Je suis présentement dans la salle de bain, avec une revue pour adultes entre les mains. J’ai barré la porte, bien entendu. N’ayant jamais acheté de magazines de tout-nus avant, je me pose immanquablement la question suivante : est-ce que c’est socialement acceptable de m’adonner à ce plaisir solitaire, d’autant plus que je suis en couple, que ça va bien côté horizontal de surcroît? Avec un petit sourire en coin, j’ouvre à la première page, et déjà les picotements au bas-ventre se font sentir.
Si tu es toujours en train de lire cet article (avec ou sans picotements), c’est que tu as possiblement déjà eu ce même questionnement. Ou pas. Reste que la porno a toujours été un sujet tabou.
Pourtant, si Playboy et ses dérivés subsistent depuis des décennies, ça doit ne pas être pour rien. Et au vingt-et-unième siècle, depuis la venue des zinternets, la multiplication des sites érotiques/pornographiques/obscènes/libidineux/provocateurs rend la « chose » on ne peut plus accessible et populaire.
Un peu comme une bonne bouteille de vin, la porno peut être vue comme une alliée, quelque chose qui servira à mettre du piquant dans ton quotidien. Qui pourra te venir en aide en cas de solitude extrême ou encore qui se partagera à deux. Aussi comme l’alcool ou toute autre drogue, la modération a forcément meilleur goût. En abuser au point d’en avoir besoin toujours, partout, tout le temps, n’est peut-être pas très sain (ni très commode). Par contre, elle peut aussi être vue comme le plus qui va apporter un petit côté piquant, une valeur ajoutée à la routine, qui peut rehausser l’allure de ton vendredi soir… non?
On a tous un petit côté voyeur; les reality shows et leurs cotes d’écoute en sont témoins. On a tous des fantasmes, à assouvir ou non. Peut-être que ton chum regarde de la porno, peut-être pas. Peut-être que tu ne veux pas le savoir. Ou est-ce toi la cochonne du couple? Si tu es célibataire, tu adoptes peut-être le just do it pis c’est ben correct de même. Peut-être que tu as l’imagination débordante et que tu n’as pas besoin d’un stimulus extérieur ? Les yeux fermés, tu fantasmes peut-être sur le chest huilé de Channing Tatum ou Christian Grey dans son game room rouge ? Good. For. You.
La routine, le célibat, la libido en déclin, les horaires contraires, le travail qui amène l’un ou l’autre à l’extérieur de la ville – autant de raisons qui peuvent faire en sorte que la porno s’est taillé une place sous ton toit. Mais t’as pas besoin d’excuses, t’sais. Ton homme a le droit de regarder les seins refaits d’une entité virtuelle si ça l’allume, comme tu as le droit de saliver sur les fesses de Brad Pitt dans Legends of the Fall.
Ça n’enlève rien au fait qu’il t’aime toi, avec tes p’tits défauts mous pis ton humeur hormonale. De la même façon que tu acceptes ses poils de dos pis son dad body.
Quand on y pense, l’humain est avant tout un mammifère. Un mammifère intelligent qui subsiste depuis des millénaires parce qu’il se reproduit et a envie de le faire. Plusieurs fois.
Depuis des millénaires, les vêtements tombent, les mains se baladent, les corps s’enflamment.
Tranquillement, moi, la mère de famille en couple dans sa salle de bain avec sa revue, je me dis que je devrais tourner la page deux de quarante-six.
Le meilleur est à venir.
LA COLLABORATRICE DANS L’OMBRE |
Laisser un commentaire