Je dois t’avouer quelque chose. J’ai beaucoup de difficulté à t’entendre me dire que tu as raté ton accouchement, qu’il a été un échec. En fait, j’ai beaucoup de peine quand je constate à quel point tu te sens coupable sur la façon dont il s’est déroulé.
Je repense à l’expression « rater son accouchement » et ça me met le feu au cul, si tu savais. Depuis quand on doit mettre une note de passage sur ce moment important de notre vie? La quête de performance est rendue dans la salle de naissance maintenant?
On a accès à beaucoup d’informations sur la maternité, que ce soit à travers les cours prénataux, les témoignages de mamans sur les forums ou le « Mieux-Vivre ». Par exemple, grâce à ses lectures, toute bonne future maman va savoir qu’elle ne peut accoucher sans un plan de naissance qui va lui permettre de se questionner, de réfléchir et de décider de la manière dont elle veut accoucher et ce, avant même le début des contractions. C’est un avantage formidable de connaître toutes ces options, je ne peux le nier. Mais tu le sais tout comme moi, un accouchement se déroule rarement comme prévu et on a un contrôle limité sur le moment, le contexte et la manière dont le bébé sort.
Ce n’est pas un échec si la voie que ton petit poupon a prise pour naître est différente de ce que tu imaginais ou de ce que tu avais écrit sur ton plan de naissance que tu avais préparé en cinq copies signées et que tu avais gardé précieusement dans ton sac à main. Bon, ça ne t’empêche pas d’avoir détesté certains éléments dans ton accouchement. Tu as peut-être même eu un accouchement de merde.
Néanmoins, durant ces heures-là, alors que ton plan prenait le bord, tu t’es adaptée au changement de programme et tu as fait connaissance avec ton bébé. Par la suite, tu es retournée à la maison où tu as pansé les plaies de ton corps amoché, pris soin d’un être humain avec son caractère propre à lui tout en essayant de ne pas oublier le reste de la maisonnée. L’expérience te semble plutôt amère, certes, et tu veux partager ce que tu as vécu, question de mieux comprendre et de soigner ce qui te reste de blessures. Et c’est bien correct de même.
Mais après avoir passé à travers tout ça, ne viens pas me dire que tu as merdé. Je t’interdis même d’y penser. Au final, l’accouchement n’est pas une question de performance, mais plutôt de résilience. Puis ça, en repensant au chemin que tu as parcouru, c’est clair que tu en as fait la preuve plus souvent qu’à ton tour.
Et juste pour ça, tu peux être sacrément fière.
CHRISTINE M. |
Merci! Tu me fais un grand bien. C’est malheureusement vrai de dire que la performance se retrouve même dans la salle d’accouchement. 15 mois après la naissance de ma fille par césarienne (avec complications après 36 heures de travail!) je commence à accepter ma contre-performance. En te lisant, je réalise encore plus que c’est complètement absurde.
Un accouchement se déroule rarement comme on désire ? Je suis pas d’accord avec cette citation. Il faut avoir une sacrée préparation à l’accouchement et être aussi bien soutenue durant le travail pour augmenter les chances que les souhaits de naissance se concrétise. Je me considère privilégiée d’accompagner les femmes dans leurs désirs d’accouchement souhaiter.
malheuresement meme avec une sacré préparation, on ne vie pas toujours ce que l’on souhaite (fait vécu) et ce comme dans n’importe quel situation dans nos vies. On espère le mieux, et on vie avec ce qui nous est offert.
Merci parfaite-maman-cinglante pour un super rappel qu’on ne control pas tout et qu’on doit parfois accepter ce qui est la et en dehord de notre control 🙂