À toi, la maman qui n’aime pas jouer. Tu te fais régulièrement juger par tes pairs, tu sais, ces autres mamans qui elles, peuvent passer des minutes, voire des heures entières assises par terre à entertainer le p’tit dernier. Toi, t’es une fille d’action, d’activités. Aller marcher dans le bois avec ta marmaille ou te taper le Funtropolis te parle plus que d’entreprendre une game du Loto de le ferme que ton bébé a reçu à son dernier anniversaire, game qui, doit-on le préciser, se termine généralement avec la plus vieille qui braille parce qu’elle a perdu et toi en train de délirer parce que le bébé en question, celle pour qui le jeu est sensé être indiqué, ne suit pas et à qui il faut toujours rappeler le but-du-jeu-c’est-à-toi-de-jouer-embraaaaaaye!!! Tu te retrouves donc inévitablement à pogner les nerfs pis ça, c’est ben plate un mardi soir après ta journée de travail.
Toi, la maman qui n’aime pas jouer, tu te trouves régulièrement des tâches à faire afin de pouvoir dire impunément à ta descendance que, malheureusement, tu n’as pas le temps de jouer parce que, on va se le dire, toi, ma chère, tu préfères plier le lavage de la semaine, y compris revirer de bord les bas de ton chum, qui pour une raison inexplicable se retrouvent toujours en boule dans le panier ou à côté.
Toi, la maman qui déteste jouer, tu t’es même dit secrètement que le petit deuxième avait bien un but dans la vie, un but primordial et ce, même avant de naître. Il a pratiquement été conçu dans ce but ultime. Oui, ce petit allait être le compagnon de jeux de l’enfant aîné, cet enfant qui s’est mis à demander toujours plus d’attention et de jeux au fil des mois qui ont passé. Tu avais hâte d’accueillir ce deuxième bébé, ce nouvel enfant qui te servirait en quelque sorte de bouc-émissaire-du-jeu. Tu te voyais déjà lui dire d’aller jouer avec sa soeur ou son frère.
Malheureusement, tu t’es rapidement rendu compte que dans une fratrie, il y a plus de chicane que de jeu, ce qui t’a malheureusement ramenée à ton point de départ.
C’est à ce moment précis-là, ma belle, que le papa entre en ligne de compte. Oui, ce papa que l’on oublie souvent sur un fond de tablette et qu’on utilise trop peu. Ce papa qui regorge d’idées de jeux, jeux qui finissent souvent avec tout le monde qui braille ou qui crie, c’est selon, mais qui te donnent à toi, la maman qui n’aime pas jouer, l’occasion d’esquiver le moment de jouer et de faire autre chose sans avoir ce petit motton de culpabilité au fond de la gorge,
Tu aimerais bien toi aussi, être capable d’apprécier une histoire de Barbie qui n’a ni queue ni tête, faire semblant de manger de la fausse bouffe en plastique en ayant l’air d’avoir autant d’appétit qu’un gars chaudaille qui arrive au McDo après une soirée bien arrosée. De bercer/consoler un faux bébé qui pleure de son horrible fausse voix en lui donnant un faux biberon. Mais, qu’est c’est que tu veux ben que j’te dise ma belle, rien que l’idée d’aller t’asseoir sur un des cristi de bancs de la petite table dans la salle de jeux te fait autant envie qu’un rendez-vous chez le dentiste.
Quand tu finis par céder parce que tu sens coupable de ne pas jouer, tu le fais toujours avec un petit soupir de découragement espérant que le téléphone ou ou une diarrhée subite te sauve. Tu les aimes, tes enfants, mais t’aimes pas ça jouer, ça fait pas de toi une mauvaise mère non, juste une mère qui n’aime pas jouer.
Ne t’en fais pas trop avec l’opinion de toutes les mamans G.O. de ce monde ma belle et dis-toi bien que tes enfants t’aiment autant, toi, la maman qui n’aime pas jouer.
ISABEL LEPAGE |
Ouf je me vois dans ton texte
Oui, ce papa que l’on oublie souvent sur un fond de tablette et qu’on utilise trop peu.
Wow belle phrase pour dire qu’en fait, nous les pères on sert à rien d’autre qu’à boucher les trous. Continué à nous ridiculisé et à mettre dans la tête des gens que les pères, en fait ils ne veulent pas évoluer et que dans le fond, leurs enfant et leur famille, ils sans foutrent complètement….vous êtes bien partie….
Je ne le vois pas comme cela. Je le vois comme une façon satirique de dire que les papas sont doués pour les jeux. Vous avez gardé un petit côté enfantin qui font qu’on vous aime tellement et oui, on a besoin de vous. Nous formons un tout, une famille où chacune à un rôle !
Hiiiiii! Que je me reconnais. Le pire c’est que petite, j’avais une maman qui n’aimait pas jouer (heureusement un papa qui adorait jouer!!!) et je me disais que moi, quand j’aurais des enfants, j’allais jouer avec eux….Erreur! Je cuisine avec eux, je joue dehors avec eux, mais jouer a Trouble ou au Scrabble jr, ça ne me dit rien…Bon je me force une fois de temps en temps, mais c’est vrai qu’après une semaine de congé seule a la maison avec les deux enfants, quand papa rentre du travail, j’ai la fâcheuse tendance a lui refiler les jeux de société!