Vous voilà maintenant dépaquetés et prêts pour votre super semaine de vacances dans votre magnifique tout inclus mexicain.
Suivant ton instinct et faisant complètement fi de l’opinion de ton homme, tu as amené deux poussettes. Ben oui, ton plus vieux a largement dépassé l’âge acceptable auquel les enfants se promènent dedans sans que tout le monde te dévisage, mais toi, en tant que maman en vacances, tu t’es dit que ça ne te tentait pas ben ben de te battre avec ton aîné souffrant de la chaleur accablante chaque jour afin de le raisonner pour qu’il marche. Tu as donc parcouru les petites annonces afin de te procurer deux poussettes cheap.
C’est lors de ta première journée de plage que tu réalises qu’il y a tout un monde entre partir avec des enfants et partir en couple pour une virée sur le bord de la mer. Quand tu pars en couple, deux serviettes pis de la crème solaire, pis c’est pas mal tiguidou. Quand tu pars avec les enfants, c’est autre chose. Comme tu ne veux pas retourner à la chambre dix fois, tu essaies de penser à tout. Tu prends bien soin de badigeonner tes précieux de crème solaire à haute protection UV. Quand tes petits ont finalement l’air d’être grayés d’un habit de camouflage pour une excursion au Pôle Nord, tu charges les poussettes cheap des serviettes de toute la famille, tu remplis ton sac de tous les essentiels au bon déroulement de la journée de plage, en oubliant surtout pas les trente-douze petits jouets de plage que t’as coincés dans ta valise, prévoyant ainsi une journée idyllique à faire des châteaux avec ta descendance, et tu es fin prête.
À ce moment-ci, les enfants sautent partout, te posent mille et une questions et toi, t’as déjà chaud, très chaud, malgré l’air climatisé qui fait en sorte que la température de la chambre se trouve très peu au-dessus de zéro, malgré tous les efforts que tu fais pour essayer de trouver le bon réglage.
En route pour la plage, tu te rends rapidement compte qu’une poussette chargée comme un mulet et contenant un enfant de cinq ans, c’est vraiment difficile à pousser quand t’as aussi un sac aussi gros que le mont Everest sur les épaules, pis qu’il fait quarante mille degrés dehors. Pendant que tu sues à grosses gouttes, l’homme, de son short fleuri vêtu, est aussi paqueté que toi et pousse le bébé, te pointant plusieurs attraits du resort que tu as peine à regarder, préférant concentrer tous tes efforts et le peu de forces qu’il te reste à pousser la poussette surchargée.
Une fois sur place, les enfants qui voient enfin la mer sont à présent survoltés. Tout le monde veut aller se baigner, toi aussi. Tu installes donc les flotteurs de l’un et ceux de l’autre, te coiffes de ton magnifique chapeau que t’as payé un bras pis une jambe exprès pour ce voyage (ton prix de consolation pour avoir dû abandonner l’idée d’une semaine de vacances paisible et sereine), pendant que ton homme, lui, va chercher des verres, opération complètement inutile d’ailleurs puisque tu vas probablement en boire une seule gorgée avant de te rendre compte de deux choses inévitables : ton Daiquiri va fondre à la vitesse de l’éclair, pis s’il est pas fondu et que tu réussis finalement à y tremper les lèvres, tu vas te retrouver avec du sable entre les dents.
Tu essaies de prendre deux ou trois photos pas trop floues. Les enfants tiennent pas en place, mais tu veux absolument ramener des souvenirs pour le jour où ta progéniture te dira que vous ne faites jamais rien, pis que c’est full plate, question de pouvoir prouver le contraire. Tu sors ensuite le petit kit pour faire des châteaux de sable et tu t’installes avec tes précieux pour procéder à la construction de la bête. À peu près trois minutes après le début de ton projet de construction, les enfants n’ont qu’une idée en tête : retourner à l’eau. Tu capitules et vous vous lancez tous à l’eau.
Pendant que tu essaies de convaincre l’enfant aîné que les algues ne vont certainement pas le consumer vivant et que tu tentes tant bien que mal de rattraper le plus jeune qui semble avoir la fâcheuse manie de se retrouver pieds par-dessus tête, tu sens ta patience s’envoler aussi vite qu’un tour de magie d’Harry Potter. Mais tu ne cèdes pas à la colère. T’es en vacances, ma belle, oublie pas ça. Tu essaies donc de préserver ton calme ainsi que ta santé mentale en gérant le plus vieux qui braille, pis le plus jeune qui se plaint que la craque de foufounes lui fait mal parce qu’il y a plein de sable pogné dedans.
Finalement, tu réalises que ton beau scénario est un fiasco et te dis que la piscine n’est pas une si mauvaise idée. Avant de sombrer dans un délire profond et l’âme un peu en peine – tu aimes bien la mer et n’as pas souvent l’occasion de t’y baigner – tu remballes le tout et vous vous dirigez vers la piscine. Cinq minutes plus tard, pour une raison inconnue mais fortement appréciée, la magie opère et ton plus jeune s’endort sur une chaise longue.
Quand l’homme revient avec la deuxième tournée de drinks, tu t’écrases finalement sur une chaise pour la première fois. T’as le maillot tout croche, du sable plein les bobettes et une mise en plis plus que douteuse mais tu t’en fous, savoures pleinement ton Daiquiri ainsi que ton livre pendant que papa, lui, joue avec le plus vieux dans la piscine.
Et c’est là, pendant ces quelques minutes entre deux orages, que tu relaxes parce t’es en vacances.
À suivre.
Lisez la première partie du billet ici : Ton voyage dans le sud en famille (partie 1)
ISABEL LEPAGE |
Mais… honnêtement… qu’est-ce qu’il y a de l’fun et de relaxant là-dedans?!!! Pour moi, les vacances dans le Sud n’en sont absolument pas avec des enfants… S’ils veulent aller à la plage, on ira au Québec, le Sud, je le garde pour moi et mon amoureux!! Hihi!! 😉