Être enceinte. Que ça sonne doux à votre oreille. Mais pas à la mienne.
Lors de ma première grossesse, j’ai eu mal au coeur pendant les quatre premiers mois, j’ai vomi ma joie de vivre, mon énergie et mes projets dans une belle cuvette blanche. J’me levais le matin avec le trou de cul à la même place que laissé la veille, en dessous de mon bras. Je pouvais pas concevoir qu’après douze heures de sommeil, j’étais aussi poquée qu’après une séance de trois heures de gym sans échauffement.
J’étais sincèrement malheureuse de continuer à travailler quarante heures semaine et de faire du jogging aux toilettes pour vider ma panse déjà vide entre deux téléphones importants de clients. Heureusement, tout se passait à l’autre bout du fil. Mes interlocuteurs auraient peut-être trouvé que mon teint manquait beaucoup de vitamines s’ils avaient été confrontés à ma face.
Alors pas pour moi les p’tites lunettes roses, la robe soleil et le teint de pêche. J’avais juste le goût de m’étendre sur l’asphalte comme dans la toune de Céline et de me camoufler à travers les murs couleur blanc d’œuf avec mon teint cadavérique.
J’ai vécu une période d’émerveillement de plus ou moins vingt-quatre heures en neuf mois, mais non, je n’ai jamais trippé de me faire donner des coups de pieds dans les côtes, ni de me faire remonter le coeur jusque dans la gorge.
Je maudissais le ciel, la nuit, quand bébé avait vingt fois le hoquet. Dieu seul sait que si je ne dors pas, la moitié de la population est en danger le lendemain . Mon sommeil, c’est ce que j’ai de plus important car c’est le dénominateur commun à tout ce qui est en lien avec ma santé mentale et par le fait-même, aux personnes qui m’entourent.
Pendant neuf mois, j’ai eu l’impression que ma vie a défilé au ralenti. Et parfois même sur pause.
Je n’étais pas heureuse, mais j’essayais de pas le montrer. Ce qu’il y a de plus facile avant d’essayer de comprendre une personne, c’est de la juger; donc j’évitais de me plaindre trop souvent et je pleurais en silence parfois dans mon auto ou dans ma douche pour ne pas qu’on me pose trop de questions.
Les gens qui me connaissaient bien savaient que le tricot de ma p’tite personne était fait de grosses mailles, que je suis habituellement un livre ouvert et ils voyaient que je tentais tant bien que mal de me mordre les joues par en dedans pour sourire quand on me parlait du merveilleux petit être à venir .
Même ceux qui m’aimaient sincèrement ne comprenaient pas mon désarroi.
Mais moi, je n’en étais pas encore au point de m’émerveiller devant ce qui s’en venait. Ce p’tit bébé-là, que j’avais dans mon ventre, dont je ne savais pas encore s’il avait mes yeux ou mon caractère de merde, c’était trop abstrait, tandis que le mal-être que je ressentais au quotidien jusqu’au plus profond de mes tripes, depuis qu’il s’était logé dans mon ventre, était palpable et concret.
Le temps a passé. Pis c’était long. Très long.
Je gardais ça en dedans en relativisant que le résultat ne pouvait qu’être magnifique. Pour vrai.
Et après la pluie des neuf derniers mois dans mon corps et ma tête, y’avait maintenant le plus beau des soleils quand je la tenais enfin dans mes bras. Ma fille. La mienne. J’avais comme le coeur sur le bord d’exploser et les yeux beaucoup trop petits pour la fierté qui m’envahissait.
Je m’en suis longtemps voulu en la regardant. Je m’en suis voulu de ne pas avoir eu le coeur aussi léger qu’un nuage à la place des yeux dans l’eau et le coeur dans la brume pendant neuf mois .
Puis j’ai compris qu’il n’y a personne de pareil.
Je sais maintenant que la façon dont j’ai vécu ma grossesse n’a rien à voir avec tout l’amour que j’éprouve pour ma fille. Ni la place immense qu’elle occupe maintenant dans ma vie et constamment dans ma tête.
Je sais maintenant que moi, contrairement à celle qui a adoré être enceinte, je ne suis pas devenue la meilleure maman pour ma fille quand j’ai su qu’elle grandissait dans mon ventre; je le suis devenue au moment où je l’ai tenue dans mes bras pour la première fois. Et la fusion entre moi et mon enfant est aussi solide et encore plus parfaite que je me l’étais imaginée.
Pis que je l’aime cette enfant-là. À m’en confesser .
SARAH GIGUÈRE |
J’ai vécu la même chose lorsque j’étais enceinte de ma fille. J’étais anéanti! Bouleversé sans arrêt a pleurnicher. pourtant ce n’était pas ma 1 ère grossesse. J’ai eue un fils à 17 ans, et c’était super. À 27 ans ma fille, pas du tout pareil, tout le contraire ce produisit. À peine 3 mois après j’étais enceinte de mon petit dernier. Et je rayonnait, le moral top niveau et j’aurais pu courir le marathon. Je suis »Bor deline » et j’ai de la difficulté à gérer mes émotions, donc durant la grossesse de ma princesse ces mon subconsient qui me disait quelle allait être comme moi…..Et oufff que non je ne voulait ça. Un dure passé rempli de follerie, de drogue, prostitution et d’éternelle déception. Dont je ne voulais pour elle. Un combat contre moi-même à commencer. Elle est venu au monde j’avais 9 mois et demi de fait, elle pesait 9 livres 3 onces, avait voler une perruque en sortant, et avait tout bouffer ce qui avait de bon en moi, »potassium et vitamines ». Au début de ma grossesse je portais du 4 ans et à la fin du 36…lolll J’étais énorme ! Je me sentait tellement moche. Mais lorsqu’elle m’a regardé, j’ai tout compris…. Je devait m’oublier l’espace de quelques mois, pour avoir une petite fille magnifique. Car tout au long de ma grossesse j’étais sans cesse malade, et pensait seulement à moi, je suis grosse, je suis laide et blablabla. Mais aux fond ces elle qui m’a appris que je n’étais plus seule, et que je devais vivre pour elle à l’intérieure. Finalement j’ai eue de la chance d’avoir eue une grossesse parfaite et une imparfaite. J’ai pue comprendre qu’une grossesse était pas nécessairement heureuse, précision ils ont tous été voulu, mais peut-être pas avec autant de houle..