Je te regarde aller, je t’espionne, je t’analyse en silence. Je ne sais pas si ce sont ces nouvelles lignes apparentes sur le bord de tes yeux qui m’inspirent ces vers ou si ce sont ces nombreux verres qui m’inspirent ces quelques lignes mais chose certaine, j’ai envie de t’encenser. Non non non Femme-Mère! Ne sois pas modeste et inhale cette bouffée d’amour gratuite que je te puff en plein visage car tu la mérites.
À toi Femme-Mère qui dit à ses amies « À ce soir! » sachant très bien que lorsque tombera la brunante, de mou vêtue, préférant le confort de la pantoufle à la rigidité de l’escarpin, tu chokeras encore une fois alors que moi, j’irai rejoindre mes amis afin de ne pas manquer la partie de hockey.
À toi Femme-Mère qui me fait l’amour déconnectée, la tête ailleurs et l’esprit assailli de tâches à venir. Toi qui me pousses des sons s’apparentant à du plaisir et qui simules, digne d’une actrice vaudevillesque, car tu sais que j’aime ça…alors que moi, je jouis allègrement, sans vergogne.
À toi Femme-Mère qui doit immobiliser sa voiture à maintes reprises lorsque tu te rends à l’épicerie, aveuglée par les larmes qui inondent ton visage à l’idée d’affronter cette société parfaite, aseptisée et immaculée. Celle qui te projette cruellement l’image entière de ce que tu n’es plus alors que moi, les pieds sur le pouf, j’attends que tu reviennes de ta sortie de la semaine avec la commande car, on va se le dire, j’ai faim.
À toi Femme-Mère, plus mère que femme avouons-le, qui a maintenant pour meilleure amie et confidente sa propre maman et qui compose son numéro de téléphone tellement souvent hebdomadairement que même celle-ci ne répond plus alors que moi, pas besoin de confident; rien qu’une bière et qu’une discussion salace entre chums ne puissent régler.
À toi Femme-Mère qui te regarde quotidiennement dans le miroir et qui regrette cette jouvence et vitalité disparues, deuil difficile à digérer pour une femme jadis désirable alors que moi, j’ai un travail payant. Je sais que je demeurerai attirant et charmant malgré la régularité du sablier implacable qui nous affecte tous.
À toi Femme-Mère désillusionnée qui regarde plus que jamais, le cœur fendu, les films de Patrick Swayze, Richard Gere et Johnny Depp la main dans le sac de chips. Ton idéal du romantisme s’effrite sous tes pieds et tu relègues désormais au passé ces lubies alors que moi, à tes côtés sur le divan, je flatule et j’éructe tout en pitonnant sur mon cellulaire.
À toi Femme-Mère qui a troqué les raffinés foulards et les fins parfums pour de petites serviettes d’épaule dégageant sur ton chemin un arôme de suri et une fragrance de caillé. Cette essence qui te définit est très tendance et si l’équipe marketing de Lise Watier avait eu le moindre flair, elle l’aurait déjà embouteillée alors que moi, je sentais déjà bizarre.
Ce rôle dans lequel tu t’accomplis et t’épanouis a de quoi faire saliver et pâlir d’envie toutes les femmes sans enfants qui ne connaissent pas ce qu’est le vrai bonheur. Le superficiel dans lequel baignent ces brebis égarées ne te concerne plus et le sens profond de la vie t’est maintenant tangible.
Femme-Mère, sache que même si moi aussi je te nomme maintenant « Maman » à la maison, je garde à jamais gravé le souvenir délicieux du temps où je te soufflais suavement à l’oreille « ma chérie » et de ce monde où tu n’étais qu’une femme.
MICHAEL MELVIN |
On reve toutes quun jour notre chum nous dise des truc pareil ! Felicitation tres beau texte.
Merci Alexandra! Parfois les mots ne sont pas dits mais les actions sont concrète 🙂
Concrètes*
Très bien ecrit! Félicitations pour ton éloquence, tes propos représente réellement la réalité de plusieurs femme-mère.