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La maman cheap

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Alors que ta marmaille grandit, tu te rends compte que ta capacité budgétaire, elle, rétrécit. En fait, ton portefeuille se vide aussi vite que ton six pack de Tornade quand tu étais en secondaire trois. Et tout comme la Tornade, ça peut te donner le tournis. Tu espaces tes visites chez la coiffeuse, tu coupes sur les activités de couple et tu te fais des manucures maison. Mais il y a une chose que tu refuses de couper et c’est le budget consacré aux enfants. T’es quand même pas cheap, t’sais !

D’ailleurs, tu les vois aller à la garderie, dans les parcs ou les groupes Facebook, ces mères qui n’ont aucun scrupule à couper dans le bien-être de leurs enfants pour sauver un peu d’argent. Tu les reconnais à certains signes.

Il y a celle qui enlève le pad de la couche lavable de sa fille pour la transformer en couche de piscine. Tu la trouves pas mal hypocrite quand elle te vante que c’est plus écolo que d’acheter deux couches séparées, t’sais.

Il y a aussi la maman dont les enfants sont du même sexe que les tiens mais un peu plus jeunes et qui voudrait tellement que vos enfants se lient d’amitié. Elle ne veut pas que ses enfants acquièrent de la maturité en côtoyant les tiens, elle vise plutôt à les habiller avec le linge trop petit de tes kids. Après tout, te dira-elle, ils vont porter ce linge-là pas plus que trois ou quatre mois, non ?

Cette même mère risque de pousser l’indignité jusqu’à acheter l’habit de neige de son plus vieux en s’assurant de le prendre deux grandeurs au-dessus de sa taille, question qu’il rentre dedans jusqu’à la dernière neige du mois d’avril. D’ici là, elle va bourrer les extrémités avec du papier-bulle pour éviter que l’air ne rentre. Elle sera encore plus fière si l’habit en question est unisexe et pourra faire pour la p’tite soeur dans deux ans.

Tu l’as aussi vue chez ta soeur, cette mère cheap qui lui achetait le jouet maintenant inutilisé de ton neveu à un prix dérisoire et ça te dégoûtait sincèrement de penser que son p’tit allait jouer avec un jouet qui avait déjà reçu son lot de bave.

Tu l’as croisée à la pharmacie avec son panier rempli de boîtes de couches lorsqu’elles étaient en spécial. Ce que tu ne sais pas, c’est qu’elle connaît le prix unitaire maximal d’une couche pour que ce soit considéré comme un bon deal. Pathétique.

Alors que tu étais invitée à souper chez elle, tu as eu un petit haut-le-coeur quand tu as constaté qu’elle avait utilisé les restants du repas pour préparer la purée du lendemain du p’tit dernier. Tu te dis qu’elle est ridicule de vouloir se donner bonne conscience en évitant le gaspillage en rinçant le morceau de viande qui a trempé dans sa sauce pour pour enlever l’excédant de gras et de sel.

Tu étais consternée quand elle t’a révélé qu’elle a gardé le cadeau de fête poche que son aîné a reçu de tante Unetelle afin de ne pas avoir à magasiner de cadeau lors de la prochaine fête d’un ami du quartier.

Tu ne le sais probablement pas mais je suis celle que tu as croisée à l’épicerie avec son panier de couches. Je suis aussi celle qui a mis de côté le restant de steak haché de mon plat pour préparer un petit repas vite fait à mon plus jeune. Je n’ai pas honte de dire que je suis économe.

Le fait que la salopette de mon fils ait déjà été portée par un autre enfant ne fait pas de moi une mauvaise mère. Pas plus que le fait que j’ai payé son dernier jouet le quart de son prix initial. Ça ne veut rien dire outre le fait que chaque famille gère dans son meilleur intérêt.

D’ailleurs, la prochaine fois, tu viendras faire un tour avec moi à la friperie, tu pourrais être surprise. Avec l’argent que tu risques d’économiser, on pourrait aller prendre le verre que nous nous promettons depuis des lunes et nous trinquerons aux mères cheap et fières de l’être.

Christine M.
CHRISTINE M.
Crédit : Pathdoc/Shutterstock.com

Christine M.

Petite recrue dans le monde de la maternité, je développe mes compétences parentales au fil des expériences avec mon petit bonhomme qui n'a pas encore soufflé sa première bougie. Chaque journée m'apporte de nouvelles situations que j'apprends à gérer et ensuite à en rire, une boisson chaude à la fois. Après tout, ce n'est pas parce que nous prenons notre rôle de mère au sérieux que nous ne pouvons pas le dédramatiser et se moquer un peu de nous-mêmes du même coup!

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