Je te souhaite tout le bonheur du monde.
LYSIANE BEAUBIEN |
Laisser un commentaire