Du moment où tu fais ton test de grossesse positif jusqu’au moment où tu accouches enfin, tu as beau faire tout ce qui est écrit dans les livres, suivre les conseils de ta mère, lire tous les sites sur internet qui parlent de maternité, rien n’y fait, tu n’as aucun pouvoir sur le développement des choses. Que ce soit ta première, ta deuxième grossesse ou même plus, il n’y a rien ni personne qui peut te dire ce qui va se passer. Dans le meilleur des mondes, tout ira très bien, tu auras un beau petit bébé joufflu dont tu accoucheras à trente-neuf semaines, et tout se passera bien. Malgré tout ça, tout le long de ta grossesse, tu auras eu cette petite voix en toi qui ne cessait de t’inquiéter : et si ça se passait mal?
Toute grossesse comporte son lot de désagréments : nausées, fatigue, mal au dos, reflux gastrique… mais tout ça, c’est normal. Hé oui! Les joies de la grossesse! Mais peuvent venir certaines choses qui ne le sont pas et qui chamboulent tous tes rêves de grossesse parfaite.
Pour commencer : le sacré syndrome des »bobettes blanches ». Tout les jours, à chaque fois que tu vas au toilette tu pries pour que ça ne saigne pas. Que tu sois en début ou en fin de grossesse, ça demeure toujours inquiétant. Parfois, ces quelques petites taches ne veulent rien dire et tout se passe bien, d’autres fois, ça augure plutôt mal pour la suite des choses… Tu développes une espèce de fixation sur la couleur de tes »bobettes » : Est-ce que c’est du sang? Est-ce que c’est plutôt rosée ou rouge? Est-ce que j’ai trop de pertes? Mais est-ce que c’est normal??? Parfois, seul le temps pourra te le dire.
Viennent ensuite les contractions qui ne devraient pas encore avoir débuté. Normalement les contractions devraient annoncer que bébé arrive bientôt, et personne ne veut que bébé se présente à vingt-quatre ou vingt-huit ou trente-deux semaines. Tout le long de ta grossesse, dès que tu ressens un gros inconfort dans ton ventre, tu te demandes si c’est ça qui commence, trop tôt. Tu culpabilises en te disant que tu n’aurais pas dû aller marcher si longtemps, tu as trop travaillé cette semaine, ton chum et toi, vous y êtes allés un peu fort dans vos ébats, tu as pris un verre de vin ou encore tu as trop fait de route. Tu cesses toute activité et croises les doigts pour que ça passe tout seul, parce que ton petit chéri, tu le veux bien au chaud, en toi, et non branché sur une machine pour survivre.
Bien sûr, il y a toutes les angoisses qui concernent son développement. Tu as beau passé tous les tests possibles, avoir fait tes échos au bon dating, mangé santé, pas de cigarettes ou d’alcool, pas de médicaments, être à l’écoute de ton corps, il n’en demeure pas moins que tant et aussi longtemps que tu ne le tiendras pas dans tes bras, tu vas toujours te demander si ton petit ange sera en santé, avec tous ses morceaux. Tu vas prier à chaque rendez-vous médical pour entendre son petit cœur battre, parce qu’au fond, le sien et le tien sont reliés; si le sien arrête de battre, le tien sera complètement brisé.
Alors prends le tout un jour à la fois, fais ce que tu penses être le meilleur pour toi et ton bébé. Consulte et pose des questions lorsque tu es inquiète, il n’y a pas de mauvaise question. Une grossesse, c’est des montagnes russes de surprises et d’émotions, tu sais d’où tu es partie mais tu ne connais pas le point d’arrivée. Prends soins de toi, et apprends à vivre tout ça un jour à la fois.
JULIE APRIL |
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